Le bilan 2013 du Tag Parfait

2013 s’achève et c’est l’heure de faire le bilan, un 31 décembre, sur le fil du rasoir comme il se doit. Cette année fut riche mais éparpillée, le porn s’est éclaté un peu partout, quittant son centre névralgique pour atterrir en petits morceaux dans l’immensité d’Internet. On vous souhaite nos meilleurs voeux pour l’année 2014, elle devrait être intense de notre côté. On a hâte d’y être. 

Gonzo

En 2013, le porn s’est fait la malle, du moins il a continué sa migration vers d’autres supports. Fini le temps des pornstars et du tapis rouge, internet est venu imposer ses nouvelles règles et redistribuer les cartes. Si vous vouliez fapper cette année, il fallait oublier la porn valley secouée par plusieurs cas de VIH et en proie à une crise profonde (loi sur la capote dans le comté de Los Angeles, baisse radicale des tournages, business model secoué par l’ultra-domination des tubes) et se diriger ailleurs, vers des studios plus modestes, voire carrément minuscules, tellement petits qu’ils durent parfois le temps d’un snap.

De cette année, on peut tirer trois tendances, trois grandes lignes qui traversent l’Internet drainant derrière elles toute une flopée de fappeurs heureux d’être là :

– Le porn à la demande continue sur sa lancée. Ultra-spécialisé, il repond à des demandes que les tubes ne peuvent satisfaire, il est donc par essence impossible à pirater. Si les années 90-00s ont vu le porn amateur exploser, les années qui vont suivre introduiront le sur-mesure et l’interactivité avec cette même couleur : le goût du réel inaccessible. La galaxie Clips4Sale et ceux qui lui emboîtent le pas continueront de briller de mille micro-studios, de millions de fétichistes.

La sexcam impose sa loi, grignotant des parts de marché toujours plus importantes au porn classique. Si vous cherchiez des concurrents à l’empire MindGeek (le nouveau petit nom de Manwin), c’est dans la cam qu’ils se trouvent. Show “public” au paiement mutualisé, lurkers tolérés, shows privés qui coûtent un bras, revenus annexes pour les actrices, plaisirs variés pour les fappeurs. Le frisson du présent c’est le business de l’instant.

– Evan Spiegel est mon nouveau héros. A 24 ans, il peut se permettre de narguer la paire Facebook/Google en refusant leurs offres à plusieurs milliards avec un projet sans business model. On lui doit l’application de l’année, Snapchat, qui n’en finit plus de livrer quotidiennement son lot de boobs, teubs, chattes, ciseaux et autres joyeusetés de tous bords. La liberté dans un cadre restreint : produit de l’année 2013.

Vous vous dites, bon le mec il est sympa avec son bilan à la con, mais on fappe quand dans tout ça ? Eh bien figurez-vous que toutes ces tendances se retrouvent sur xHamster, devenu avec zéro communication et une opacité assez dingue, le plus gros tube actuel, un des rares (avec Xtube peut-être) à pouvoir se targuer d’avoir une vraie communauté fidèle et investie. Les studios Clips4Sale font de la pub sur le tube (c’est le cas de notre chouchou bi Lance Hart), on y retrouve pas mal de rips de cams, l’idée de girl next door / boy next door est partout et surtout leur top rated hebdomadaire est à l’image de ce qu’ils proposent et de ce que les fappeurs sont : curieux, ouvert, humain et vicieux.

Si je devais ne garder qu’une image ça serait donc celle-ci, mais comme c’est pas très parlant, je vais me contenter de vous remontrer celle qui a réussi l’impossible, me scotcher devant un porn pendant 40 minutes sans zapper, ma future femme, Maitresse Madeline, princesse du dirty talk et de la soumission. En 2013, Kink continue à planner au-dessus du porn, qu’on soit amateur ou non de BDSM, ils prouvent chaque jour un peu plus qu’on n’a pas fini d’être créatif dans le X.

maitresse_madeline

A vos ordres maitresse

Lula

2013 est née sous le signe du baiser parfait. Paris, une Snatch party. Enivrée aux délires électros de Danger, enivrée et absolument adolescente, je remarque ce garçon qui me remarque. Nous nous approchons l’un de l’autre, slalomant entre les danseurs fébriles, et nous ne parlons pas. Aucun “ASV, STP”, aucune obligation. J’embrasse l’inconnu. C’est long, doux et muet. La foule nous sépare. 2013, c’était ça, de l’instantané, le silence et la tension, du cinéma érotisé. L’explosion des applis mobiles Vine et Snapchat, enfants du sexto renouvelant le langage du désir. Ou l’influence croissante de la culture porn sur la vidéo grand public.

