L’ONU somme le Japon d’interdire les manga pédopornographiques
La rapporteuse spéciale de l’ONU sur la traite d’enfants, la prostitution infantile et la pédopornographie a la ferme intention de mettre la culture japonaise à l’heure occidentale. En visite sur l’Archipel, Maud de Boer-Buquicchio a appelé le gouvernement nippon à durcir sa législation vis-à-vis des bandes dessinées représentant des actes sexuels impliquant des mineurs. « Lorsqu’ils contiennent de la pédopornographie extrême, les manga devraient être interdits », a-t-elle déclaré, reconnaissant tout de même qu’il est ardu de « trouver le juste milieu » entre liberté artistique et protection de l’enfance.
Au Japon, la possession de photographies et de vidéos pornographiques d’enfants réels n’est illégale que depuis le mois de juin 2014. Les contrevenants encourent une peine maximale d’un an d’emprisonnement et une amende d’un million de yen, soit 7 225 euros. Grâce aux pressions exercées par les dessinateurs, les éditeurs et les défenseurs de la liberté d’expression, les mangas et les vidéos d’animation mettant en scène des personnages mineurs ont échappé à cette nouvelle interdiction. Le lolicon a la peau dure. Ce qui n’est pas du tout du goût de Maud de Boer-Buquicchio.
Pour la représentante des Nations unies, la pauvreté, l’inégalité entre hommes et femmes, la tolérance de la société japonaise à l’égard des images pédopornographiques et le nombre restreint de poursuites judiciaires engagées contre leurs consommateurs encouragent les abus sur mineurs. « Si ces problèmes sont pris en charge, je crois que le Japon pourra faire reculer, voire éradiquer l’exploitation sexuelle des enfants », a-t-elle affirmé, soutenue dans son appel au gouvernement japonais par plusieurs ONG. Leur combat est loin d’être terminé : sur Internet et dans les rues du quartier tokyoïte d’Akihabara, la pédopornographie dessinée se promène toujours en liberté.
Sujet épineux, et pour le coup ça m’intéresserait d’avoir un peu d’analyse ou même une prise de position de la part des intellos du porn que vous êtes au Tag, et pas juste la remise en forme d’une dépêche d’agence…
Est-ce qu’il faut interdire quelque chose qui fait kiffer quelques gus dans leur coin alors qu’il n’y a aucune conséquence dans le monde réel ? (A moins de considérer que ce genre de pornographie virtuelle incite à passer à l’acte, mais dans ce cas là il faut apporter des preuves).
C’est valable aussi pour les représentations virtuelles ou même réelles mais simulées de violence, viol, etc. Quoi qu’on en pense moralement, tant que personne n’en souffre, est-ce condamnable ?
Personnellement les supports comme le dessin ou la 3D ne sont pas du tout mon délire mais je trouve que la question mérite un traitement approfondi.
« Keep up the good work » sinon !
Salut ! Malheureusement, le sujet est à ce point épineux et la loi française si chatouilleuse (article 227-23 du code pénal) qu’on a choisi de rester très factuel. Les études menées au sujet des rapports entre consommation de matériel pédopornographique et passage à l’acte disent tout et son contraire (http://controverses.sciences-po.fr/archive/pedophilie/index-53902.php). On mettra sans doute tout ça à plat dans un prochain article.
Ça me paraît être effectivement une question très intéressante : dès lors qu’il n’y a pas d’exploitation de mineurs, quelles seraient les raisons valables d’interdire un tel contenu ? Pour moi, cela équivaut un peu à interdire les scènes de meurtre, d’agression, de viol, dans tous les films, séries, livres ou bandes dessinées. Après tout, ces actes sont aussi répréhensibles dans la vraie vie..
Sachant que ce n’est pas interdit dans la littérature, le Marquis de Sade est à la Pléiade par exemple.