Born In Porn

L’équipe de Street Press est allée interroger quatre consommateurs de porn, des gens comme vous et moi, fappeurs décomplexés  qui prouvent que chaque expérience pornographique est unique, que chaque rapport au porno est personnel.

Anaïs, pornophage depuis ses 14 ans, est enthousiaste : « le porno a été hyper libérateur. Ça m’a donné l’autorisation tacite de me masturber. » Comme Mathieu, Alex et Clarisse, elle passe au rayon X son régime de films pornos.

ANAÏS – 27 ANS – MATE UNE FOIS PAR SEMAINE – INITIÉE À 14 ANS

« Quand il y a une étude sur le porno, c’est toujours pour en pointer les aspects négatifs ! » Alors pour faire entendre une autre voix, Anaïs a pris son courage à deux mains et a décidé de témoigner à visage découvert.

Consommatrice régulière depuis ses 14 ans, le porno a pour elle été « émancipateur. »

Sur les 5 filles qui ont souhaité se faire interviewer par StreetPress, c’est la seule qui a osé aller jusqu’au bout. Ce qui l’excite : le porno amateur sur YouPorn.

La première fois que tu t’es masturbée devant un porno ?
J’ai vu mon premier film pendant un baby-sitting quand j’avais 14 ans. Je faisais des baby-sittings les samedi soirs et je suis tombée sur une chaîne qui s’appelait XXL. Je me faisais chier, je regardais la télé, il était une heure du mat’ et là bim. Je me souviens avoir été vachement… surprise ! J’ai beaucoup gardé ces enfants-là, donc c’était devenu mon rendez-vous du samedi soir. Je me disais « tiens, ce soir il y a baby-sitting, tiens ce soir ça va être cool ! »

Tu dis que le porno a été « hyper libérateur ».
Ça a été hyper libérateur parce que j’avais une activité masturbatoire depuis très longtemps et avoir vu ça, mais putain, ça m’a fait trop du bien ! Mine de rien quand t’es une gamine de 12 ans et que t’essaies d’en parler à deux ou trois copines, c’est no way, c’était le truc hyper sale. Du coup, ça me renvoyait une mauvaise image de moi-même, culpabilisante. Je me sentais hyper mal… Et là, tout d’un coup, tu te dis ça existe. Tu vois des meufs le faire. C’est l’explosion, ça te donne l’autorisation tacite de te masturber.

Le porno a influencé ta sexualité ?
Ça permet de t’améliorer. T’as envie d’être un bon coup et des fois, tu vois une meuf dans un porno et tu te dis respect, que ce truc, tu ne l’aurais pas fait comme ça. Y’a un peu un côté compétition féminine. Par exemple la fellation. Tu vois deux ou trois vidéos de meufs qui sucent comme tu n’y avais pas pensé. Et du coup tu essaies, tu travailles, ça devient un exercice. Mais comme tout… Tout est un exercice, hein ! Les gens te disent « mais la sexualité c’est pas ça. » Mais si, c’est ça ! Parce que je n’ai pas envie que mon mec se dise : « ouais ma meuf elle est cool, mais par contre elle ne suce pas très bien. » Ce n’est pas une bonne pipe qui va le garder à la maison mais j’ai envie d’avoir toutes les chances de mon côté.

Tu te dis féministe : tu n’es pas gênée par l’image des femmes dans le porno ?
Ça pose problème à la société de voir une femme comme ça. On estime qu’une femme, c’est d’abord une mère et qu’elle ne peut pas être une chienne comme dans les films. On ne peut pas imaginer ça ! Mais j’ai une partie en moi qui revendique ce côté « chienne » : oui, on peut être aussi comme ça ! Chez toi, le samedi soir, quand tu as bu trois bières et que t’es avec ton mec, t’es comme ça !

Dans le couple moderne, l’idée c’est d’être dans la parfaite égalité, le ménage, les courses… Et le porno entre en contradiction avec tout ça. Parce qu’au lit, ce n’est pas l’endroit où on est à égalité. Dans la sexualité, il y a des rapports de domination, et qui s’interchangent.

ALEX – 23 ANS – MATE TOUS LES SOIRS – INITIÉ À 12 ANS

Dès 12 ans, Alex a eu Internet. C’est donc grâce au Modem 56k de papa et maman qu’il a regardé son premier porno. Une ressource qui a vite fait de lui la star du collège :

« C’est moi qui alimentais en film porno les mecs de ma classe. »

Avec ses études de montage vidéo, Alex aimerait beaucoup travailler dans le milieu de X mais regrette le manque d’opportunités. En attendant, il monte des teasers de film porno pour une société spécialisée dans les vidéos pour smartphones.

