Le « comfort porn », notre rituel bien-être

Revigorant ou apaisant ? Il y a le porno transgressif, cathartique, celui qui prend des risques. Il y a les pratiques BDSM et une infinité de fétichismes. Mais on oublie souvent le porno rassurant (« comfort porn »). Celui qui ne déçoit pas, comme un gif d’animal mignon ou notre série feel good préférée. Du sexe joyeux où tout est fluide, tendre et facile. Pas comme la vie, quoi. Fantasmer sur des choses simples comme une bonne baise matinale. Ou la fameuse « sieste crapuleuse. » Des massages, de la tendresse et des péné’ toutes en finesse. Bref, cet article est une ode à la douceur, à la chaleur et la moiteur. Un hymne aux caresses, aux galipettes sous la couette et au spooning du cocooning.

Pour un réveil tout en douceur

Je vous écris de sous ma couette. Mes pantoufles sont au pied du lit. Les premiers rayons du soleil viennent me chatouiller le visage… Je m’étire et je bande me demande si vous connaissez le hygge ? C’est ce sentiment de bien-être créé par un mélange réconfortant de tranquillité (se sentir safe) et de convivialité. Profiter des petits plaisirs de la vie. Le bonheur au quotidien. Comme les câlins du matin, câlins coquins. Ou la bonne branlette qui détend. Pour mieux appréhender la chose et vous mettre à l’aise, voici quelques exemples.

Difficile de démarrer une journée sans un bon café. N’est-ce pas Conor ? C’est encore mieux quand c’est Molly qui nous l’apporte au lit. Elle tombe à pic car la nuit et les douceurs de la couette ont bien détendus notre corps. Comme souvent, ma bite s’est levée avant moi ! Les plaisirs du morning wood en appellent d’autres. D’abord le sourire, les caresses. Puis cette bouche chaude humectant suavement ma sa bite. Ensuite, des va-et-vient onctueux, entre ses deux superbes seins : ça glisse, c’est hypnotique. On se sent déjà serein. Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Le corps est plein de courbes et de plis pour nous réchauffer. Molly sait comment nous réveiller, encore mieux qu’un café !

Le scénario inverse est aussi savoureux. Ici, c’est Donnie qui vient réveiller Amirah. La douceur du réveil lui plaît, elle en sourit de ravissement. Elle s’étire puis ils s’embrassent et se réchauffent. C’est avec fluidité et passion que ça part en pénétration… Il finit en elle et derrière elle, dans la position la plus confortable et réconfortante (en cuillères). Beau moment cocooning. Il faut dire que les siestes crapuleuses et le porno de lit sont revenus en force en ces temps confinés. Merci le télétravail.

Parfois, c’est trop difficile de s’extirper de la couette. Tant pis pour nous (les voyeurs). Mais, au bout d’un moment, la chaleur produite par les deux corps permet d’émerger. Spectaculaire apparition d’un cul ou d’une tête. Cette fameuse créature légendaire à deux dos. Se lever, se recoucher, se relever, c’est d’abord suivre la recherche du plaisir. Comme goûter à la source entre les cuisses. Silky et Velvet font des petits miracles. Il est même possible de voyager avec son lit. S’évader confortablement. Fuir les tourments de l’hiver en restant au chaud.

Qu’y a-t-il de plus cosy qu’un cul ?

C’est probablement la partie du corps qu’on voit le plus sur la page d’accueil d’un site porno. Pourtant, on ne se lasse pas de cette galaxie de fesses. Le cul n’a pas de genre, tous les humains en ont un et il nous apporte du réconfort. Ces deux collines de douceur, dissimulant la délicatesse anale, attirent et attisent les caresses. Contempler un cul calme. L’effleurer, le tripoter, le claquer, le pénétrer, c’est s’assurer de notre commune humanité. Il est au milieu, proche du sexe et primordial à de nombreuses positions. De la cuillère à la levrette. Déesse libre, biseau et éléphant. Autant de jolis noms de positions signifiant notre propension instinctive à s’y blottir, s’y réfugier. Les fesses, c’est cosy et ça ressource !

Je ne parle pas russe mais j’aime bien les elfes callipyges. Qui n’aimerait pas se (re)confiner avec la native de Sibérie ? Eva Elfie est une valeur sûre du porno rassurant. C’est la geekette kawaii qui adore le sexe. Ses courbes feraient oublier n’importe quel hiver ! Encore une histoire de réveil sexuel. Peu importe le compromis algorithmique et le petit role-play à base de step sis : on connaît Eva et on n’est pas là pour ça. Plutôt pour s’abandonner entre ses cuisses. Sa peau a l’air si douce et détendue ! Sa vulve si accueillante ! Elle aime quand ça déborde, en creampie ou en faciale, et je me dis : le monde du mou est un cosmos instable pouvant se liquéfier comme se rigidifier. Les corps mous évitent la fixité du solide en débordant en liquide et rendent ces derniers visqueux pour en dérober la dispersion. L’expérience du mou est donc l’épreuve du contact : toujours déjà autre, le mou incite à la tendre rencontre des présences. Pardon, le « spermouille » me monte à la tête.

