Le tag impossible
Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d’une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu’à la déchirure
Aimer, même trop, même mal,
Tenter, sans force et sans armure,
D’atteindre l’inaccessible étoile
Telle est ma quête,
Suivre l’étoile
Peu m’importent mes chances
Peu m’importe le temps
Ou ma désespérance
C’était le nez dans la bière, comme le grand Jacques au coin du bar, que ces paroles me revenaient. J’étais las de chercher l’impossible, ce foutu tag parfait inaccessible. À courir puis revenir ; frôler les fantômes de la certitude ; tâtonner et aller au hasard puis tout envoyer bouler d’un coup de pied rageur. Il y a des jours où t’as beau être optimiste, t’as l’orgasme mou. C’est la cruelle réalité des gens exigeants, on se contente pas du premier volcan venu, la perfection sinon rien ; les romantiques du nouveau siècle. Mais c’est perdu d’avance, on est des insatisfaits alors autant mettre la barre tellement haute qu’on ne pourra jamais l’atteindre, ça n’a pas de sens mais est-ce que le porn est sérieux ? La palette des tags est trop petite pour nous, cette fois-ci on enfonce la porte des tubes au bélier. Bienvenue au tag IMPOSSIBLE.
L’aventure intérieur
Raisonnons par l’absurde. Quand on a une idée précise en tête, on tapote sur son clavier un petit nuage de tags pour trouver la perle rare. Et si on inversait les flux et on commençait à tirer à l’aveugle ? Je te sens largué, je vais t’éclairer. Qu’est-ce qui t’excite le plus au monde ? Ça ne serait pas de jouer les petits voyeurs par hasard ? Ça va rougis pas, on est entre nous ici, tu peux tout nous dire. On sait que t’aimes bien mater ta voisine, que tu stalkes tes copines sur facebook, que t’imagines la mère de ton pote sous la douche ; on t’a cramé mater ta soeur par le trou de la serrure quand t’étais jeune et on n’a rien dit. On sait tout, cherche pas à t’enfuir, reviens par ici, assieds-toi. C’est pas grave tu sais, c’est même plutôt sain d’avoir des fantasmes. Ton ex, tu l’aimais bien, et comme un naze tu l’as jamais filmé(e) ? Plutôt crever que d’y retourner, je te comprends, mais pourquoi ne pas partir à sa recherche sur l’internet sexuel ? Tenté par l’aventure ? Commence par cette confession.
Un soir, trop tard, j’avais en tête une petite que j’avais croisée dans les faubourgs du net. Excitante mais chiante, le genre de fille qui ferait mieux de garder sa place d’inatteignable tellement la rencontre IRL puerait le fail. Mais ce soir-là, j’étais d’humeur coquine et j’avais déjà trop saigné mes derniers porns ; j’avais besoin d’une nouvelle dope. Alors j’ai lancé dans xvideos trois critères, trois sans trop y croire. Un pour décrire la fille, un pour le type de vidéo, le dernier pour une pratique nasty. J’appuyai sur entrer, comme on lance un caillou dans l’eau, l’air blasé et résigné. Une seule réponse. Après quelques secondes d’hésitation, je lançai l’affaire.
Le choc, petit cri de joie, vous le croirez ou pas, mais en face de mes yeux fatigués s’affichait le sosie parfait de cette fille. Je me suis dit : toi et moi, on va passer un sacré bon moment. Et ce fut le cas, comme si j’étais tombé sur sa sex-tape. L’orgasme fut intense, heureux, gorgé d’endorphines telle une pêche juteuse. J’avais touché le tag impossible, celui qui n’existe qu’à travers le hasard et la chance. Tout était à reconsidérer.
Les fappeurs profilers
Un bon porn c’est aussi une belle partie de ping-pong entre l’écran et sa main, la tête jouant les arbitres. On ne se masturbe pas de manière mécanique quand on sait où on va, c’est un parcours que l’on conçoit. Le porno comme objet culturel est vivant, il peut être plus qu’un support masturbatoire si on daigne s’y attarder. Certains tombent amoureux des actrices, d’autres se prennent pour Manuel Ferrara, on voit dans la « my friend’s hot mom » des situations qui auraient pu déraper, dans certains tags, des fantasmes à assouvir ou qu’on aimerait expérimenter à nouveau. On est actif.
Et le porn prend une autre dimension quand une figure familière intervient dans l’action. Je suis peut-être accro à Kristina Rose mais je doute un jour la croiser dans mon lit, par contre ta copine a beau être maquée jusqu’aux dents, elle n’en est pas moins accessible. En attendant qu’elle te largue, je pars à sa rencontre dans les tubes, tu ne m’en veux pas ? C’est long et fastidieux, on est des fapeurs sans scrupule, y’a pas de limite dans la malice. On a peut-être perdu notre imagination en fermant les yeux, on l’a retrouvée en devenant profiler. À la recherche de son sosie parfait.
Ce tag ne se décrit pas, mais il existe, je l’ai déjà touché plusieurs fois. Prends ton baluchon et pars sur ses traces, fais revivre les figures du passé, donne vie à tes fantasmes. Jette-toi dans la jungle, faucille à la main, défonce-moi ces lianes, tu y retrouveras l’origine du mojo. Celui qui t’a travaillé à t’en faire fumer le slip. C’était le temps des coeurs en peine, de l’adolescence, des stalkings sans fin, des interdits, des impossibles. Dans l’infini bordel d’internet, tu as la recherche précise ; et une grande part de choune. Ce tag c’est la garanti d’un sexe aventureux et safe en navigation privée. Comme dans ces rêves trop réels qui laissent un goût amer au réveil, sauf qu’ici le bouton play ne s’efface pas. C’est le retour à l’adrénaline, à la tension et au mindfuck. Le gonzo hardcore de beauf nous a saoulé, on veut se faire péter le crâne au réel. Que nos rêves sur écran s’agitent, le T.I.C et BAM.
D’un tag impossible atteindre l’inaccessible, telle est notre quête.
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