Coucou, tu veux voir ma bite ?
On est entre nous ici, on se dit tout. Je t’observe depuis un moment et je sais ce qui se passe dans ton historique. Une part de honte se décline entre deux recherches qui ont du mal à aboutir. Un tag qui part d’un bon sentiment et qui dérape dans un autre mal assumé. Ce tag, tu l’écris rarement ou alors tu vérifies à plusieurs fois que personne n’ait remplacé le petit singe posé sur ton épaule. Ce tag interdit, c’est ton petit truc à toi, ta petite friandise barely, ta pointe de subversion quand ta meuf n’est pas là. Le tag qu’on va décliner, tu l’aurais jamais tapé si t’avais pas passé tes nuits sur les tubes. Ce tag là est à la frontière des genres et il est partout, à une portée de clic par page. Cette tentation est ultime, elle te fait plus d’effet qu’un threesome réussi. Le tag des fantasmes inassouvis, le tag tranny.
Au départ fut le shemale ou le trans, un tag doucement perdu au fond de google pour les vrais amateurs et les curieux. Puis, Internet a décidé de donner aux jeunes la pleine puissance de ses fonctions et l’avènement des tubes a offert un éventail extrêmement large des pratiques sexuelles. Le tout mal organisé et en vrac sur des pages aux dizaines de cases, toutes rangées par ordre d’arrivée, parfois animées, mais assez avares en détails. Il faut souvent cliquer pour comprendre. Alors, tu cliques. Une vidéo banale, anal, classic time, te met l’eau à la bouche. Jolie poupée à la jupe trop courte et un bonhomme idiot mais qui fera l’affaire. Un lit, un gonzo, un terrain que tu connais bien, à s’y méprendre on dirait ta chambre sauf qu’il n’y a pas des stickers de hipsters aux murs. La fille chauffe le gars, t’as défouraillé ta stouquette et tu t’astiques comme le bon geek que tu es. Quand soudain, cette blonde à la poitrine généreuse sort une bite de sa culotte. Une bite ? Parfaitement. Une bite qui ne bande pas et que notre valeureux soldat s’empresse de sucer. Gros malaise.
T’as viré la vidéo d’un coup, t’as pris une voix de gros thug et t’as dit « oh ! J’suis pas un PD ! ». Sauf que mon gars, t’es juste un petit geek boloss derrière ton ordi qui se paluche sur du gonzo degueu parce qu’il s’emmerde. Rien de grave. Et tu le sais. Ce dépucelage de trans va faire un petit chemin dans ta tête, le ver est dans la pomme à mesure que t’affines tes tags vers des tendances qui cartonnent dans les historiques effacés : #asslick #rimming. Première étape. #strapon #girlfucksguy. Deuxième étape. #tranny. Troisième étape. #gay. Tabou.
Fais pas semblant, t’effaces en permanence ton historique, dès que tes potes arrivent, que ta meuf débarque, tu flippes qu’ils découvrent ton secret : tu mates des trucs que tu ne fais pas dans la vie. Etonnant ? Non. T’as tout vu alors tu vas chercher le frisson ailleurs. Ta copine tape tout le temps gang bang, c’est pas pour autant que tu la retrouves entourée de tous ses followers la bite à la main et le test HIV dans l’autre. Alors, tu vas arrêter tout de suite de faire cette tête qui me plait pas, et on va parler des choses de la vie, calmement, nous deux, là. Voilà, et arrête de pleurer tu me fous les nerfs.
Le tranny, utilisons ce mot, moins ringard que le trans à ton père, est un homme comme toi, comme moi, sauf qu’il a décidé d’être une femme. T’aimes les femmes ? Bon. Postulat de départ réussi. Sauf que c’est une femme avec une bite, parce que l’opération ultime c’est pas à la portée de tout le monde. Heureusement notre ami tranny se goinfre d’hormones, ce qui a pour avantage d’affirmer sa féminité mais le fait débander sévèrement. T’as décidé de mater du trannystar, t’attends quand même qu’il soit puissant, parce que c’est pas une gonzesse ou c’est toi la gonzesse parce que t’as peur de le sucer ? Non, attends. On reprend. Si le mec suce un trans c’est pédé ou bien ? Parce que y’a aussi toutes ses vidéos (la majorité) ou ce sont des trannys ensemble. Et cette bonne équipe transgenre s’enfile gaiement dans un petit train à trannies dans la joie et la bonne humeur de leur taux d’hormones. Alors on fait comment ? Je vais t’expliquer un truc, mais ne le dit à personne, ça sera notre petit secret.
