Interview de Spock Buckton 1ère partie : Popporn
Raconte nous l’histoire de Popporn ?
On a commencé Popporn en 2008, en avril je crois, ça faisait partie de notre boulot chez TLARaw, un site de vente en ligne de DVD et de sextoys. On en avait un peu ras le cul des sites pornos. Presque tous les sites de culs ricains, pour peu que tu sois un fan, sont complètement nazes: aucun humour, trop sérieux, bref, ils sont juste chiants. Pour résumer, une boite décide de sortir un film qui n’a rien d’original, un film juste aussi relou que les millions d’autres déjà sortis et les sites en parlent globalement de manière toute aussi chiante. Du coup, on s’est dit qu’on allait insuffler plus d’humour et d’originalité à nos sites. Dans la foulée, on en a commencé un autre qui s’est appelé Popporn. On a parcouru le net pour trouver du lol ou des sketchs sur le porn. On voulait rester à l’écart de nos autres sites, qui portaient surtout sur les potins de l’industrie du porn. Comme on trouvait ça chiant et qu’on voulait faire autre chose, on a monté ce projet. Depuis on s’en occupe mais il ne nous appartient pas. En fait, il y a quelques années, quand Brian Bangs a trouvé le nom « popporn », il a demandé à TLA d’acheter le nom de domaine – il est à eux – mais c’est vraiment notre bébé… Mais… ca serait cool si… enfin… J’aimerais bien le racheter un jour, pour être complètement libre d’écrire ce que je veux.
Comment as-tu commencé à filmer des gens et des histoires ?
La première fois qu’on a pris une caméra, c’était aux AVN Awards à Las Vegas. On a juste fait des interviews de porn stars. Un des concepts de Popporn consistait à amener du lol dans le porn, surtout pendant les interviews. Toutes les interviews qu’on voyait sur le net se ressemblaient « Salut, tu es si belle ! C’est quoi ta position favorite ? Pourquoi tu as commencé à faire du porn ? Qu’en pense tes parents ?… ». C’était les mêmes questions qui revenaient, encore et toujours. On voulait juste faire quelque chose d’un peu différent avec nos vidéos, que ca soit des interviews, des petits films ou des sketchs… On a fait quelques trucs dans le genre pendant une semaine puis on a balancé ça sur le site avec nos textes. Mon rôle dans Popporn est d’être le petit singe marrant. J’ai toujours été à l’aise devant une caméra.
Comment t’es venu ton pseudo ?
Quand mon frère et moi avons monté la boite, on passait notre temps assis à emballer des produits dans l’entrepôt. Un jour je lui ai demandé « hey Cody, imagine que t’es acteur, ça serait quoi ton nom? » et il m’a répondu « Meatball ! ». Puis il m’a décrit son personnage. Meatball tournerait des scènes mais il n’enlèverait jamais son tee shirt blanc dégueulasse couvert de sauce. Quand il serait sur le point de jouir, il lèverait le bras – tu sais, comme quand les types se yoppent dessus et s’en foutent – et il crierait « Meatball ! ». On s’est dit que c’était le truc le plus marrant qu’on n’ait jamais trouvé. Puis, il m’a demandé qui j’aimerais être et j’ai pensé à Spock Buckton. Je ne sais pas trop d’où ca vient, sûrement Spock de Star Trek…
Mais, quand t’étais ado t’était plutôt le type populaire ou le geek, fan de Star Trek ?
J’étais un ado chelou parce que j’étais vraiment, mais vraiment un sale geek. J’étais à fond dans la SF, les comics et les figurines. J’en ai toujours une collection, surtout de Star Wars mais je dois avoir un ou deux trucs de Star Trek qui trainent dans le coin. Mais j’étais aussi un sportif. Je passais mon temps à jouer au foot, c’était mon truc au lycée. Après, j’ai suivi des études d’art parce qu’il y avait une fille qui me faisait de l’œil…
Tu disais que t’étais à l’aise devant une caméra. Ton frère est plus discret, non ?
Il est bien plus discret parce qu’il a des enfants et pas moi. Il a tourné dans quelques vidéos mais pas plus. Il ne veut pas que ses gosses apprennent qu’il bosse dans le porno. Moi, je m’en tape! Mon père n’est plus de ce monde, mais je sais que s’il était encore là, il adorerait. Je me souviens que pour mes 13 ans, il m’avait offert un Penthouse et du lub’ ! Il a toujours été un ouf du sexe. Je me rappelle encore de lui, me prendre à part et me confier des secrets de cul: « Jessie, quoi qu’il arrive la fille doit jouir, ne t’arrête jamais tant qu’elle n’a pas joui ». Pas forcement évident, surtout quand tu as 15 ou 16 ans et que tu tiens pas plus de deux allers-retours.
