Le bilan 2012 : Jizzkov
Cette année avait tout pour être la bonne… Et voilà que le multivers se décide à n’en faire qu’à sa tête, et de vendre à l’Ennui les plans romains que j’avais soigneusement préparé. 2012 a passé comme on repasse le linge : une paisible banalité, seulement rythmée par l’achat de nouvelles casseroles au rayon queutard de ma quincaillerie de quartier.
En guise de #spanking, ce tarba de karma a choisi de distiller ses plaisirs au compte-gouttes, histoire de rendre la dinguerie moins pimpante que prévue. Il aura fallu attendre les giboulées d’octobre pour prendre la bifle tant attendue en la personne de FAUVE. Une épiphanie qui tient en trois chansons d’hétéro-sensibles : comme un symbole de libido qu’hiberne.
Alors dis leur que ton machin est contrarié
Que parfois quand une fille te parle
Tu sens tes billes se rétracter
Restait le porn pour rendre à mon zgeg son peps d’antan… Peine perdue, dix de retrouvées : mes pérégrinations xtubiennes avaient un goût de tofu cette année. Utiles et bonnes pour la santé, mais pas franchement folichonnes. Preuve en est, la meilleure scène de la cuvée 2012 n’en était même pas une. Stoya et son bouquin savamment effeuillé : il n’en fallait pas plus pour donner du relief à la quine circonspecte qui dort entre mes jambes.
Faute de mieux, il aura donc fallu plonger dans le #gapping du continuum espace-temps pour retrouver la verve. Savoir dire non à la langueur monotone : Kelly Divine fut la pour ça, elle qui m’aura enseigné les arcanes du tag #sloppy en quinze minutes et autant de secousses internes. Et la salive de remporter dans la foulée la Palme du #bodyfluid 2012, succédant au #cumkiss au palmarès des choses qui coulent et qui me tourneboulent. Désaltérant.
Car l’année fut liquide, et le courant forcément nostalgique. Salut à toi le tag #uro, tag couleur de soufre qui imbiba mes 15-20 ans. Et même si je n’arrive toujours pas à remettre la main sur cette vidéo doucereuse qui m’avait tant marqué (hashtag #appeldupied : trois lesbiennes s’y arrosaient gaiement, perchées sur un escalier branlant), j’ai retrouvé dans l’eau jaune le souvenir de mes ludismes adulescents. Le retour aux sources est toujours salvateur : c’est dans les vieux tags qu’on fait les meilleurs faps.
Il en va de même au niveau des tympans. La fraîcheur des Nuits Fauves aura trouvé son complément dans la froideur de Moderne, redécouverte de l’année. Il y a tout l’or du monde dans ce Fort Knox des années pré-SIDA (1980-1981). J’y ai appris qu’on a le droit d’écrire un texte sans trop savoir ce qu’on raconte, et inversement. J’essaye présentement d’appliquer l’astuce, mais c’est plus compliqué qu’il n’y paraît… Heureusement que ma correctrice, fraîchement débarquée dans ma vie cette année, à la patience de me résister.
Résumons l’ambiance Moderne en deux autres morceaux choisis, inspirants car inspirés : Vers l’Est pourrait narrer la saudade d’un marin bulgare en exil, quand Indicatif évoque celle d’un booty-call au Sofitel. Des résonances contemporaines qui font directement écho au revival des années froides (Lescop, Automelodi, Xeno & Oaklander ou Martial Cantarel), que Moderne contemple du haut de son trône minimaliste.
Tout ça sent bon le réchauffé et donc la fausse hype mainstream, mais on s’en fout : on y était bien, l’oreille lovée contre les seins d’une grosse, dans les bourrelets d’une ronde. C’est la Révélation de l’année, et mon Meilleur espoir en même temps : j’aime les bouboules, après tant d’années à errer dans l’erreur.
2012 avait débuté sur mes aveux gênés, avant de s’épanouir (enfin) dans le chubby-love décomplexé. Il m’aura fallu du temps pour me l’admettre, encore plus pour vous le confesser, mais je me sens maintenant plus léger : paré pour l’abordage de ces dodues qui dodelinent.
L’année fut à l’image de ces jolies potelées qui peuplent mon historique : confortable et matelassée, mais donc aussi propices à la flânerie mollassonne. Ceci explique peut-être mon année : des hauts qui frottent des bas qui frottent des hauts qui frottent des bas, comme un parfum de chaussette montante. C’est évidemment moins glitter que ces soubresauts qui m’auront stupéfaits les cinq sens entre deux coupes de cheveux, mais ce n’était finalement pas si mal.
La vie réserve ses surprises, ces choses qu’on attendait pas. Alors qui sait ? 2013 sera peut-être l’année de mes rêves amputés, ou le retour en grâce des fillettes graciles. Si non, option B : la maturité me tombera sur le crâne, et j’arrêterai d’avoir des lubies trop précises pour plonger dans le stupre sans palmes ni tuba. Je croise les wads avec ceux du taulier, et je compte bien sur vous pour m’y accompagner.
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