La question n’est pas de défendre son hétérosexualité ou d’assumer son homosexualité, t’es sur internet et personne ne t’entendra crier. Si t’as envie de mater des gays, pourquoi pas ? Si t’as envie de regarder un gros ricain chasseur humilier un tranny et se faire prendre violemment par ce dernier parce qu’il a trop maté les Looney Tunes, qui va te l’interdire ? Il n’y a pas de branlette honteuse, sauf quand ta mère te grille. N’oublie jamais ça. Ton orientation sexuelle, tout le monde s’en fout, tes fantasmes c’est pour toi, c’est cadeau pour le trafic des tubes. Maintenant, parlons vrai.
Y’a tellement de styles de vidéo dans le tranny game qu’il faudrait en faire une série, mais voici un éventail des palettes de couleurs exprimées.
– La magie d’un ladyboy, cette petite sucrerie asiatique qui se trouve aux coins des rues d’Hanoï. Tu as pris ton petit caméscope, tu es fort malin mon coquin. Le web 2.0 c’est le #partage alors envoie nous tes belles vidéos dans ta chambre d’hôtel. On ne voit rien, mais on imagine bien ta malice. Tu piges pas grand chose quand elle parle, peut-être qu’elle bosse et n’a pas envie de finir sur pornhub ? Ah oui pardon, c’est toi qui a payé, le client est roi, surtout quand ça te coûte que dalle ? Passons, ça reste excitant ce tourisme sexuel borderline.
– De l’autre côté du globe, Brésil terre sainte du trannisme. Des câlins coquins entre copines, des hommes qui sucent tendrement ces kinder surprise délicieusement cachés dans leur slip. La bisexualité bat son plein, le Brésil c’est également le #partage mais au sens propre. Ça s’enfile dans les cinés clandestins, ça se roule dans le sable, ça exhibe des sexes énormes et le tout dans une bonne humeur qui fleure bon la Margarita de contrebande. Je contemple ça du coin du bar, la petite me fait du gringue, comment résister ? Ma latina au clitoris énorme, c’est ce que je me dis pour me rassurer.
– Oh, mais que vois-je ? Un ricain fort énervé, il est sur une jeep et en treillis militaire, il chasse le tranny. Chut… ne le dérangeons pas. Observons-le. Il repère sa proie, lui saute dessus, tente vaguement un truc de bondage et l’exhibe comme un trophée ! Que va-t-il lui faire ? Il va le pendre ? Ils ont pas l’air d’aimer les pédés ces redneck nazi. Mais attendez, ça ne serait pas son petit sexe qu’il a en bouche ? Oh ! Doux jésus, mais il se fait enfiler à son tour ? Les américains sont joueurs, on rigole tous bien à la fin en rotant sa Bud, de bon aloi. Tel est pris qui croyait prendre, jeu de mots facile mais faut se mettre au niveau du Texan.
– Europe, un homme seul dans la nuit pleure. Il veut une sexualité épanouie, son truc c’est les trannies mais n’arrive pas à en parler à sa femme, de peur d’avouer une faiblesse, de ne plus être à ses yeux le patron de la maison, chose qu’il n’assume déjà pas tellement vu qu’il est moderne et sensible. Comment faire ? L’anniversaire de sa douce arrive… Il va lui offrir un tranny et l’observer jouer avec. Ouais, au début il paraissait un peu idiot comme ça mais en fait c’est un gros malin. Sa femme est un peu timide au début, puis finalement se prend au jeu et c’est sûrement une des vidéos les plus cools que j’aie pu voir. Une femme et un tranny, c’est toi ou c’est une copine, c’est un peu les deux à la fois. Entre le couple et le threesome ? Un demi threesome ou un couple + ? J’en sais rien, je me paluche et ça fait du bien.
– Dernière étape du voyage, un threesome interracial. En gros, je t’explique le schéma : un mec, une fille, un trans. Les possibilités sont au cube, sans fin. Une orgie détendue qui va partout à la recherche du tag infini. Courbe exponentielle des possibilités dans un lit king size, une fonction qui tend vers l’impossible satisfaction, et si on n’était pas un peu à l’étroit dans nos rapports homme-femme ?
Le tag #tranny est maintenant ton pote, tu l’assumes en soirée, tu #partages tes meilleurs plans avec tes copains, tu dis que tu viens du futur tellement t’es en phase avec ton temps que ta copine pige plus rien. T’es devenu cool, t’as même commencé à mater du porn gay « pour voir ». Sauf que le truc qui sort de ton jean, c’est pas la banane de Katerine, c’est bien une érection spectaculaire d’un type qui assume ses fantasmes, avec toujours un oeil derrière toi, va expliquer ça à ta mère.
C’est en lisant ce genre de texte que l’on sait pourquoi on aime le Tag ♡
Tout à fait, il n’y a qu’ici qu’on aborde ce genre de sujet et la culture porn étant sans limite ce site est au final un des plus ouvert et complet que je connaisse ! Un grand bravo pour leur boulot ! =)
C’est rudement bien écrit tout ça.