« Une blonde baise avec sa fucking machine devant son chien-chien » – Puppy Please
« Une Blonde baise avec sa fucking machine devant son chien-chien », c’est LE porno du moment ! Déjà présenté en avant-première au Festival Latitudes Contemporaines, et évoqué il y a quelques mois dans nos colonnes, il est maintenant disponible sur la plateforme spécialisée Pink Label TV.
Le pitch
Une ravissante blonde attend patiemment l’arrivée de son « chien chien » pour s’adonner à ses kinks fétichistes les plus inavouables. Au menu ? Une inénarrable séance de squirt, une pause pizza ô combien référencée et pour finir une partie de jambes en l’air à cheval entre son « chien-chien » et sa fucking machine. En résumé, toute la vertu d’Une Blonde réside dans le jeu savamment orchestré entre la dilatation du récit et des parties intimes de Lullabyebye, héroïne intrépide de ce porno du futur.
Vous avez dit « female gaze » ?
Étendue sur une couverture blanche, Lulla attend son heure, feuilletant nonchalante un livre de l’essayiste en vogue Iris Brey. Tandis que l’objectif glisse sur le relief ourlé de son entre-jambe, elle tance de quelques coups d’œil furtifs le regard du spectateur. Transie d’impatience, la belle impertinente finit par se délester de son body résille avant de nous gratifier, vulve apparente, d’une exquise séance de masturbation.
Outre l’intensité singulière de la scène que doit-on voir dans ce jeu hésitant de regards avec la caméra – une provocation ou un hasard de la mise scène ? Difficile d’en cerner pleinement les contours mais l’entrée du politique dans la fiction par le truchement de la grande prêtresse du « regard féminin » — la susnommée Iris Brey — sonne à n’en pas douter comme un indice. Mais restons zen, car on entre avec Une Blonde en territoire inconnu, en une oasis de passion, où les schèmes de la sexualité de masse ou autres penchants théoriques à la mode s’éclipsent à la vitesse d’un mirage.
Ici, c’est la confusion raisonnée entre documentaire et fiction qui distille le désir chez le spectateur. Désir respecté par la latence des plans, et l’onctueuse temporalité du montage. La pornographie initiale devient autre, dévie de son axe vers une région nouvelle, tout en respectant à merveille son dévouement à la chose sexuelle. L’image de Robyn Chien, réalisatrice au coup d’œil soyeux, vacille mais ne rompt pas, peut-être est-ce dû à l’érotisme insolent dégagé par sa sœur d’armes, Lullabyebye, performeuse rompue à l’art raffiné des plaisirs solitaires.
Porno un jour porno toujours
Ne nous y trompons pas, le duo sulfureux de Puppy Please — Lullabyebye, Robyn Chien — ne ment pas sur la marchandise car de pornographie il est largement question ici, à la différence peut-être de l’économie narrative du film qui se garde bien de singer les délires racoleurs des standards de l’industrie. Robyn Chien et sa comparse naviguent entre les rivages de l’histoire des formes et des sexualités, en se payant le luxe de subvertir l’Odalisque d’Ingres le temps d’une dégustation de pizza, ou de chorégraphier une délicieuse partie de fuck machine sous l’œil jaloux de leur attendrissant « chien chien ».
Une Blonde est une œuvre grisante de plaisir dévêtant la pornographie de sa parure mercantile pour laisser place à la lingerie fine de la dilatation des corps et du temps. Et quelle joie de s’émouvoir des ritournelles outrageuses de la caméra, qui s’infiltre sans pudeur entre notre tendre blonde et sa fucking machine. Mais trêve de métaphores graveleuses. « Il n’est d’art que dans l’acte de résistance », pérorait autrefois Gilles Deleuze face aux étudiants béats de la Fémis : quoi de mieux en effet que de s’inspirer des élucubrations visuelles de Robyn Chien et Lullabyebye pour s’élever contre les dogmes de la sexualité de streaming, et par là inventer la grammaire de la pornographie de demain ?
« Une Blonde baise avec sa fucking machine devant son chien-chien », de Puppy Please, disponible sur PinkLabel.tv
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