De nombreuses vidéos pornos commencent par un massage. Souvent négocié : elle demande, il propose. Ou l’inverse. Or, on sait que ce sont des massages qui finissent toujours bien. Happy ending. Nous savons que, lorsqu’il va commencer à lui « masser » le cul, ça va se transformer en formidable partie de baise. C’est certain. C’est l’instinct. Voici quelques exemples savoureux (et slaves). D’abord, Kristina (la Luxury Girl) qui veut un « vrai » massage, d’un spécialiste. Quelques minutes plus tard, évidemment, ça dérape. Position de l’éléphant : elle est allongée sur le ventre et la bite du mec glisse dans sa fente, par derrière. Je vous laisse découvrir la suite… Avec Milana et Oleg (Litt1eAnge1), c’est un peu différent : il est obnubilé par son jeu de casino en ligne alors qu’elle vient réclamer un massage. Bien entendu, elle parviendra finalement à lui faire quitter l’écran ! Saluons son superbe mini-short et la fluidité avec laquelle il la prend par derrière. Milana est allongée sur le ventre puis sur le côté alors qu’Oleg est agenouillé, c’est la position de la déesse libre. Je lui voue un culte.

Plus récemment, un jeune couple a buzzé avec une vidéo très simple : plan fixe, lumières tamisées (bougie), miroir et petite baise romantique. Après un court massage, il fait glisser sa bite entre les fesses de la jeune femme mais sans pénétration. Celle-ci arrivera un peu plus tard. C’est une vidéo presque silencieuse où seuls les chuchotements et gémissements accompagnent une complicité sexuelle et affective évidente. Tendre et sexy. Les ShineTeens, en 10 vidéos, affirment une esthétique particulière, à rebours des tendances actuelles : un porno intimiste, lent et low tech. Une atmosphère authentique défiant l’espace et le temps…

Toutes les vidéos dont parle cet article contiennent des levrettes. Ou des variantes de celle-ci. La levrette (« doggystyle ») est « le jeu du retour à l’état sauvage », d’après le philosophe Francis Métivier. Nous y retrouvons nos ancestralités animales. Débarrassés des pressions de la civilisation, nous pouvons nous laisser aller. La personne qui est derrière saisit les fesses ou les hanches et peut pénétrer loin. La personne prise en le-le peut simplement se laisser faire, la tête contre le matelas. C’est simple, instinctif et réconfortant pour les deux. Autre avantage, typiquement pornographique : c’est une position où le mec gicle souvent plus vite ! Avec ce pilier du « comfort porn », la personne à quatre pattes peut aussi basculer sur le côté : pour se reposer ou pour qu’on voie son visage (positions du biseau et de la déesse libre). Équilibre sexuel (le cosy du cul + les caresses + les sourires échangés) + maîtrise porno (les corps sont ainsi valorisés sous plusieurs angles simultanément) = Combo gagnant.

Tendresse, caresses et paresse

Ce n’est pas qu’une question de cul ! On regarde du « comfort porn » pour se détendre, se divertir ou s’évader. Pour combler un manque d’affection. Se projeter dans un monde tendre. Pour aller mieux, je me tourne souvent vers un de mes coups de cœur de 2020 : TheStartOfUs. C’est devenu mon rituel de self-care. Elle est solaire et irrésistible. Il est… priapique et infatigable. Avec Queen et King, la joie, la bonne humeur et la puissance sont communicatives. Ils donnent de la force ! Leur osmose sexuelle est un art de la caresse et de l’alchimie des désirs. Après une longue journée, des orgasmes partagés. Ici, la fellation est remarquable mais la levrette l’est encore plus, rien que pour la main de la reine caressant les grosses couilles du roi…

Les caresses sont ambivalentes : à la recherche du plaisir, par la découverte et l’exploration du corps, elles visent la détente et l’excitation… La pénétration n’en est qu’une possibilité parmi d’autres. C’est ce que montrent si bien Kate Marley et Chris. Leurs vidéos sont des bulles cosy de tendresse et de paresse. On y est tranquille, on chille. Les regarder me fait un peu le même effet qu’une vidéo de drone survolant une île tropicale. Petite torpeur planante, lascive et oisive. C’est lent et c’est doux. Sieste crapuleuse ou méditation érotique. Câlins. On tripote et on papote. Parfois on baise… Plaisirs oraux. Chris aime les cunnis. C’est une « logique d’étreinte du monde », nous dit Francis Métivier. Une embrassade cosmique où on goûte aux saveurs maritimes. En outre, la personne qui lèche active ses cinq sens pour mieux saisir l’instant présent. OKLM.

Dans le même style réconfortant et zen, mes chouchous italiens d’EroticxXxpress, Silky & Velvet, sont des spécialistes. Des bisous voyageurs. Une langue qui s’insinue. Des culs. Ambiance végétale. On se goûte de partout. On joue, on tâtonne, on rigole. Silky, toute sourire, prend davantage d’initiatives, au début. Puis c’est lui. Comme souvent, ça finit en doggy. L’animal prend alors le pas sur la tendresse végétale. Mais restez jusqu’au bout : après l’éjac, on se retrouve avec les petites attentions, les câlins, les bisous. Cycle cocooning.

En nous permettant de nous évader dans la douceur, en facilitant l’identification et en filmant la bonne humeur, le « comfort porn » nous fait du bien. C’est un petit rituel plaisant à base de culs et de câlins. C’est la communication fluide des corps mous et languides qui nous calme. Ouverture de la matière détendue, naissance d’un lieu trouble et doux, le mou mouille et coule : il moule l’humide pour en tracer un cosmos cosy, ultime refuge du confort.

Du massage à la levrette, du bisou à l’orgasme, le « comfort porn » est apaisant puis revigorant. À présent, me voilà prêt à affronter le monde… jusqu’à la prochaine sieste.

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