De l’émission pour enfants au gourou du sexe, l’histoire de Barney le Dinosaure
Il est joyeux comme pas deux, pourpre, tout souriant, et ballote derrière lui une énorme queue : qui ne connaît pas Barney le Dinosaure ? Plus captivant que cet emblème pop désuet, Vice donne la parole au mec qui l’a incarné, passé d’ami des marmots à sex guru.
« Orgasmes cosmiques » garantis
Il s’appelle David Joyner et s’est vêtu dix ans durant du gros costume du dino préféré des enfants. Aujourd’hui, David a la cinquantaine et est devenu…thérapeute du sexe spécialisé dans les massages tantriques. A raison de 350 dollars la séance dans son salon de Los Angeles, Joyner vous promet « des orgasmes cosmiques et étourdissants (mind blowing)« . Vice insiste sur les tournures alambiques du gus, daignant peu s’épancher sur la nature de ses méthodes de massage. Joyner assure cependant que la séance n’est pas toujours « purement sexuelle« , si ce n’est lorsque « quelqu’un se sent prêt à accueillir l’énergie sexuelle à un plus haut niveau« . L’intéressé appelle cela « l’intimité spirituelle« , insistant sur le plus grand des plaisirs : « l’amour divin de Dieu« . Pas mal pour quelqu’un qui choisit ses clients…sur Tinder.
C’est un portrait haut en couleurs que brosse Vice, enrobé de jargon new age à s’arracher les cheveux. Funfact : Joyner affirme au fil de confessions farfelues être « spirituellement relié » au gros Barney. « L’énergie que j’apporte dans mon costume de Barney émerge des fondations du tantrisme : l’amour » assure-t-il. Pour le masseur, c’est de l’amour que « tout germe, grossit et évolue« . Forcément, l’article est gorgé de sous-entendus plus ou moins croustillants, comme lorsque le gourou explique que ses pratiques éclosent d' »une abondance d’amour« . « Glisser vers le bas ventre d’une femme, c’est comme dire les grâces, bénir la nourriture que tu reçois. Aucune nourriture au monde ne peut être comparée à ce nectar divin. » développe-t-il. Dire le bénédicité avant le cunnilingus, il fallait y penser.
Barney hors-la-loi ?
“Avant d’enfiler le costume de Barney, je priais Dieu pour qu’il l’envahisse de son essence spirituelle » poursuit Joyner, qui, pas dupe des éventuelles railleries, affirme que « les enfants sont plus connectés spirituellement que les adultes« . On pourrait se gausser de ses élucubrationse, si ses pratiques n’étaient pas si controversées. Fait condamnable majeur, nous informe Vice, son refus de faire usage du préservatif avec sa clientèle (exclusivement féminine) durant ses poussées d’énergie sexuelle. Un fait « non-éthique médicalement parlant et totalement irresponsable » fustige la sexothérapeute Kimberly Resnick Anderson. Sympa quand on sait que la chanson culte du dinosaure était « I love you, you love me« .
Cela fait désormais 14 ans que l’ancien comédien joue au gourou du sexe en promettant à ses clientes l’orgasme ultime. On attend impatiemment qu’HBO lui consacre une série, vite.
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