Portrait Of A Call Girl
Quand on a vu le trailer de Portrait Of A Call Girl de Graham Davis arriver à la rédac, on était tout fous, y’avait même la stagiaire qui hurlait à la fenêtre : mais c’est pas possible ! C’est pas possible !!! Où vont-ils s’arrêter ??! Puis elle a sauté dans le vide. RIP ma douce et tendre, tes cafés étaient serrés comme le reste. Alors c’est avec une joie non dissimulée que j’ai lancé l’affaire sur l’écran géant de mon clavier.
Entièrement tourné au DSLR avec comme unique actrice la poupi Jessie Andrews, Portrait Of A Call Girl – qu’on pourrait qualifier de drame social pornographique – raconte l’histoire de Tiffany, escort girl, à la recherche de la rédemption par la douleur.
Tiraillée entre un beau-père qui trompe sa mère et un mari un peu trop redneck pour elle, la pas-si-douce Tiffany s’en va en ville chercher le bonheur chez les hommes qui ont suffisamment d’argent pour se l’offrir. Au passage, elle en profite pour rendre des comptes à son beau-père et faire un sale coup à son mec. On suit donc ses aventures avec en fil rouge ses rendez-vous chez le psy, crédibilité. Un parfum doux-amer plane autour des scènes de comédie mais le film est cohérent, ce qui est il faut le dire assez rare. La tendance actuelle étant de se la jouer Hollywood, on pourra donc regarder la version soft avec ses parents, ou sa petite soeur. Si vous avez du temps à perdre ou alors si vous n’aimez pas le porno, ça arrive même aux meilleurs.
Le scénario et la réalisation sont suffisamment bien ficelés pour qu’on pense à un film traditionnel, sauf qu’il est produit par Elegant Angel, pas France Télévisions, on est donc venu pour fapper, pas se faire un plateau-repas jambon-coquillettes ; et c’est là que les problèmes commencent. Le film monte rapidement en puissance, trop vite et trop loin, pour finalement tomber dans le côté obscur du mojo et agiter l’ombre du malaise sur le reflet de nos vits.
La courte scène d’introduction avec le vieux timide qui tente sa première expérience d’escorting est assez bien amenée, dommage que Jessie se prenne pour un petit lama à lâcher des quantités astronomiques de bave. Ceci dit le mec a l’air content; on ne va pas le plaindre. La scène suivante repose sur la puissance de Manuel Ferrara et sa présence unique à l’écran. Invitée à fermer sa gueule pendant que Manu bosse, Tiffany n’en fait qu’à sa tête et aimerait bien qu’on s’occupe un peu d’elle. Elle casse tout, fout la merde, et déconcentre Manu, au point que ce dernier n’a plus d’autre alternative que de retrousser ses manches et de la corriger sévèrement. C’est le T.I.C qu’on prône au Tag, la tension y est omniprésente, on la fait durer, on joue avec puis on lâche la pression en ouvrant grand les vannes du sexe. Du grand Ferrara, comme toujours, ce Rocco Siffredi des temps modernes. La scène est intense, on y croit, le contrat est rempli, c’est après qu’on commence à décrocher.
Tiffany recherche des sensations et nous on va commencer à se demander si on a le droit ou non de sortir notre champion de sa boîte en coton. En effet, les scènes qui suivent commencent sérieusement à se durcir, on ne sait pas si Jessie Andrews veut prouver au monde que derrière sa tête de poupée se cache une fille hardcore mais Elegant Angel se retrouve fatalement le cul entre deux chaises. Intégrer son gonzo-performance dans un film scénarisé devient délicat à partir du moment où la violence et la soumission sont contextualisés. Le doute opère, et c’est assez mauvais pour garder une belle érection. Passons la micro-scène où elle se fait traiter comme une merde par un client écervelé, ainsi que le threesome assez vénère mais pas non plus infernal pour aller directement au coeur du problème, la scène du blowbang.
Six types baraques et masqués l’attendent dans un parking. S’en suit une scène très longue et vraiment dure où Jessie passe par toutes les couleurs du magma pour finir la gueule recouverte de foutre bien épais. Les tags hardcores tombent du plafond comme une pluie de squirting et de crachats. Amoureux de la douceur, passez rapidement votre chemin, cette baise est sérieuse et violente, à ranger au rayon public-disgrace de Kink.com. On serait même tenté de sortir la carte #rape si celui-ci n’était pas dorénavant banni d’internet, on se contentera de se demander ce qu’ils ont voulu dire, le sourcil relevé et la quine en berne.
