Il paraît que bien écrire, c’est d’abord se laisser aller. Ecrire les choses comme on pourrait les dire, sans tomber dans l’oralité. C’est un peu complexe de lâcher prise, surtout quand on va être lu. Céline a mis plus de cinq ans à écrire le
Voyage au bout de la nuit, est-ce qu’il a lâché prise au début ? Quand, chaque jour, il s’installait à sa table pour écrire, encore et encore ? On raconte que c’est son art qui l’a tué, qu’il sortait épuisé de chaque nouveau manuscrit comme d’une monstrueuse traversée de lui-même. On sait bien qu’on ira pas à la Pléiade comme lui et pourtant on écrit, nous aussi.
« Tout homme qui a son alphabet est un écrivain qu’il ne faut pas méprendre » disait-il. Qui sait. Tous les livres parlent de mort ou de sexe, du coup on décrochera peut-être un Goncourt à un moment.
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