En vrac. 20 ans d’écart et son ode à la MILF ; Don Jon et son fesse-à-fesse entre un accro aux tubes et une Scarlett Johansson bercée aux contes de fées ; Nymphomaniac et son génie cru. Le Festival de Cannes, festival de cul(s) : La Vie d’Adèle ; Jeune & jolie ; La Grande Bellezza ; L’Inconnu du lac. Et puis les séries US : Masters of Sex et sa dissection de l’orgasme féminin ; Game of Thrones, True Blood et leurs scènes fantastico-explicites. J’en oublie et je fais l’impasse sur les pubs et les clips, m’allouant une petite parenthèse pour celui de Lover’s cave du groupe Is Tropical. Donc ? Donc hard et art se remarquent, slaloment et se rapprochent, prêts à s’embrasser. J’espère que ce sera long, doux et muet, car il est peut-être là, mon tag parfait.

canyons

Pippo

En 2013, j’ai vécu deux mois. Deux mois de ligne 4 + ligne 9 ; deux mois de bureau face à GrosMikko ; deux mois à faire des avances à la stagiaires de Jizzou pour ne pas qu’on voie que c’est lui qui me troublait ; deux mois à acquérir une méthode professionnelle de ce que je pensais maîtriser depuis chez moi ; deux mois de Chaturbate, de Kink Virtual et de Tumblr ; deux mois de stage au Tag Parfait.

Le Tag Parfait, Visa Infinite et YOLO sans limite

Le Tag Parfait, Visa Infinite et YOLO sans limite

Guilhem

Je pourrais vous parler de mon année 2013 par le prisme des rencontres que j’ai faites avec mes 3 porn stars préférées. Je pourrais vous raconter le hug de Jessie Andrews à la Gare du Nord, fraîchement sortie de l’Eurostar. Je pourrais décrire cette fois où le temps s’est ralenti au moment où dans une salle de réunion chez Dorcel, j’aperçus à un mètre de moi un side boob de Jessie Jane. Je pourrais utiliser mille mots pour décrire la sensation qui m’a traversé le jour où Sasha Grey, oubliant de croiser ses jambes, ouvrait sa jupe, me laissant voir un peu de sa culotte l’espace de 5 minutes, pour un upskirt IRL que je n’oublierais jamais.

Je pourrais donc vous parler de tout ça mais je ne le ferai pas car je ne voudrais pas précipiter les jaloux dans un régime forcé.

Je préfère faire le bilan de l’année 2013 en parlant musique, pop-musique même et les quelques tags qui ont pu se glisser parmi les artistes qui ont pour moi marqué l’année. Alors chaque année est l’année du retour de la pop, certes, mais cette année le genre aura vraiment repris du crédit auprès des mélomanes et autres lecteurs de Pitchfork.

Quand on met porn, musique et 2013 dans un moteur de recherche imaginaire, la première occurrence est bien entendue Miley Cyrus qui après provocations maladroites sur provocations maladroites aura sorti un album étonnamment bon. L’ex-star de Disney, star clivante au boule de #dorm girl #redneck : Miley, tu fappes ou tu passes ?

Virage à 180 degrés dans l’univers de la femme et allons voir Beyoncé. La moitié du couple le plus puissant du monde a tout simplement marché sur la tête de tout le monde en montrant qu’on pouvait sortir un très bon album sans promo, ni leak, et surtout s’est accaparée le tag #milf avec classe et sensualité. Le plan décolleté du clip de Blue est sans contexte mon meilleur argument.

Pas de genrisme dans mes tops puisqu’on va finir avec un garçon tout doux, Justin Bieber la petite #teen de 2013 qui aura fait son douchebag torse nu demandant du hip-hop en club et aura couché avec une escorte au Brésil avant de sortir un des meilleurs albums de l’année à la surprise générale.

2013 je dirais dans l’ensemble que j’ai bien aimé, inch’allah pour 2014.

