#Foodmourn
Dans notre entreprise tout à la fois vaste et modeste de définir le foodporn, nous avons opéré différentes distinctions, plusieurs rapprochements, de multiples rapports. Discipline transversale (est-ce bien une discipline, d’ailleurs ?) née de l’esprit fécond d’une génération pour laquelle n’importe quoi, pourvu qu’il y ait du bacon et/ou du Nutella dessus/dedans, devient comestible, voire goûteux, le foodporn connaît aussi ses excès.
Reprenons depuis le départ, osons un cheminement logique : ce n’est pas parce que c’est les vacances qu’on doit se ramollir du bulbe.
Question : y a-t-il un mauvais foodporn ?
Prédicat : s’il n’y a pas de mauvais porno mais plutôt, des « divergences de goûts parmi les (a)mateurs », il y a plus certainement de la mauvaise photo ; or, il ne s’agit de presque que ça en ce qui concerne le foodporn : restituer ou induire en images un plaisir gustatif voisin de l’orgasme.
Exemple :
Ceci est une peperonata plaisante qui donne envie d’embrasser le cuisinier :
Ceci est une peperonata déplaisante qui donne envie de faire du mal à Dora l’exploratrice :
Conclusion : mauvaise photo = mauvais foodporn.
Réponse à la question qui s’avérait finalement rhétorique : oui, il y a un mauvais foodporn.
« Je ne prétends pas être Ansel Adams, mais j’ai un certain sens de la dignité artistique. Qu’est-ce que c’est que cette merde ? », interroge une certaine Emily sur le site Endless Simmer, en se moquant de quelques exemples du genre. Buzzfeed, en listant les « 26 genres de photos Instagram dont le monde peut se passer », a classé le « vilain hamburger » en neuvième position après pléthore de pieds, nuages, citations à la con, corps sans têtes.
Incidemment, une nouvelle catégorie est née : le foodmourn. Comme il n’en faut pas plus à la communauté Tumblr pour faire une page sur le sujet, foodmourn.tumblr.com est né. Allez-y faire un tour, vous verrez ce qu’il en est. Il en existe également un autre intitulé amateurfoodporn et c’est triste.
Alors concrètement, qu’est-ce que le foodmourn ? du foodporn raté, c’est-à-dire des photos mal prises, mal foutues ; mais aussi – et surtout – des photos de bouffe pas appétissantes, voire, répugnantes. Si je pars d’une comparaison voisine, les hommes qui aiment les femmes à gros seins risquent de ne pas aimer les femmes à très trop gros seins – la cravate de notaire, oui ; mais pas pour se faire écraser le kiki. Idem avec les fantasmes gourmands de messieurs TTBM : quel intérêt d’avoir une batte de cricket dans la culotte si ce n’est que pour faire peur à celle ou celui qui s’y trouvera confronté un jour ?
Il faut chercher dans le foodporn ce qui plaît dans le porno tout court : le désirable tout de suite, légèrement exagéré ; le fantasmé assurément, mais inatteignable. L’appétissant, mais finalement l’inconsommable…
Après ces images honteuses, on vous suggère d’aller sur food-for-food.tumblr.com, un magnifique tumblr dédié à la food porn dans son plus bel écrin (en gifs animés).
Image en une : Salade de blé, courgette, menthe, oignon, cranberries par Jean Mathat-Christol
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