itsreal.com : dormir nonchalamment à l’ombre de ses trois seins
Dis-moi, comment est-ce qu’on en est arrivé là ? A l’époque, une simple éjac’ faciale téléchargée sur Kazaa suffisait à faire chavirer notre petit bateau. Le bukkake n’évoquait rien d’autre qu’une possible attaque de DBZ, et le 85A de la petite Alexia (4eB) nous rendait plus sanguin que n’importe quel rough gangbang – fût-il agrémenté d’un frétillant anal prolapse. C’était un autre temps, celui des 56k et des photos de charme sur cédérom SVM-Mac. Tout ça paraît si loin aujourd’hui. Faut-il pour autant tomber dans la pornostalgie futile ? Ce serait trop bête.
Inutile de se lamenter en regardant derrière soi. Car face à nous s’ouvre le champ des possibles : le royaume merveilleux des tags improbables. On en connaît tous un. C’est un peu le copain d’enfance qu’on hésite à inviter en soirée ; un tag découvert en traînant trop longtemps sur voila.fr. Nous étions bien jeunes, mais déjà si foufous… Ça avait sûrement commencé timidement, en tapant quelque chose comme actrice X à chatte poilue avant d’arriver sur hairypussy.pages.perso.orange.fr, et de rencontrer ce tag approximatif qui contrastait avec les corps uniformisés de 90% des prods, sans pour autant nous faire tomber dans les contrées malfamées de l’euuuuh et de l’eeeeerk. Un fétichisme des familles, en somme, avec lequel nous allions nous lier d’amitié pour un an, un siècle, une éternité.
Ou presque. Car avec la maturité vient la maîtrise des tags, et notre petit secret fétichiste finit comme ce copain d’enfance que tu ne vois plus qu’aux anniversaires. Remisé au placard au profit de tags plus conventionnels, ceux qu’autorisent la bienséance : busty uro cumswap, anal gape creampie et autres BBW DADV MMF. La vie adulte est parfois si blasante. Alors, au retour d’un twittapéro un peu moisi, de même que l’on ressort ses vieux Lego Pirates de leur caisse poussiéreuse, on se prend à vouloir retrouver le goût du porno d’antan… si possible avec la qualité d’aujourd’hui, ce serait pas de refus. Pas de porno vintage, on laisse ça aux hipsters : l’essentiel est dans la sensation, l’image n’est ici qu’accessoire.
Entre temps, de l’eau a coulé sous les pontons des Internets, et difficile de retrouver en un clic les émotions des premiers jours. Alors on fait comme tout adulte qui se respecte : on s’inspire du travail des autres. Direction itsreal.com, l’autoproclamée « Nets authority on oddity« , pour dénicher le tag idoine, celui qui te fera remonter au temps des permanences et des cahiers de classe à faire signer (moaaar). Assieds-toi un moment face à la home, et contemple le paysage qui s’ouvre devant toi, vaste plaine de tags chelous où fleurissent ça et là ceux qui viendront animer ta soirée.
Fais un pas, n’aies pas peur, et promène-toi entre le un-peu-rare et le gentil-bizarre, entre le lulz et le lolwut, entre les puffy nipples et les areolas taille salami, entre les clitos qui tiennent dans la paume et les tétons plus longs qu’une quine en vacation. itsreal, l’encyclopédie du fétiche sympa : tu trouveras forcément ton compte. Inutile par contre de s’arrêter sur les monster cocks ou monster ass, qu’on a tant de fois vus ailleurs. On préférera les cocasses doubles bites, triples seins et quintuples tétons. Du tag rustique comme on l’aime.
Lancé par Reality King, l’un des trois grands networks américains, le site ne semble plus animé depuis bientôt deux ans. Qu’importe : il ne s’agit ici que d’une boussole pour naviguer sur les sept mers des Xtubes, on ne va quand même pas payer pour voir une fille se faire prendre avec une queue de cochon collée sur le croupier. Ou pire, pour la légendaire Triceratits, aka Taylor Chanel et ses trois seins en plastiques qui respirent la candeur. L’image est clean, les décors normaux, les scènes ne finissent pas dans l’awkward. On est ici entre gens cool, qui s’amusent avec deux-trois effets spéciaux pour offrir au peuple sa dose de tag 34. itsreal : le règne des mutants, quand le lolwut répond à la saudade collégienne.
Et te voilà reparti comme en 19XX, à l’assaut du tag interdit-mais-pas-trop qui fera vibrer les coutures de ton jockstrap. Merci itsreal, merci le porn, merci la vie. Pendant ce temps-là, la petite Alexia a gagné trois bonnets et un BTS Compta-Gestion, mais n’a toujours que deux seins. La vie réelle est parfois tellement nulle.
Du temps que la Nature en sa verve puissante
Concevait chaque jour des enfants monstrueux,
J’eusse aimé vivre auprès d’une jeune géante,
Comme aux pieds d’une reine un chat voluptueux.J’eusse aimé voir son corps fleurir avec son âme
Et grandir librement dans ses terribles jeux ;
Deviner si son coeur couve une sombre flamme
Aux humides brouillards qui nagent dans ses yeux ;Parcourir à loisir ses magnifiques formes ;
Ramper sur le versant de ses genoux énormes,
Et parfois en été, quand les soleils malsains,Lasse, la font s’étendre à travers la campagne,
Dormir nonchalamment à l’ombre de ses seins,
Comme un hameau paisible au pied d’une montagne.Charles Baudelaire, La géante
Merde ! C’est… Je ne sais pas…
Merde pour les quintuples tétons, je revis le même traumatisme qu’avec le père noël…
Article de haute volée. La référence à La Géante de Baudelaire a été plus qu’appréciée. Merci.
Porn freak show, yeah!
En parlant de bukkake qui rappelle dbz, que dire du GOKKUN ?
Hahaha, très bon article!
Je ne sais plus à quel sein se vouer !