Beyonce

Je. Bon…

Saint-Sernin

Triste nouvelle, la sextape est morte cette année. La vidéo volée d’une zézette à l’air en compagnie d’un mandrin réjoui n’existe plus. Le rideau de fer est baissé sur l’émotion des fappeurs, car les scandales liés à la divulgation des ébats de personnalités n’ont plus qu’une saveur aigre de marketing. Ces derniers mois sont sorties les sextapes d’inconnues comme Farrah Abraham, la fille qui textopornographiait avec Anthony Weiner (candidat à la mairie de New York), une miss Teen américaine ou encore la rousse devenue MILF qui jouait Fifi Brindacier. Ce sont des produits manufacturés par des professionnels, rien d’amateur, aucun frémissement sur l’échelle Rigidité, juste des plans com’ pour accéder à la célébrité. Les nobles sextapes sont rabaissées à des outils SEO pour multiplier les occurrences de son nom dans les titres de Google Actualités, du SERP branling pour starlettes déjà oubliées. Malgré ces déceptions, une secousse a eu lieu là où personne ne l’attendait, l’épicentre de la sextape s’est trouvé en France cette année. Allan Théo a annoncé son nouveau choix de carrière, le strip-tease, de manière tonitruante avec une production Dorcel. Cette façon d’utiliser le porno pour de l’événementiel prépare le futur du genre.

La sextape de 2014 sera professionnelle, la personnalité posera un pied dans le porn comme avant elle faisait la couverture de Playboy ou d’Entrevue (selon sa notoriété). On a cru un instant qu’Alyssa Milano serait une pionnière ou que Justin Bieber renouerait avec la sextape d’antan grâce à cette escorte brésilienne. Non, 2014 ne présage rien d’affolant, simplement le retour de Tila « Zinzin » Tequila qui mettra un pénis dans sa bouche, l’affirmation en images que Charlie Sheen se sert encore de sa teub malgré ses abus et, sans doute, un dérapage de la famille Kardashian (on pense fort à toi Kendall). Si Shy’m cherche un moyen original de promouvoir son prochain album, nous avons des idées.

En dehors des célébrités, trois formes de sextape apparaissent et la polysémie du terme autorise son usage dans les cas où la fille (plus rarement le gars) n’est pas connue.

1/ La sextape s’ouvre aussi aux amatrices. On a vu celles de James Deen où des femmes se lancent dans une scène unique pour ressentir le frisson de la transgression et surtout se taper le beau James.

2/ La sextape se commande également en sexcam ou grâce aux plateformes style Clips4Sale, dont Gonzo nous rabâche les oreilles en sautillant partout dans le bureau.

3/ La sextape de proximité vibre dans votre poche avec Snapchat. Mille fois merci Evan Spiegel et Bobby Murphy.

sextape

Les sex tapes de l’année et du futur

Jizzkov

Écrire sur le porno, et plus encore sur le Tag, c’est d’abord écrire avec et pour sa bite. Je bande, donc j’écris : plutôt logique, mais pas sans conséquences pour le second lorsque le premier décide de faire ses adieux à la scène. 2013 aura été pour moi une ère d’hivernation fappale, avec ce que cela entraîne en termes de productions scripturales. Les rares soubresauts de mon caleçon endormi auront donc été savamment distillés, qui aux grosses, qui aux teens, qui aux baveuses. Un trio aux couleurs de Graal, qui se construit et se renforce depuis quelques années au fil de mes pérégrinations sur les tubes. Entre confessions moites et chants dont les louanges ne seront sûrement jamais lues, j’ai couché quelques mots maladroits en guise de bouteille à la mer. J’ai peut-être trouvé mon tag parfait, trois ans après y avoir été initié. Plus le temps passe et plus je l’aime, et plus je rêve d’une petite ronde à faire saliver.

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Alexis Adams, smell like teen pussy

GrosMikko

Je n’ai pas du tout tapé dans l’article de fond cette année. J’ai troqué mon gros crayon contre un dictaphone, laissant le soin à d’autres de s’éclater la mine en débroussaillant les zones d’ombre de la culture porn. Les interviews c’est mon petit délire, elles permettent de s’extirper de la zone de fap pour entrer dans le vif du sujet avec des êtres de chair et de sang, non affectés par des temps de connexion trop longs ou une qualité d’image tue-l’amour. J’ai pas trop envie de me plier en quatre pour pratiquer une auto-fellation hasardeuse mais il y a quand même eu quelques moments de gloire en cette année 2013 que nous nous apprêtons à enterrer avec faste.