Quand je regarde un porno, surtout si les scènes sont longues, c’est pour pouvoir me donner du plaisir, pas pour me demander si je serais pas en train de regarder la version non censurée d’Irréversible. Et même si un gars sympa emmène Tiffany manger des pommes d’amour à la fête foraine après ce blowbang hardcore, trente minutes où une fille en prend plein la gueule, ça ne m’émeut pas. Suis-je trop sensible ou trop exigeant ? Je ne sais pas, mon seul indice de qualité repose sur la dureté de mon érection et dès la moitié du film, j’avais surtout devant moi un escargot apeuré au lieu d’un fier et droit mât de cocagne.
Pour son grand retour dans le “feature” game, Elegant Angel réussit là où on l’attendait : qualité d’image et de son rare (sauf la musique, bien trop pathos pour avoir le label pornophony) ; le scénario est également solide et on découvre une Jessie Andrews bonne actrice. Par contre le film rate sa cible en pensant que la performance est le seul moteur de l’excitation moderne. Tiffany aime se faire du mal, repousser les limites, montrer qu’elle n’est pas la poupée de son tumblr mais pendant ce temps-là je cherche mon érection et finis dans les bras de lesbiennes douces pour me rassurer. La course à l’échalote ne m’intéresse pas, seule la tension opère sur moi, le porno démolition je préfère le ranger dans une niche quand j’ai usé toutes les autres catégories, j’ai donc passé mon tour et suis retourné en courant voir sa première scène avec Ferrara.
Malgré ses grandes qualités et son originalité, Portrait Of A Call Girl ne sera donc pas le porn à offrir sous le sapin de noël, et c’est bien dommage.
validation ++ (mais tu le sais déjà)
Cela donne malgré tout envie d’y jeter un coup d’œil. Et merci pour le lien de son tumblr, je suis déjà fasciné.
Assez d’accord avec toi, les trucs trop hard passent vraiment pas. Un peu comme un certaine scène avec cody lane
…
…
…
URL ?
héhéhé.
http://xhamster.com/movies/513739/cody_lane_destroyed_by_3_cocks.html
Voilà.
Au ouais. L’auto-strangulation, c’est concept.
Ton article me rassure; j’avais bien peur que vous en fassiez l’éloge sur des pages entières.
La scène avec Ferrara est effectivement presque parfaite et vaut la peine de s’être penché sur le film. J’avoue ne pas avoir réussi à le regarder jusqu’au bout et avoir été profondément mal à l’aise devant le gang-blow qui est d’un mauvais goût assez monumental.
Effectivement, j’étais tout aussi géné, j’avais la review en stock depuis 2 semaines mais je savais pas si c’était moi qui avait un problème ou le film, car sur les forums ricains ils ne trouvent rien à redire et XCritic lui a donné la meilleure note : http://www.xcritic.com/review/37520/graham-travis-portrait-of-a-call-girl/. Étrange.
heu … si un p’tit bout de fille peut se glisser là, sans avoir vu le film mais juste parce que les commentaires et la critique m’ont interpellé : c’est pas un « problème » de débander devant une scène de viol, ça montre juste que vous êtes sain d’esprit… !!! Merci.
PETIT QUIZZ
Selon vous l’actrice est :
1) Une limace
2) Un panda
3) Un singe hurleur
4) Les trois à la fois
Sérieusement, elle me fatigue à crier tout le temps, à être sur-maquillée alors qu’elle a déjà des yeux immenses et surtout à baver comme un escargot.
On n’est pas au zoo !
Cela dit, dans la première partie, il y a une certaine recherche pas toujours bien aboutie. Mais c’est un effort.
Par contre, je préfère un bon gonzo bien trash pour me faire mouiller ma petite culotte 😉
Humm,
Que dire…
C’est mauvais.
