Allofoodporn – Les sommets de l’Himalaya
Comme la semaine dernière, notre partenaire Alloresto nous a livré à manger. Même principe, on ne sait pas ce qui nous attend, et on se transforme en JDB (juges de bouffe) pour une parenthèse foodpornographique, exercice de style experimental tentant de tisser des liens entre restauration rapide et food porn.
12h56 : un petit bonhomme (encore un autre) arrive dans la cour les bras chargés de présents, c’est notre livreur, les acteurs anonymes de ce bouffe-jeu. Ils sont rarement très bavards, il y a vraiment que dans les porn où ils rentrent pour taper la causette en faisait l’hélico avec leur bite, à moins que nous ne soyons que des hommes et qu’il ne soit pas Brent Corrigan (bel homme).
Le mec a de l’avance, Guilhem a du retard, mauvaise synchronisation des montres. Colis suspect, chaud, en provenance de la demeure des neiges, le toit du monde, les Sommets de l’Himalaya. La bouffe asiatique n’était déjà pas des plus simples à mettre en avant sur instagram, pour le Nord de l’Inde, c’est carrément le level de boss de fin. Du food porn au food mourn, la frontière est mince, et on a préféré laisser la place à Guilhem et son gros objectif que de se rendre ridicule avec nos smartphones à la con.
L’Inde du Nord ne fait pas dans le raffinement visuel dans ses plats mais ils mettent de la coriandre partout, et fervent défenseur de la #teamcoriandre, j’éclate mes pouces sur des kilomètres de Naan façon Rambo : ratatatatatatata. Du riz, des curry de crevettes et de poulet, des spécialités du chef, de l’agneau qui se cache dans la sauce car il est un peu timide (aucune pitié pour les petites bêtes, je les traque même planquées dans du riz basmati).
Je sais pas si c’est pêché mais j’ai tout mélangé, puis j’ai saucé, bon Dieu que j’ai saucé comme un sagouin. Passion saucer les plats, depuis la pâte à crêpes de mamie qui me disait que ça allait me rendre malade (FAUX !), aux restaurants étoilés où tu sauces délicat avec un bout de pain planté sur ta fourchette. Saucer, le cunni de la bouffe, je pourrais passer ma vie à faire ça. Donner moi des litres de sauce que je m’en foute partout, que je sauce tout, partout, tout le temps. Et à ce petit jeu nos indiens nous ont mis bien, spécialement avec le Morgh Kashmiri que j’ai saucé à même le tupperware.
L’avis du taulier : je sortais de chez le dentiste, j’avais la gueule à moitié paralysée, alors j’étais à 50% de mes capacités. Bon point pour ce Morgh Kashmiri, je suis pas fan par contre des crevettes en sauces, je trouve que c’est vendre du rêve pour rien, mais globalement y’avait vraiment de quoi saucer sévère. Bravo pour la San Pé, et c’était pas assez épicé (ils pourraient quand même se lâcher un peu plus). La note est un peu salée, même à trois. Bonnes proportions, Nan au top.
L’avis de GrosMikko : mon père m’a toujours dit que je finirai l’anus en choux fleur (le prolapse d’autrefois) à force de manger pimenté, c’est pourquoi j’ai toujours eu un faible pour les cuisines goûtues peu avares en épices. L’Indien est généralement une valeur sûre, mais aujourd’hui c’était soft, pas besoin de boire 3 litres de flotte pour éponger les excès de l’assaisonnement façon Ramzan Kadyrov. J’aurai aimé que ça soit plus relevé mais ma CPAM remercie Les Sommets de l’Himalaya d’avoir été doux. Je n’ai cependant pas pu m’empêcher de verser une petite larme en voyant le taulier en mode hamster, lutter contre sa douleur dentaire.
L’avis de Guilhem : l’indien c’est toujours un peu risqué, si c’est pas les épices qui achèvent ton système digestif de petit blanc c’est l’hygiène. Alors commander des plats qui descendent droit de l’Himalaya au déjeuner c’est avoir confiance en ses collègues. Et là, surprise, rien de tout ça. Des plats dont le goût n’a pas été ravagé par trop d’épices, de la sauce en veux-tu en voilà accompagnée d’un Nan qui s’avère bien utile pour éponger le tout. Au final quelques heures après la digestion s’est bien passée et je garde de ce déjeuner en compagnie de Mikko et Gonzo un souvenir câlin.
Tu estimes saucer comme un sagouin ? Fais-tu donc partie de la #Team « je demande du rab’ de frites chez Léon de Bruxelles parce que je sauce le fond des moules marinières avec » ? J’ai fait peur avec mon mari avec ça, je lui ai expliqué qu’il ne savait pas ce qui était bon.