Google continue de tacler le porn
Mercredi dernier, Google déployait une nouvelle version de son célèbre filtre anti-spam Penguin. Ça a l’air sympa comme ça un pingouin, mais en fait non. Depuis un peu plus d’un an Penguin distribue des cartons rouges au nom de la lutte contre le ‘Black Hat’, soit toute pratique allant à l’encontre des règles du référencement selon Google.
Google a d’ores et déjà annoncé que Penguin affectera 2,3% des requêtes en anglais (US) et que l’impact dans les autres pays dépendra du niveau de spam local. 24 heures après le déploiement de Penguin 2.0, la compagnie de logiciels SEO Search Metrics a listé 25 sites US affectés par la mise à jour et bien entendu pas de surprise, le porn est bien présent au palmarès.
On retrouve donc 8 sites pornos touchés aux alentours de 30% dans leur visibilité pour un certain nombre de requêtes. En clair : si Pornhub n’apparait plus dans les premiers résultats pour votre tag parfait préféré, vous saurez désormais pourquoi.
Plus de buzz que de mal ?
30% et plus de perte en visibilité, c’est vraiment moche mais quand même pas la fin du monde pour une mise-à-jour attendue comme une expédition punitive.
Certains estiment donc que la mise à jour annoncée comme majeure n’est pas allée assez loin, et pire encore, un grand nombre de webmasters rapportent que des sites ‘spammeurs’ se porteraient mieux depuis (exemple avec les commentaires en bas de cet article). Peut-on alors conclure moins d’une semaine après le lâché de pingouin que ces 8 sites pornos épinglés sont plus de la poudre aux yeux qu’autre chose ?
8 sites porno ? Pas un hasard…
Si Penguin s’est toujours attaqué à différentes industries dans le passé, la 1ère liste de Search Metrics pourrait laisser penser que les sites pornos étaient bien ciblés alors que tous les référenceurs savent qu’il existe un grand nombre de sites Internet aux pratiques aussi douteuses (voire franchement pire) sur le web.
Une fois de plus Google fait preuve de sévérité envers les sites X pour qui mise-à-jour d’algorithme rime généralement avec pénalité (souvent avant la mise-à-jour officielle, ndlr). Si ces dernières sont bel et bien justifiées par l’utilisation de pratiques black hat (miam les backlinks cracras sur des sites biélorusses !) est-ce vraiment la priorité pour Big G ? Pourquoi multiplier les pénalités vers le porn quand on peut encore trouver des sites vendant de faux médicaments en première page pour « acheter Viagra »? (les faux médicamentes tuent, pas le porno jusqu’à preuve du contraire)
On rappelle que Google avait déjà mis en place des changements dans les résultats de recherche rendant laborieuse la classification des sites pornos pour des requêtes simples (à titre d’exemple, pour les recherche d’images en anglais sur google.com, le ‘safemode’ ne peut pas être désactivé. Devinez qui se fait doucement virer des résultats d’images pour des requêtes simples ? Le porn).
Certains voient dans ces mesures et pénalités une volonté de Google de vouloir réduire au maximum la visibilité des sites porno qui va au-delà des questions de bonnes pratiques, de pertinence et de sécurité. Une fois de plus, on pourrait se questionner sur la relation que Google entretient avec l’industrie du X et de l’adulte.
Lorsque l’on sait que le but ultime de Penguin est d’améliorer l’expérience des utilisateurs, pourquoi par exemple, la requête XXX sur google.com renvoie IMDB en 1er résultat ? Peut-on encore parler de neutralité ? L’industrie du porno n’est-elle pas poussée à faire usage de pratiques douteuses pour exister sur Google ?
Beaucoup de questions, que Matt Cutts (au R&D chez Google et grand manitou de leur algoritme maison) se garde évidemment de répondre.
En même temps le SEO de Xhamster et des majors du porn c’est du ebony hat bien vénère.
Pas plus mal si ça peut faire plonger la brouettée de fermes à liens qui pointent tous les uns sur les autres pour au final te faire atterrir sur une vidéo supprimée/complètement HS.
