L’Angleterre contrôle le plaisir et censure une nouvelle fois le porno
Le porn anglais continue d’être la bête noire, l’objet à censurer, l’affreux qui pervertit la jeunesse de l’autre côté de la Manche. David Cameron essaye par tous les moyens de censurer le porno anglais : filtrage d’Internet, blocage d’internet, porno sous license, renforcement du disclaimer et maintenant interdiction de nombreux tags pour la VOD (et donc la vente sur les sites payants de ces studios), sur le modèle de ce qui existait déjà dans le porno vendu en DVD dans les sex-shops. Cette décision émane du The Audiovisual Media Services Regulations, l’équivalent du CSA pour la vidéo à la demande, mais semble directement sortir du cul de David en personne.
Concrètement, la production anglaise devra donc se passer de ces tags jugés dangereux (comprendre, immoraux ou déviants) :
Spanking : l’art de la fessée.
Caning : petite canne utilisée dans les rapports BDSM.
Aggressive whipping : fouetter de manière agressive (il faudra nous expliquer la frontière entre douceur et agression quand il s’agit de pratiques SM).
Penetration by any object « associated with violence » : pénétration d’objet avec violence (quelle est la différence entre « intensité » et « violence » ?).
Physical or verbal abuse (regardless of if consensual) : humiliation verbale ou physique (avec consentement ou pas).
Urolagnia (known as « water sports ») : l’uro est souvent interdit aux Etats-Unis et sur les tubes, seule décision presque « logique ».
Female ejaculation : visiblement cette pratique n’est pas naturelle pour les censeurs anglais. Par contre, on imagine qu’il y a toujours aucun problème pour l’éjaculation faciale masculine. Les femmes devraient apprécier le fait que leur éjaculation soit jugée dangereuse.
Strangulation : étranglement.
Facesitting : la domination féminine (ou masculine d’ailleurs) est immorale. On hallucine à un niveau rarement atteint ici.
Fisting : pas de poing dans le vagin ou l’anus, arrêtez-vous aux phalanges.
L’Angleterre par cette nouvelle attaque frontale contre le porn vous explique ce qui est bien et mal dans la sexualité, ce qu’est jugé sain à regarder ou pratiquer. Une décision purement moraliste qu’on a du mal à comprendre venant de ce pays. Est-ce une mesure politique ou l’envie de se débarrasser de ces vilains pornocrates en touchant indirectement à leur portefeuille ? On ne comprend pas ce qu’il se passe dans leur tête. Peut-être ont-ils lu la tribune hallucinante de ce boloss stratosphérique de Ran Gavrieli (pourtant publiée dans Libération)… allez savoir.
La tribune de Libé était traduite ( et j’imagine proposée?) par Nancy Huston que je ne savais pas verser de ce côté là de la moraline.
Et soyons honnête, c’était traduit avec les pieds :/
« caning » …. bowf … qui se branle là-dessus ?
particulièrement surprenant d’interdire de représenter le « caning » dans un pays ou cette pratique faisait partie de la culture scolaire il y a encore peu…