Druuna, l’art du bubble butt
Le renouveau de la BD porno me laisse de marbre. Le trait basique des Melons de la colère, le rythme narratif confus de I love Alice, le noir et blanc froid de Vingt-trois prostituées… Non, vraiment : la BD érotique, c’était mieux avant. Rien dans mes récentes trouvailles n’arrive à la cheville de l’humanité, de la chaleur et de la rondeur de Druuna, l’héroïne du maître italien Paolo Eleuteri Serpieri. Bonnasse ultime catégorie brune à frange, Monica Bellucci couchée sur le papier, Lara Croft avec des émotions, Druuna évolue en string ficelle dans la fange d’un monde futuriste apocalyptique, à la croisée de l’érotisme et de la science-fiction.
La belle et les bêtes
Corps aux proportions irréelles, seins énormes, peau ambrée, la bombe Druuna n’a pourtant rien de la nymphette vulgaire. Le personnage de Serpieri est plus complexe qu’il n’y paraît : face A, Druuna la femme-enfant, victime isolée de sa condition féminine, petite chose fragile à la merci de monstres tentaculaires et de mutants de touts bords. Face B, Druuna la vamp, généreuse nymphomane, s’offrant toute entière aux hommes et aux femmes qui croisent sa route, cuisses ouvertes, reins cambrés, cul éclaté. Ce paradoxe intelligemment développé par Serpieri décuple l’érotisme de son héroïne, que l’on retrouve souvent dans des situations à la limite du viol consentant et du forced orgasm : « Non pitié, pas comme ça, mon dieu, c’est horrible, non, non, mmmh… Continue, non, je t’en prie pas comme ça, oooh oui… ! « .
La saga Druuna, démarrée en 1986, n’a pas pris une ride. Elle a vu le jour à la suite d’un cauchemar de son auteur : « Je me trouvais dans une grande salle, raconte Serpieri en 99 pour le magazine Bodoï, un grand espace plein de détritus, avec des escaliers en colimaçon qui descendaient vers une cité souterraine, d’où sortaient des êtres monstrueux et des cris terrifiants. Une grande verrière m’empêchait de remonter vers l’extérieur ». Ainsi sont nées les ambiances de Druuna, sombres, souterraines, claustrophobes. Au milieu de ce cloaque, la superbe brune évolue, lumineuse, accentuant le contraste avec les êtres infâmes et tourmentés qui peuplent cet univers apocalyptique.
Un chef d’oeuvre graphique
Le trait, davantage centré sur les volumes et les sensations, est plus rond que chez l’autre grand maître italien de la BD érotique, Milo Manara, avec qui Serpieri réfute toute comparaison : « Moi, je suis plus proche du corps de la femme, de sa chair, de ses rondeurs, de son cul ». Ah oui, au fait, Serpieri ne retouche jamais son travail : soit c’est parfait du premier coup, soit il balance la planche et recommence à zéro. Un perfectionnisme poussé à l’extrême qui explique sûrement le succès de cette saga culte vendue à plus d’un million d’exemplaires.
Chef d’oeuvre de la BD érotique, Druuna s’imprimera comme un souvenir indélébile dans vos cerveaux engourdis par de longues années de fap vidéo. Vous voilà prévenus.
Les huit tomes de la série :
Morbus Gravis, 1986
Druuna, 1987
Creatura, 1990
Carnivora, 1992
Mandragora, 1995
Aphrodisia, 1997
La planète oubliée, 2000
Clone, 2003
Puis-je me permettre de suggérer :
Déchus
de Aurélien Guilbert.
En dédicace à Angoulême d’ailleurs !
le lien :
http://www.aurelienguilbert.com/dechus/index.htm
Hm moué j’aurais as qualifié 25 Prostituées de « BD érotique ». Mais bon globalement j’ai du mal à apprécier ce style…
Même en levant les bras, le type arrive pas à la cheville de Manara. Par contre le style de la première image, joli clin d’oeil à Mr Giraud http://www.google.fr/imgres?start=218&hl=fr&safe=off&client=firefox-a&hs=d6P&sa=X&tbo=d&rls=org.mozilla:fr:official&biw=1280&bih=860&tbm=isch&tbnid=v7pgfCdslYlsIM:&imgrefurl=http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/culture/20120312.OBS3567/moebius-hommage-en-images.html&docid=hyg-ckbb2UknyM&imgurl=http://referentiel.nouvelobs.com/file/3246587.jpg&w=770&h=576&ei=JDwMUb-kKerJ0QX404GoCA&zoom=1&iact=rc&dur=412&sig=100848184975190416477&page=5&tbnh=141&tbnw=189&ndsp=54&ved=1t:429,r:51,s:200,i:157&tx=97&ty=58
D’ailleurs le site officiel de Druuna (www.druuna.net) est une sorte de relique fossilisée du web à l’époque du forfait aol à 99 francs les 50 heures.
Dans les galleries on a quand même un aperçu du fort potentiel érotique du sieur Serpieri. Je confirme : Chapeau l’artiste !
Druuna est une incarnation de la femme parfaite. Pour nous, fappeurs endimanchés en manque de sommeil OU auteur italiens de bandes dessinées psychédéliques cyberpunk.
Au delà du bubble butt que cette aphrodite à la peau bronzée porte en étendard, on peut s’intéresser à l’histoire de cette épopée en 7 albums. Je vous préviens qu’elle est quand même sacrément allumée dans son trip fantastico-onirique à base de science fiction…
J’ai cru que ça parlait de l’actrice us du même nom (une brune à bubble butt aussi).
J’ai croisé cette demoiselle de nombreuses fois dans les lectures des grands frère, merci le Tag, je vais pouvoir m’y remettre!
Sinon en bd, la série « Diane de grand lieu » de Kovack avec orgies et incestes en tous genre pendant la révolution de 1789 est assez excellente aussi.
Ya un renouveau en la matière actuellement, je pense qu’on peut se tourner vers la microédition, les fanzines, tout ça…
du genre http://ratspecial.blogspot.fr/2013_06_01_archive.html