Fuckwithatweet, le porno dont vous êtes presque le héros
Le porno participatif ou comment surfer sur le fantasme sourd et universel du masturbateur qui souhaiterait passer derrière son écran. Jusque-là, pour « participer » à un porn, on n’avait pas trop le choix, à part tourner masqué dans un bukkake ou tomber dans la semi-arnaque, c’était léger. Il y a bien eu le one-shot de MyDorcel, modèle de financement collectif (aka crowdfunding) mais on était ici dans la grosse production, plus tu misais, plus tu étais privilégié (accès au off, participation au scénario, etc…). Pas vraiment de juste milieu.
C’est là qu’intervient FuckWithaTweet, nouvelle structure au nom énigmatique qui surfe sur la démocratisation de Twitter, le réseau de tous les dangers, haut-lieu de l’info, des bons mots et des SAV rigolos. Un choix stratégique comme un autre à l’heure de l’avènement des internets. Les actrices porno ont très vite compris l’attrait de cet outil (plus tardivement en France, mais ça a enfin pris depuis cette année, ndlr), jolie vitrine si tant est qu’on sache l’achalander correctement.
Le principe de FuckWithaTweet est des plus simples, il permet aux twittos de voter sur le choix de casting d’une scène, tournée de façon hebdomadaire, avec la possibilité d’assister au tournage. Chaque semaine, trois individus (de sexe féminin jusqu’à présent) sont soumis au choix des twittos. Celle qui récolte le plus de votes (via le site internet) jouera une scène – dont le scénario varie bien qu’on reste dans le gonzo classique – qui sera filmée puis mise en ligne dans les 24 heures. Vidéo téléchargeable moyennant un coût relativement peu élevé via Audiotel.
Quand vous votez, un tweet s’affiche avec le compte de votre actrice, ainsi que celui de @fuckwithatweet, astuce virale dont la boite se sert pour faire parler d’elle, et ça marche, quand on connait la facilité avec laquelle les actrices RT leurs mentions (une sorte de merci, un peu envahissant tout de même…)
Pour ce qui est d’assister au tournage, c’est à la bonne franquette. FWAT demande tout simplement à la twittosphère qui serait intéressé. Une simple réponse suffit. On est loin des élucubrations souvent pathétiques amenant certains twittos à pourrir leur timeline en multipliant les interventions en mode suçage de bite et les hashtags trisomiques dans l’infime espoir de récupérer un strapontin en loge #RegardezMoi.
Le tournage ayant lieu le jeudi en journée, FWAT a la décence de ne pas faire trop jouer la concurrence. C’est ainsi qu’on a atterri la semaine dernière en proche banlieue, dans un studio photo pour assister à la troisième scène estampillée Fuckwithatweet, tout ça en répondant à un tweet.
Ambiance relax. Le scénario du jour est des plus simplistes, l’heureuse élue, une certaine Missy Charme va connaître les affres de la soumission par l’intermédiaire de l’acteur pro Rick Angel (aka Rick « Sans Gel »). Au début, c’était une étudiante de 19 ans qui avait remporté le plus de votes. La jeune femme, noob totale, a eu les chocottes au dernier moment et a planté la prod. La peur paradoxale d’être reconnue, alors qu’elle avait soumis sa candidature. Sa dauphine, libertine et plus au fait des conséquences remporte donc le gros lot.
Des consignes basiques, un canapé en cuir rouge, des spotlights, et c’est parti, caméra à l’épaule, pour du gonzo pur jus. Missy Charme est bien rodée, elle encaisse l’anal sans souci. J’assiste au placement produit le plus ambitieux qui soit, une bouteille de lub dans le vagin de Missy, tandis que Rick Angel s’affaire ailleurs. Cette même bouteille qui va servir à une tentative de double anal, c’était osée mais ça ne l’a pas fait.
Pour ce qui est de la soumission promise, je reste dubitatif, quelques gifles, des insultes, un pied sur le visage, mouais, on a connu plus poussé dans le registre. Pendant tout ce temps, je peux me balader sur le plateau, je me rapproche pour saisir via mon phone des instantanés que vous ne verrez pas car BlackBerry c’est vraiment trop pourri. Liberté totale, free like a bird. Il s’avère que je suis finalement le seul « twitto » à avoir répondu présent.
J’en profite pour prendre le temps de discuter avec Pascal Lucas, transfuge de chez Dorcel, initiateur du projet :
Fuckwithatweet correspond à quel type de porno ?
