Ciné Porn #2 – Happy Few
C’est l’histoire de deux couples, de Vincent et Teri et de Rachel et Franck. Ils s’aiment depuis plus de 10 ans avant de se rencontrer et de se mettre à se désirer en parallèle. Ils s’aiment toujours mais parfois Teri et Franck se retrouvent et font l’amour, tout comme Vincent et Rachel. C’est beau, c’est doux, c’est simple aussi. Au début, il n’est même pas question de règles, seulement d’une contrainte : les quatre doivent être tous disponibles au même moment.
Teri se questionne pourtant sur les libertés qu’ils prennent sans s’encombrer de réflexions froides. Elle est rassurée par son compagnon : « Il me disait qu’on n’était pas en train d’inventer un nouveau sport. Qu’on n’était pas en train de fixer les statuts d’une nouvelle fédération sportive. » La question du polyamour se pose peu à peu : « Nous avons tous commencé à nous laisser hanter par cette question simple : peut-on aimer deux personnes à la fois ? Et surtout, peut-on laisser faire ça ? » Dans le film, leurs voix s’alternent. Elles ne se superposent jamais. Elles glissent les unes après les autres dans un ballet délicat et intime. Les mots de chacun sont aussi importants que la sensualité dévorante que les personnages partagent. Alors que Franck passe ses mains sur la colonne vertébrale de Teri avant de l’embrasser, Rachel consigne dans un carnet ses pensées sans filtre. Et c’est probablement parce que les mots sont si imbriqués dans les caresses que l’amour se mêle finalement du sexe. S’ils bravent tous l’interdit, c’est aussi et surtout parce qu’ils se touchent (dans tous les sens du terme).
Alors que les beaux jours reviennent, ils partent tous en week-end à la campagne. Plus tôt dans le film, Teri avait raconté qu’au collège, elle avait fantasmé une année entière sur une boulangère. Elle rêvait de lui « lécher les seins entre les sacs de farine et les crocodiles ». Alors dans la maison de famille, Rachel et Vincent préparent une surprise. Rachel enfile une blouse rose et Vincent renverse des grands sacs de farine sur le sol en tommettes. Ils s’allongent tous sur ce sol, à demi nus, et se recouvrent également de farine. Après les éclats de rire, ils commencent à faire l’amour. Côte à côte, les deux couples réunis. C’est la première fois dans le film d’Antony Cordier. C’est la seule fois. Parce qu’après, ils se séparent. Les couples se retrouvent et le quatuor prend des distances. La poésie douce et l’extrême sensualité des corps qui se sont découverts à tâtons, des sensibilités et des histoires d’amour qui se confrontent est terminée. C’est Rachel finalement qui a le mot de la fin : « Je me sentais possédée par une nostalgie plus jeune qui n’allait plus jamais me quitter. La nostalgie des sentiments d’ivresse et d’invincibilité que m’avait fait vivre l’aventure avec Franck, Vincent et Teri. »
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