Pause pipi
J’emmerde Freud. Non, en fait je ne connais pas ce mec. Mais je connais bien les vidéos uro qui trainent sur le net. Pré-ado, on entendait les « grands » parler de golden shower et on pensait que c’était un truc réservé aux riches dans les villas à L.A. Comme les golden parachutes. On voyait bien 2pac et des grands patrons le pratiquer entre deux sessions talkbox dans une voiture de luxe rebondissante. On avait tendance à tout mélanger. Quand on a découvert ce que c’était réellement, on n’était pas déçu.
Il est temps, je pense, de faire les états généraux de l’uro – de l’ondinisme en bon français. Déjà, l’uro est refusé par Canal+. La cahier des charges ne veut ni pipi, ni allusion à l’argent dans ses films de cul, donc pas de Golden Shower pour les téléspectateurs mais toujours plus de filles pour se faire doucher de sperme. C’est plus sain. Le grincheux B. Root, il t’en place une scène par film pour faire chier le monde, les filles pissent au téléphone dans un fossée avec le grand smile des jours fins de tournage, ambiance détendue. B. Root te shoot ça gratuitement juste pour balancer sur son blog à propos de la censure, etc. et te vendre le director’s cut à quarante euros. On te soutient, John. Mais plus tu te promènes dans l’uro et plus tu nages. Non sérieux. BDSM pour les uns, infantilisme pour les autres : putain de manichéen de la pisse. Impossible de savoir ce que veulent les vrais uros. Un fantasme de niche avec encore plus de niches. En France c’est chaud à évaluer. Les sites uros sont des sites parkings, truffés de pop-up et pop under, où il est plus facile de cliquer sur une Google Ads que de voir un jet doré. L’omniprésence du pissou en forêt reste la valeur sûre sans oublier le classique douche dorée au bureau/petite écolière. Un uro où le sexe (dans le sens : la partie génitale) est le centre de l’attention. Où la fille, généralement avec « des dessous affriolants », se caresse en pissant où se faisant pisser dessus. C’est pas crédible. Sur la photo, on la voit boire. Sur la vidéo, on la voit retenir trois spasmes de dégout. Il est difficile alors de trouver de nouvelles clientes pour filmer de la pisse chaude. Et puis merde, c’est chaud d’être excité là.
L’uro, il faut le voir plus dans un délire panty fetish. On avait discuté avec un pote de mecs qui ne baisaient que des culottes, genre la meuf ne servait à rien sauf à retenir l’élastique de sa culotte et à créer plus ou moins de tensions autour de la teub. Il me parlait de ça, à cause de sa religion, il disait que pas mal de petites, le paradoxe, avaient trouvé ce système pour 1) éviter d’être défloré, 2) éviter la sodomie. On trouvait ça subversif de ne baiser que des petites culottes. Et il me disait que ça se perdait, parce que les meufs aujourd’hui s’en foutaient de perdre leur virginité, il disait ça comme un vieux daron déçu du temps qui passe (on en reparlera peut-être un jour). Je me suis mis à chercher et très vite je suis tombé sur du Wet Panties. Wet Panties. Wet Panties. Je ne voulais surtout pas voir de jet de pisse, putain je détestais ça. Mais là c’était la vidéo d’une meuf arrêtée par un keuf qui n’arrêtait pas de se tortiller et finissait par se pisser dessus. C’était le teaser DVD pour une compilation de pipi ineed2pee. Je suis resté bloqué des jours là dessus, je tremblais quand j’allais pisser. Des meufs qui se pissent dessus dans des scénarios humiliants: j’essayais de le situer dans mon échelle du fantasme honteux. Mais j’avais oublié que je ne respectais aucune échelle.
Les filles ne pissent pas que sur tube8 ou youporn mais elles se lâchent aussi dans les fonds de dailymotion, dans la zone underground où Marcel Dessailly est remplacé par une paire de seins. Insistant sur l’idée de « soft-porn-sexy-FUN ». (DVD12, DVD21 et un Behind The Scene plus intéressant que les DVD).
Le mec de ineed2pee ne manque pas d’idée pour foutre des meufs consentantes, typique girl next door, en galère de WC : je rentre des courses et j’ai perdu mes clefs ; j’ai bu trop d’eau pendant cette après-midi barbecue ; je suis au téléphone avec ce mec qui ne veut pas raccrocher ; j’ai malheureusement les mains attachés et je ne peux pas retirer mon jean. À la base je voyais ça comme une blague à la Hipsters have to pee sans sous-estimer la scène uro mais j’ai vite compris que j’avais affaire à un business qui n’a pas attendu mes premières branlettes. Bien sûr il y a d’autres communautés. Female Desperation est parmi la plus active. C’est aussi une base de donnée du LOL, avec pas mal de contrib post binge drinking, il suffit de caler un commentaire impactant sur un jogging mouillé et on fait marrer le chef. Bound2Burst propose un délire un peu plus haut de gamme entre BDSM et vengeance sur ta patronne plus jeune que toi. C’est mon favori.
Dans ce beau bordel, les uros sont tous des paumés, éternels insatisfaits. Certains veulent voir le camel toe, d’autres non. Il y aussi le délire: jean, leggings, culottes ou jogging ? Un urophile jean est vraiment différent d’un urophile culotte. C’est un peu comme un blédard et un lascar. Quelques ayatollahs refusent que la fille soit accroupi, c’est l’anti uro pour eux, c’est inconcevable, on n’est accroupi qu’aux chiottes turcs, pas sur un film. D’autres tarés refusent que la fille se marre, il faut qu’elle soit paniquée, qu’elle prenne l’air de refuser la situation. Il y a autant de fantasmes que de tarés. Toujours. Mais la majorité s’accorde sur un détail: il ne faut pas que ça se finisse « bien ». Comprendre: qu’elle trouve un coin ou une bouteille pour pisser. « Ils promettent une culotte souillée, on ne veut pas qu’elle pisse sur le plancher » commente-t-il. Ineed2pee a réussi à faire un peu le melting pot de tout cela avec un catalogue plus riche en scénario que le Bang Bros Networks. Pourtant, le débat entre uros continue de décimer la population. Des filles qui se pissent dessus : Sex? porn? freak? érotique? Le mec de ineed2pee est clair dans son disclamer : « YOU WILL NOT SEE: MALES WETTING, NAKED PEEING, PEE DRINKING, THIS IS NOT A SEX SITE!! This is desperation/women wetting for those that find it erotic »
THIS IS NOT A SEX SITE. Alors on ne s’y branlera pas, promis.
« At first she was like… » : Marine Le Pen ?
Oui, je me suis dis pareil 🙂