Pour le filtre safe search la critique est recevable, mais franchement le tacle du pingouin ils l’ont pas volé.
Exactement, même si le but de ces sites c’est clairement faire du profit, faut pas oublier que les visiteurs viennent chercher du contenu, pas des backlinks foireux.
Alors certes, le White Hat, c’est plus long, mais ça évite de se faire kick par Google et d’emmerder le visiteur.
Ah ouais ? Héhé, deux fois qu’on se fait tacler en un an, à chaque fois on repart de loin, c’est tout à fait insupportable (et c’est pareil pour d’autres sites porno/adulte qui ne font pas du black hat)
Il faut distinguer la visibilité de requête de longue traine de la visibilité de la marque ! Il faudrait connaitre l’impact en nombre de visites.
Celui qui cherche pornhub ou xhamster le trouvera toujours !
Comme quoi il est toujours préférable de penser marque plutôt que site internet.
Tu penses vraiment que t’as des gars chez xhamster qui se tapent les requêtes de la long tail pour coller des vidéos dessus ?
Tu dois voir les mots clés les plus fucked up de toute la « profession ».
L’article ne dis pas que les pénalités ne sont pas justifiées, elle ne sont pas tombées du ciel…
L’article ne dis pas non plus que les tubes touchés ont perdu en visibilité pour leur nom de marque. @Amateur tu as raison, les sites en question ont perdu en visibilité sur certaines requêtes (on ne sait pas lesquelles, ce sont des mots clés trackés par Search Metrics) et en effet ils sont toujours accessibles pour leur nom de marque pour la plupart il me semble…
Search Metrics ne nous donne pas grand chose, c’est très flou en fait cette liste mais l’idée est juste de dire que non, ce n’est pas normal que les premiers à morfler soient toujours du même secteur quand on voit qu’il existe des sites qui méritent autant (voire plus, mais c’est mon avis) de se faire dégager des résultats de recherche car la nature de leur activité est illégale (aussi simple que ça). En tant qu’utilisatrice et référenceur, je n’estime pas (point de vue perso) que ces 8 sites étaient une priorité pour Penguin.
Tout à fait d’accord avec cet article… D’ailleurs il y a d’autres problèmes qui montrent la relation tout à fait hypocrite de Google avec les sites adultes (pas forcément porno, les sexshops tout simple en pâtissent aussi) :
– pas de rich snippets pour les sites adultes : sur laredoute.fr par exemple, on a les jolies étoiles des avis clients, etc (y compris sur les sextoys qu’ils vendent). Si vous avez un sexshop par contre, vous n’y avez pas droit
– toutes les fonctions annexes d’adwords sont interdites aux sites adultes : bouton +1, sitelinks, inclusions google shopping, etc. sans aucune justification
Bref on sent bien la grosse hypocrisie américaine contre tout ce qui touche au sexe : on veut bien ramasser le pognon, mais on traite ça comme la 5ème roue du carrosse et on nous fait bien sentir qu’on est pas les bienvenus.
Personnellement s’il y a un jour un concurrent à google, j’investis tout de suite (mais faut pas rêver).
Oui un vrai concurrent à Google (et pas Bing, ce gros boulet) ferait pas de mal. Pour le moment il s’appelle Facebook et… bon on connait leur puritanisme. Ceci dit, comme moteur de recherche en temps réel, celui de Twitter est très puissant et bien plus pertinent pour avoir des infos à l’instant t sans attendre l’indexation de Google, puis pas ce censure sur ce réseau.
(suite du comm’ précédent)
Cela dit sur Bing : c’est pas mieux. Si vous voulez annoncer sur Bing en ayant un site adulte, vous devez d’abord être préapprouvé, puis obligatoirement rajouter une page intersticielle demandant si vous avez 18 ans (le truc vachement utile, c’est sûr, les gamins vont répondre honnêtement à cette question…), puis vos mots clefs doivent être uniquement en correspondance exacte, et piochés dans une liste définie. Bref l’horreur.