Sur Instagram, Kay Aranzanso célèbre les sexualités militantes

Au Tag Parfait, on aime bien rappeler à quel point Instagram fourmille de comptes militants et profondément sexuels, malgré les règles très strictes en terme de nudité pratiquées par la plateforme. La preuve avec celui, tout à fait nécessaire, de la piquante Kay Aranzanso, alias Darling Kink, dessinatrice Philippine qui magnifie les corps.

Ses vingt-quatre mille followers peuvent en témoigner : l’art explicite de Darling Kink est un sport de combat. Au gré de ses dessins fiévreux, les corps s’affrontent, se pénètrent et s’émeuvent passionnément. D’une image crue à l’autre s’alternent fellations, cunnilingus et éjaculations. A la surface de ces illustrations respirant le souffre et le stupre, les chevelures noires des amoureuses qui s’ébattent sont aussi ébouriffées que les traits de leurs visages sont distendus, déformés par la jouissance. C’est justement là que s’esquisse la véritable lutte pour laquelle l’artiste s’offre à corps perdu : l’expression politique du plaisir féminin.

« L’érotisme m’apparaît comme quelque chose de très organique, c’est un pouvoir qui me permet d’affronter toutes les formes de répression que je rencontre, en tant que Philippine vivant au sein d’un pays chrétien. La sexualité que je représente est crue et ce n’est pas quelque chose dont il faudrait avoir honte ou qu’il faudrait cacher » déclare Kay Aranzanso à Scout Magazine. Férue de Tomb Raider et de Sailor Moon, l’artiste griffonne les pratiques BDSM et le 69 pour leur attribuer une force subversive. Questionnant aussi bien les dynamiques de genres que notre vision de l’intimité, ses esquisses sex positive d’une féminité absolument libérée est salvatrice au sein de réseaux sociaux jamais avares en censure(s).

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