Tentative ratée de faire d’un porno un film. Qualité des plans affreusement variable, pas d’étalonnage, les couleurs, la lumière et la profondeur de champ changent d’un cut à l’autre, on a l’impression d’être sur une image cinéma sur certains plans et le plan suivant on se retrouve avec un vieux plan vidéo façon « confession intime ».
Et je ne parle même pas de l’ombre des techniciens qu’on aperçoit sur le corps des acteurs par moment.
L’actrice a un physique de gamine à peine formée, elle passe son temps à gueuler et à gémir et elle dégueule 18L de bave en 2h, ce qui est particulièrement refroidissant.
Pas eu la moindre érection, il ne faudrait pas oublier la fonction de base du porno.
Le pauvre Manuel doit se demander ce qu’il fait dans cette production douteuse.
A trop vouloir faire du cinéma sans en avoir les moyens et les compétences, on ne produit rien de bien bandant.
A éviter.
ps: réponse 4 pour le quizz.
Hey Mikachikito et Antoine, vous avez regardé le film ensemble ?
Sinon, « production douteuse », vous pourriez avoir un contre-exemple, parce que techniquement ce film est assez unique ? Tout le monde s’accord à le dire, des critiques aux haters.
On l’a effectivement regardé ensemble.
Mais n’ayant pas le skills techniques d’Antoine en matière de cinéma, je le laisse réponde à ta question.
Le porn vintage des années 80 est de bien meilleure qualité technique en matière de photographie, avec la pellicule qui est beaucoup plus exigeante comme support les prods étaient obligés de prendre de véritables techniciens.
Le problème vient de l’abondance de X tourné avec de la cam sd ou hd cheap sans travail de la lumière et encodé en trente secondes pour des sites pornographiques avec des capacités de stockage limitées. L’utilisateur a fini par s’habituer à ce genre de production et quand on lui sort un film avec un léger effort de réalisation, il a l’impression d’être devant un chef d’oeuvre visuel.
Pour parler du son, même si ce n’est pas mon domaine, je le trouve assez mauvais, certes c’est une prise de son directe, mais le mixage laisse à désirer, les niveaux sont clairement inégaux et ça agace l’oreille. Dans le porn vintage, il y a déjà du son direct, même si c’est assez rare et quand c’est le cas, un soin tout particulier est apporté au mixage.
Je ne doute pas qu’ils se soient donné du mal en pré-prod et sur le tournage de portraitocg mais ils ont baclé la post-prod: montage, colorimètrie et mixage. Ils n’ont pas fini le travail, suite à un dépassement de budget probablement.
Après, les codes du porn vintage ne me font pas du tout bander, mais je n’ai pas triqué non plus sur portraitocg. J’en resterai donc à un bon Gonzo tourné cam à l’épaule en séquence avec Rocco ou avec Manu pour me donner une bonne gaule puis démonter la Mikachikito. 😉
Que neni, au contraire, loué soit ces films qui font passer le « disgrace » pour une pratique normal. Alors oui, ca s offre sous le sapin, car en banalisent ce genre de scènes on aura peut etre droit à des vraies salopes quand on serre des inconnues.
J’avoue, il y a un côté singe hurleur escargot baveur un peu crispant parfois. Par contre moi le film m’a excitée grave (même la scène de gang bang) mais en même temps x-art me laisse aussi froide qu’une pub pour le jambon. Et non, je ne trouve pas du tout qu’elle ait l’air de se faire violer la Jessie, elle a plutôt l’air de s’amuser (malgré son côté singe hurleur). On a même droit à un joli squirt pendant le threeseome. Et sinon, oui, Manuel Ferrera est magnifique. Et en conclusion, j’ai bien aimé le film, merci pour l’info 🙂
Cet article avait deux objets:
– dire que le film est bien.
– dire que l’auteur n’a pas accroché à l’extrémité du hard présenté ici, pour diverses raisons morales, psychologiques…etc.
Mais bon, comme dans la webosphère francophone pornophile on se mélange un peu tout le temps les pinceaux entre critique esthétique et moralisme, l’auteur conclue que le film est pas bien parce qu’il a été trop loin et ne l’a pas fait bander.
Il n’existe pas de film qui va trop loin (tant qu’il a été fait dans les conditions qui vont bien). Si tu trouves qu’un porn va trop loin, c’est juste que tu n’appartiens pas au public visé.