Owen Gray : « Je vois la sexualité comme un long voyage »
Owen Gray est un chanteur jamaïcain né le 5 juillet 1939, qui a entre autres repris « Sexual Healing » de Marvin Gaye. C’est aussi le nom de scène d’un américain de 28 ans arrivé dans le milieu il y a un peu plus d’un an, mais aucun rapport entre les deux.
Je l’ai connu il y a trois bonnes années sur Tumblr via l’un de mes Suicide Girls préférées, Chunni. A l’époque il travaillait dans la mode, et déjà créait des objets d’art et posait pour des photos. J’ai eu un coup de cœur instantané pour son univers, son corps super modifié, son visage unique, renforcé par quelques échanges mail à parler de nos boulots respectifs et de sexualité.
Salut Owen. J’aime vraiment la façon dont tu passes de la domination à la soumission, du sexe hétéro au queer, du vanille au hardcore et BDSM, tu vois ça comment ?
Le sexe n’a pas à être cloisonné, du moins pour moi. Je ne trouverais pas ça excitant si ça l’était. Je pense que l’alchimie que tu as avec une personne est spécifique à cette personne et c’est excitant d’explorer des pratiques spécifiques avec certaines personnes. En fait, il n’y a pas grand chose que je n’apprécie pas. Je vois la sexualité comme un long voyage et j’aime explorer tout ce qui peut m’intéresser. J’aime tout ce qui a trait au BDSM et ce que je fais mais ce n’est pas une expérience que j’aimerais avoir avec n’importe qui.
Une personne créative, intelligente, ouverte d’esprit et genderqueer, et qui comme moi apprécie énormément le boulot de Suka Off et leur projet porno Inside Flesh (dont je vous parlerai prochainement). Inutile de détailler le feu d’artifice intérieur qui s’est emparé de moi quand j’ai vu qu’il avait commencé à bosser chez Kink.
Qui sont tes performers et réalisateurs préféré-e-s ?
Mes réalisateurs et réalisatrices préférés sont principalement ceux et celles de Kink dont j’ai beaucoup de reconnaissance et qui m’ont permis de devenir performer. Princess Donna, James Mogul, JP the Pope, Maitresse Madeline et Lorelei Lee m’ont tous beaucoup soutenu. Parmi les personnes que je préfère avec qui j’ai travaillé il y a Proxy Paige, Vex, Juliette March, Dahlia Sky, Lyla Storm, Danny Wylde, Mickey Mod et James Darling.
D’abord invité avec sa compagne, dominatrice professionnelle, à assister à des tournages de groupe (Public Disgrace, The Upper Floor), il a ensuite participé à des scènes de gang bang avec entre autres James Deen, puis pas mal d’autres scènes, alternant les rôles de dominateur et de soumis.
Qu’est ce qui t’a motivé à participer aux tournages chez Kink ?
Je connaissais Kink bien avant de rencontrer ma compagne mais c’est ensemble que nous avons assisté à un tournage pour la première fois. Ce n’est qu’après plusieurs tournages, pour Public Disgrace, The Upper Floor, et Ultimate Surrender, que je me suis finalement demandé si j’étais capable de faire des choses similaires et si je pouvais concrétiser ça. J’ai postulé comme modèle pour Kink et fait peu de temps après ma première scène pour Public Disgrace.
La vidéo que tu as faite avec Lorelei Lee pour Divine Bitches est super excitante mais j’ai un problème avec l’emploi du mot « sissy » (qui désigne de façon péjorative les hommes efféminés, « tapette »), quelle est ton opinion ? Explique-moi en quoi j’ai tort puisque Kink est une boîte respectueuse.
J’imagine que le terme « sissy » a plusieurs significations selon les personnes mais mon avis là dessus dans la communauté BDSM est que c’est un terme général pour un type de fétichisme particulier (la féminisation). Ça peut être gênant, humiliant, et excitant pour un homme de se sentir dépossédé de ses « parties viriles » et donner le contrôle à sa dominatrice. Je ne suis ni gêné, ni honteux ou coupable des choses que je fais donc ce tournage n’était pas excitant pour moi à ce niveau, mais j’aime porter de la lingerie car je trouve ça très sensuel et ça fait ressortir une partie différente de ma sexualité.
Il bosse aussi en indépendant via Clips4Sale, avec des collaboratrices de choix comme Skin Diamond (qu’il a retrouvé il y a peu pour Femdom Empire), Proxy Paige ou sa merveilleuse main droite. Il a aussi participé à la parodie de Walking Dead par Burning Angel, une preuve supplémentaire de bon goût.
Comment arrives-tu à gérer ton travail pour Kink, celui en indépendant, tes créations personnelles (les lampes et autres objets d’art) et les interactions avec les gens (comme sur Tumblr et Snapchat) ? Les journées ne sont pas trop courtes pour toi ?
Mon travail est devenu d’une certaine façon une extension de ma vie personnelle. J’ai certaines limites mais je suis très ouvert et je préfère rester occupé. C’est parfois un peu de travail de maintenir mes échanges en ligne en tant que « Owen » mais j’arrive à équilibrer ça avec le temps que je consacre à mes projets créatifs.
C’est avec Four Chambers que la magie sexuelle a opéré une plus que jamais, pour la superbe vidéo Proximity où lui et Vex repoussent les limites de la simple performance pornographique pour proposer une véritable expérience intime et esthétique.
J’espère que tu tourneras le plus longtemps possible. Que te réserve le futur ?
Je n’ai aucune idée de comment le futur sera fait mais je serai heureux de continuer pendant au moins quelques années et travailler avec davantage de réalisateurs et perfomers de talent. Travailler de l’autre côté de la caméra m’intéresse beaucoup mais je n’ai pas eu tellement d’opportunités pour le moment donc on verra bien.
Owen Gray est quasiment à lui seul mon tag parfait, je lui souhaite donc une belle et heureuse carrière, et de passer dire bonjour à mon objectif un jour.
En effet, il a vraiment un look extra #fan