L’Union européenne sape les lois anti-pornographie de David Cameron
Depuis qu’il a emménagé au 10 Downing Street, le libéral-conservateur David Cameron investit une énergie considérable dans la lutte contre la pornographie. Interdiction de représenter certaines pratiques sexuelles pour les films disponibles en VOD, vérification renforcée à l’entrée des sites pour adultes, le premier ministre britannique et son gouvernement n’ont pas ménagé leurs efforts pour compliquer les séances de masturbation de leurs administrés.
La loi la plus pesante et emblématique de cette croisade oblige les FAI anglais à filtrer les sites pornographiques par défaut depuis la fin de l’année 2013. En plus de rapprocher le Royaume-Uni de la Chine sur le terrain de la liberté d’expression, cette mesure a abouti au blocage de plusieurs sites d’éducation sexuelle. Malheureusement pour David Cameron et ses sbires, les nouvelles règles décidées mardi 27 octobre par le Parlement européen vont sans doute rendre la liberté aux fappeurs d’outre-Manche.
Le bloc européen à la rescousse du fap
Dans le but de réduire les frais d’itinérance téléphonique dans l’Union européenne, Bruxelles a décidé d’imposer aux fournisseurs d’accès de « traiter tous les trafics également, sans discrimination, restriction ou interférence » et ce quelque soit « le contenu consulté ou distribué ». Aux yeux de la régulation européenne, les FAI anglais n’ont donc plus le droit de bloquer les site pornographiques.
Cette mesure a déclenché une nouvelle éruption euro-sceptique chez les conservateurs anglais. « Une fois de plus, nous constatons que nous ne pouvons pas gouverner notre propre pays comme nous l’entendons » a bombardé le député Steve Baker, avant de dégainer la rengaine préférée des censeurs de tout poil : « Il serait très regrettable que cette loi mette les enfants en danger ». Une ritournelle déjà amplement psalmodiée par son parti pour justifier sa campagne anti-pornographie.
Puritanisme et souveraineté
D’après une source gouvernementale citée par le Daily Mail, la nouvelle loi européenne ne sera appliquée qu’à la fin de l’année 2016. « Ce qui signifie que si nous devons voter une nouvelle loi pour maintenir le système de filtrage déjà mis en place par le FAI, nous le ferons, a-t-elle assuré. Sur le fond, rien ne changera ». S’il en va ainsi, le gouvernement britannique pourrait bien avoir à faire face à la Cour européenne de justice : la régulation du bloc veut que ses Etats-membres ne puissent déployer des lois plus restrictives que les siennes.
Tout un barouf pour des filtres qui ne fonctionnent même pas.
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