Avec FWAT, en terme d’actrices, on propose un patchwork de genres, ça peut aller de la professionnelle à l’amatrice totale dont ce sera la première scène, en passant par la libertine. On les met en compétition et c’est là qu’on se rend compte que ce concept est fait pour celles qui sont très actives sur le réseau, sans quoi les gens ne vont pas les choisir (et même si elles ont tourné avec les plus grands). On n’a pas vraiment de genre de porno. On va changer à chaque fois. On s’adapte aussi à ce qui plait à l’actrice. Tout ça sans contrainte, on n’a pas la charte Dorcel ou Canal, qui nous mettraient des barrières dans l’acte. Si on veut de la gorge profonde ou des insultes, on en aura. Nous sommes libres de notre contenu, et celui-ci restera propre à FWAT.
Comment est né le concept de FWAT ?
Quand on fait du porno, on a besoin avant tout de savoir comment il va être diffusé. On a plusieurs choix, on peut attendre patiemment de trouver sa clientèle, mais ça peut prendre très longtemps, on peut aussi aller voir un gros distributeur. Aujourd’hui, avec les réseaux sociaux, on voit que les actrices entretiennent une relation de plus en plus importante avec leurs abonnés (comme elles avaient avant lors des salons érotiques), il y a donc ici un fichier client tout prêt. Un vote va déclencher une visibilité chez 3 personnes (le twitto / l’actrice pour qui il a voté et FWAT). C’est là qu’est venue l’idée originelle de FWAT.
Comment va évoluer FWAT ? On reste quand même assez loin du « porno dont vous êtes le héros »…
Pour le moment les gens votent pour une actrice. On souhaiterait qu’ils votent aussi pour le « défi »: est-ce que tu préfères qu’elle aille dans un hangar, sous une porte cochère, etc, avec un mec, trois mecs ? Pour ce qui est de l’interactivité, on pourra proposer une scène avec Mike Angelo et Ian Scott par exemple et les filles pourront soumettre leur candidature (avec photos). Ça sera ouvert à tous les gens qui tweetent.
Ça c’est pour les filles, mais quid des mecs ? Ça risque vite d’être la folie si des actrices pros se manifestent, je n’imagine même pas le nombre de candidatures que vous allez recevoir…
On le fera aussi mais on sera plus regardant. Le vote final sera quand même celui de l’actrice. On ne veut pas imposer à l’actrice un mec qui ne lui plairait pas parce qu’il a réussi à mobiliser 500 potes pour voter pour lui. C’est l’actrice qui aura le dernier mot.
Le nom FuckWithaTweet est étrange…
Ça s’appuie sur le concept de PayWithaTweet. Ça ne va peut-être pas au bout de la promesse, ce n’est pas parce que tu tweet que tu fuck mais on va faire évoluer la chose avec la possibilité de soumettre des photos pour les filles qui ne souhaiteraient pas tourner, avec également un système de votes, qui sait si à ce moment là ça ne va pas permettre à certains de « fucker » ?
Concept amené à évoluer, FWAT commence tout doucement dans le porn participatif. Le porno dont vous êtes le héros ce n’est pas encore une réalité. Pour pérenniser le « buzz », le twitto doit sentir qu’il a un poids, une influence sur le déroulement de la chose et qu’il n’est pas l’énième vache à lait d’une entreprise éphémère. Le système de votes sur le choix de casting est une première étape. En tout cas, pour ceux qui n’arrivent plus à se projeter dans les POV et qui sont dispos le jeudi midi, je ne peux que vous inviter à assister aux sessions de tournages.
Concept très intéressant, à suivre pour voir comment ça évolue. C’est un vieux rêve d’assister à un tournage de porno, de passer de l’autre côté de la caméra, de pouvoir enfin démystifier le truc pour être capable de l’apprécier pour ce qu’il est vraiment.
ça n’engage que moi mais je préfère ne pas savoir comment c’est tourné pour conserver la « magie » du truc. J’assimile ça un peu aux nuggets, pour certains c’est bon mais regarder de A à Z comment c’est produit c’est pas hyper jouasse…
Après chacun sa came comme on dit et puis le concept est plutôt rigolo et surtout en phase avec la démocratisation en cours de twitter donc bonne continuation à eux (et je suis curieux de voir comment le concept va évoluer)