Hologramme porno : Holo Film veut accélérer le futur
« Spread the love ». C’est là l’organique mot d’ordre de Holo Film, instigateurs de la campagne Give Porn A Hand (sur IndieGogo). Mettre la main au fap, d’accord, mais pourquoi ? Tout simplement parce qu’Holo Film rêve de conférer au porno un nouveau visage et de révolutionner la VR – ou le VP, aka Virtual Porn.
Basée au Canada et soutenue par Fleshlight, Redlight Center, XBiz et AVN, la team surfe sur la vague #sextech caractérisant l’évolution de la porn culture et souhaite proposer du 100 % holographique, comme le nom de la compagnie le laisse supposer. « Voilà le Saint Graal du porno », nous assure-t-on avec un lyrisme propre aux nombreuses compagnies qui ont pris le virage du futur. Proposant déjà des Syntholograms (de la vidéo en POV fixe à 360°/3D pour être précis) sur son site internet, la prod souhaite aller plus haut.
Holographic Video serait le niveau supérieur de l’échange érotique, proposant la multiplication des angles de prises de vue propices à l’immersion, et ainsi proposer : « les meilleurs programmes pour adultes en Réalité Virtuelle du monde…pour faire encore mieux ensuite ! ». HoloFilm propose déjà ces hologrammes (ou avatar) qu’on retrouvait aussi en fixe chez VRGirlz. Ils assurent pouvoir en faire de la vidéo et que le résultat vous explose les neurones… mais à 50 000$ la minute le coût de production, ils se retrouvent un peu coincés (sauf si vous les aidez).
Enfin, le stade ultime du futur du porno s’appelle chez eux l’Interactive Holographic Avatar Sex. Derrière ce nom difficilement prononçable se trouve un concept qu’on retrouve chez RedLight Center : la modélisation d’avatars intégrés dans un métavers (monde virtuel fictif, la spécialité de la boite Utherverse, dont le patron n’est autre l’investigateur de ce projet).
Pour le moment, on se contente de modéliser des personnages avec les moyens du bord, mais Holo Film veut aller plus loin et rendre ces avatars réalistes pour ensuite les intégrer dans des univers totalement interactifs. Pour ceux qui seraient perdus dans cette explication, c’est comme si vous étiez dans Second Life mais avec des acteurs presque « réels » dotés d’une libido sans limite.
Beaucoup de concepts techno-porn en définitive pour résumer ce qui était déjà annoncé il y a désormais 20 ans dans Une créature de rêve de John Hugues ! Du « comme si vous y étiez » propre à la fantasmagorie ado et à ses rêves SF : naviguer, libre, dans un monde sensoriel qui serait le reflet de nos désirs. Sauf qu’à l’époque, Manuel Ferrara, Kayden Kross, Anikka Albrite, Mick Blue, August Ames, Abella Danger, Penny Pax ou encore Stoya, tous ambassadeurs du projet, n’existaient pas !
Evidemment, le laborieux développement des programmes informatiques et du système de caméras permettant cette visualisation en 4K/VR/3D n’est pas l’affaire de quelques centimes. Et pour financer ce projet à 250 000 dollars, l’enthousiaste CEO Brian Shuster (patron dont la vision du porn est parfois problématique) a besoin de toi, le fappeur. En donnant a minima 25 dollars tu auras immédiatement un petit aperçu de la VR, tu deviens membre du site durant un an en balançant 100 dollars, et, si plaquer femme et enfants est ton #lifegoal, tu peux toujours filer tes 500 dollars et devenir membre de la confrérie Holo Film A VIE.
Nous, on garde pour le moment le headset en bandoulière, dubitatifs quant au succès de cette opération de financement participatif (qui atteint péniblement les 3% au bout d’une semaine). L’Interactive Holographic Avatar Sex est effectivement un Graal pour tous les fappeurs que nous somme mais cette campagne n’arrive-t-elle pas un peu trop tôt ? Car il faut être réaliste, ces technologies ne sont encore qu’à leurs débuts et à moins d’être doté d’un budget colossal – que seuls le cinéma et le jeu vidéo peuvent se permettre – la somme demandée parait presque anecdotique.
Ceci dit, on reste persuadé que le futur du porno se trouve ici, mais sans doute à une échéance un peu plus lointaine que les annonces du bouillonnant Brian Shuster. Ce qui ne vous empêche pas non plus de #givepornahand puisque si la campagne n’arrive pas à son terme, vous n’êtes pas débité.
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