En 2012, est-ce que tu te branles encore sans aucun support visuel ?
C’est compliqué maintenant. Ça m’arrive toujours mais vraiment de moins en moins. Depuis que je ne suis plus chez mes parents, que j’ai Internet chez moi, ça a bien changé. Ça doit encore arriver une fois sur 10 que je masturbe en pensant à des baises que j’ai déjà eues. Ou à une jolie fille que j’ai maté dans le métro. Mais sinon c’est presque toujours devant un porno.

Il y a un moment que tu privilégies pour ton activité ?
Oh non, c’est plus sur des coups de tête. Si je suis tout seul chez moi et que y’a personne… En plus, comme je traîne beaucoup sur des Tumblr, des sites comme Le Tag Parfait où sur Twitter ou je suis le fil American Apparel (marque de fringues connue pour ses pubs très hot, ndlr) … tout de suite ça fait monter le truc. Et après je vais sur les tubes (des sites qui hébergent des vidéo). Ça peut être aussi les trucs un peu déviants. Depuis que je suis gamin, j’ai toujours voulu voir les trucs les plus oufs et le porno, ça en fait partie. Genre 5, 6 mecs avec une fille au milieu. Mais c’est plus pour me marrer. C’est juste fou. Pour me branler, je passe à des trucs plus soft.

Tu assumes à 100 % d’être un gros branleur ?
Oui. De toute façon on est tous comme ça. Ça ou regarder des séries, c’est pareil. A mes copines, je leur dis que je regarde du porno. De toute façon, elles savent que tous les mecs le font. Par contre, je ne leur dis pas exactement ce que je regarde. C’est compliqué. T’as les fantasmes d’un côté et ce que tu fais de l’autre. Et tes fantasmes, tu n’as pas forcément envie de les faire dans la vraie vie. La meuf pourrait penser que je mate ça – un truc où tu vois une nana qui se fait juste démonter – et du coup croire que je suis comme ça. Elle pourrait se faire de fausses idées. Je cache ça parce que ça pourrait être mal interprété. C’est bien de séparer les deux : ce qui est viable et ce qui n’est pas viable… En fait tout est viable mais est-ce que je pourrais assumer ? Il y a des trucs je n’aurais pas les couilles de le faire.

Ta copine idéale, elle baise comme une pornstar ?
Tu cherches forcément un peu un meuf qui baise comme une pornstar. Tu kiffes là-dessus. Après, les meufs que je mate dans les pornos, elles sont refaites. C’est pas vraiment le genre de filles avec qui tu peux sortir. Mais une meuf qui baise comme une pornstar… Ouais ! Ouais j’aimerais bien. Qu’elle se lâche un peu, qu’elle voit que le porno, c’est sympa. C’est bien d’être ouverte un peu.

Sinon t’as déjà joui sur le visage de ta copine ?
J’ai essayé quand j’’étais plus jeune. Ce n’est pas qu’elle n’était pas forcément au courant… mais… ‘fin, c’était nul. C’est juste nul. Je me suis senti extrêmement seul après. C’est le truc que je ne referai plus jamais. C’est moche. Ça m’a juste rendu triste.

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  • « Ce n’est pas une bonne pipe qui va le garder à la maison mais… » WRONG !!

    Le deuxième mec dit des trucs très juste sinon, il explique bien des trucs auxquels je pensait aussi (le fait que tu puisse pas parler de ce que tu mate avec ta copine sinon elle va s’imaginer que tu veux le faire IRL aussi, le fait que certains trucs quand tu les refais avec une fille, ça rend pas du tout comme à l’écran et tu te sens pas bien après, etc…)

  • « c’était nul. C’est juste nul. Je me suis senti extrêmement seul après. C’est le truc que je ne referai plus jamais. C’est moche. Ça m’a juste rendu triste. »

    Mdr jsuis desolé pour lui mais sa m’a fait trop rire 😀

  • « La meuf pourrait penser que je mate ça – un truc où tu vois une nana qui se fait juste démonter – et du coup croire que je suis comme ça.  »

    La meuf peut ne pas être bornée et comprendre aussi. Et tu serais peut-être même surpris de voir que ça peut l’exciter…

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