Du coup, ta famille ne sait pas trop ce que vous faites ?
Ma mère sait pour mon frère et moi, mais je ne crois pas que la famille de sa femme soit dans le « secret ». Mais, on s’est fait grillé par des oncles via Facebook ou Twitter… !
Tu te considères comme un journaliste terroriste comme nous on se considère comme des journalistes gonzo… Peux tu nous donner ta définition du journalisme terroriste ?
Je ne sais pas si on s’est tout de suite revendiqué comme des « journalistes terroristes ». Au début, on voulait dire « journalisme gonzo » mais on a pensé que c’était trop proche du porno gonzo. On ne voulait pas embrouiller les gens donc on a commencé à parler de « journalisme terroriste ». Je crois que le « journalisme terroriste » est fait pour te trouer le cul ! Et moi, je veux que le site puisse intéresser des gens qui ne s’intéressent pas au porno. Les gens doivent le lire et se dire «ahah p’tain ils sont cons» tout en apprenant des trucs. Au fond, on est vraiment là pour faire marrer les gens. Quand tu penses sérieusement au porno, tu te rends compte que c’est un truc débile. Je veux dire, c’est juste des gens qui fourrent d’autres gens ! Mais on respecte aussi ça, parce que ça rend les gens heureux.
Finalement, c’est du gonzo journalisme. Mettre le doigt sur un truc, par un autre biais ?
Ouais, grave.
Donc on est tous les deux des gonzo journalistes, on peut dire qu’on est cousin ?
Ouais ! On peut dire officiellement que Popporn, et … comment tu dis déjà ? « le Tag Parfait » sont cousins. Les Cousins ! (en français)
Peux tu nous parler de ton prochain projet ?
Ce sera une parodie de la série « Fantasy Island » (l’île fantastique), qui était très populaire aux Etats-Unis dans les années 70 et 80. C’est un type blindé et un petit nain sur une île, et ils s’emmerdent… Ils ramènent des gens sur l’île et leur file plein de thunes pour qu’ils s’éclatent en réalisant leurs fantasmes, n’importe lesquels, mêmes les plus fous. Par exemple, des gens veulent vivre comme au western… Ils vont alors aménager une partie de l’île pour que ca ressemble à un film de Clint Eastwood. Notre parodie va être beaucoup plus drôle, l’idée c’est que l’île est complètement ruinée. Ils vont alors bourrer la gueule aux gens pour qu’ils s’imaginent qu’ils vivent un truc complètement fou, alors que bon… ils sont justes défoncés.
Il sert à quoi le nain dans Fantasy Island ?
Le nain est l’assistant de Mr. Roarke, le type qui fait tourner l’île. C’est un personnage vraiment marrant. Il a cette expression très populaire dans la culture pop Américaine, à chaque fois qu’il voit l’avion qui transporte les gens sur l’île, il crie « c’est l’avion ! c’est l’avion ! » avec cet accent philippin hilarant. Donc Fantasy Island va être notre prochain projet mais on en a un autre.
Sérieux ? Raconte-moi ça.
James Deen et moi, on a une super histoire à raconter. On va jouer des flics à vélos. La blague, c’est qu’on ne peut jamais attraper les méchants parce qu’ils ont des caisses et se taillent quand on prend nos vélos. On veut vraiment tourner ce projet, on n’arrête pas d’en parler avec James ! Evidemment, ça sera une version porno.
Et, où en est le tournage de Hangover ?
Pour l’instant, on ne l’a toujours pas tourné. On a juste filmé le trailer. En fait, on a beaucoup de mal à trouver un casino qui nous laisse filmer à l’intérieur et comme on veut vraiment coller à l’original, ça pose problème. Mais je ne suis pas inquiet. On va le faire c’est sûr, c’est juste reporté pour le moment. On a réfléchit aussi à monter un décor mais ça risque de faire trop fake. Mais ce sera le prochain projet après Fantasy Island.
Mais, tu ne pourrais pas juste louer des chambres d’hôtels pour filmer des scènes ?
On pourrait… mais les types qui nous filent l’argent ont peur que les hôtels soient au courant. En fait, tu ne peux pas tourner de porno dans un hôtel dans certaines villes aux Etats-Unis. C’est con parce qu’on veut juste tourner des scènes de comédie. On cherche des solutions pour le moment, c’est lent mais ça va se faire ! De toute façon, j’ai toujours ce projet en tête, impossible de ne pas y penser.
Gonzo et son armée de filles en culotte – Propos recueillis par Valéry Marin-Barthe – Photos par Antoine Doyen – Traduction par Gonzo & Crapulowski
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