The Silent Man : une sex doll pour se remettre d’une rupture
« I would have done anything for you. » Susurrés par Annie (Sophie Kennedy Clark), les premiers mots du court-métrage The Silent Man (Nowness) nous rappellent ces amours irraisonnés à la fin inévitablement tragique. L’héroïne de Charlotte Colbert, réalisatrice britannique prometteuse, vient de se faire larguer. L’absence de celui qu’elle aime encore est insupportable. Elle se réveille seule dans une vie en noir et blanc et réceptionne un gros colis : une sex doll à l’effigie de son ex.
Ce drame amoureux magnifie l’absurdité du chagrin, unissant le romantisme d’hier aux outils contemporains. Annie se pomponne pour son premier rendez-vous avec la poupée en silicone, comme si de rien n’était, pendant qu’un voisin de son âge (Simon Amstell), tout aussi isolé, l’épie à travers ses jumelles entre deux branlettes. S’ensuit des scènes intimes à la fois drôles et tristes, avec cette playlist enivrante qui souligne le grotesque des situations – pouce levé pour l’insert sur le vibromasseur échoué par terre.
The Silent Man cerne avec finesse et humour des problématiques qui font frémir les anti-transhumanistes : la baise avec les machines, le deuil version digitale. Dans le même esprit, il y a l’épisode Be Right Back de la série Black Mirror, qui raconte comment Martha en vient à commander un clone de son défunt mari… Alors, l’avenir des cœurs brisés (et du marché qu’il sous-tend) passera-t-il par ces nouveaux artifices ?
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