Au rang des fiertés persos, il en est une qui restera longtemps, c’est celle d’avoir fait sortir Famine de son trou après 8 ans de silence pour qu’il nous parle de libertinage et autres joyeusetés. Pour le lulz, il y aura eu un Seth Gueko particulièrement chaud, quand certains posent leurs couilles sur la table, lui c’est son chibron de poulain qu’il nous a mis sous le nez, assumant ainsi son statut de Ian Scott du rap français.

L’apogée de cette année aura été ma rencontre avec Sasha. Merveilleux cadeau d’anniversaire pour mes 29 ans. Aboutissement de ma proto-carrière de journaliste porn non encarté. Une rencontre qui aurait pu ne jamais voir le jour. Merci à Gonzo de m’avoir sorti les doigts du cul (les miens hein, pas les siens, no fist). Il y a aussi eu Jesse Jane, créature hors-norme comme on n’en rencontre jamais IRL. Je peux également mentionner la menue Jessie Andrews tout en cuteness, la voir tapoter quelques notes sur le piano du Carmen avec un sourire angélique a chassé les images de drooling qui se manifestaient habituellement quand je pensais à elle. Pornkid fut mon Jiminy Cricket lors de chacune de ces rencontres, on s’est même demandé quel serait le prochain mythe que nous pourrions accrocher au nom du Tag… J’ai bien ma petite idée, on verra ça en 2014.

Grosse dédicace aussi dégoulinante qu’une pipe de Lisa Sparks aux stagiaires du Tag, ces petites mains quasi anonymes qui nous ont rendu la vie plus agréable en 2013. Qu’ils soient borgnes et/ou d’origine incontrôlée, qu’ils roulent en fixie, qu’ils ne tiennent pas le rhum ou qu’ils fassent de l’ombre à mes audiences à coup de sélection de gifs, je les aime tous comme les enfants que je n’ai pas, et vu que ce n’est pas le bilan de Jizzou mais le mien, cette dernière comparaison n’a aucune connotation dégoûtante.

Love.

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Sasha Grey – © Guilhem Malissen

Florence Abitboule

Le taulier réclame à cor et à cri un bilan pour l’année 2013. Face à l’urgence de la chose, j’ai bien dû faire face à la réalité de mon « moi-internet » : en plongeant chaque jour dans le porn–tumblr, j’ai développé une nouvelle facette de mon amour. Un truc à part, un peu physique et un peu dans la tête, un peu goudou, un chouille voyeuriste. En d’autres termes, j’aime mater des meufs bonnes sur tumblr, et ce sans que mon ego n’en souffre particulièrement (cette petite chose ayant de toute façon été mise de coté depuis que je fréquente assidûment ce monde sauvage). Mettons de côté la conception de bonne qui m’est propre et concentrons-nous sur la chose. Ces meufs me serrent le cœur et suscitent en même temps la tendresse, un peu comme si on mettait un bébé Main Coon et James Franco dans un même post (et cette photo existe). En gonewildeuse ça donne Ashe Maree avec sa tête de chat et son corps de liane, en new face c’est Gabby Dover. Je consulte chaque jour son tag dans l’espoir d’une mise à jour sur tumblr, pour mater un peu plus ses très grosses lèvres dans lesquelles je piquerais bien un petit somme. Et puis il y a la petite #ginger Faith Picozzi qui me séduit peu importe l’angle. Pas du super cul tout ça, mais je n’y peux rien. Ces meufs-là sont comme les crush d’adolescence vers lesquels on revient obstinément à force de stalk.

Du côté porn, il n’y a pas grand chose pour moi en fait, sauf peut-être en termes de gifs. Ceux que je cherche pour mon propre plaisir sur mon dashboard perso, un peu différents de ce que je vous sers chaque dimanche. J’aligne alors les cœurs sur les posts et je mate, une manie que j’avais mise de coté pendant un bout de temps. En fin d’année, je m’y suis remise et je persiste et signe : les gifs sont mes porns et pour chaque tag tapé dans la barre de recherche, il y en a forcément un parfait. J’approche des 700 likes tumblr et, à force de mettre bout à bout les demi-secondes d’images animées, en cette fin 2013 j’ai bientôt de quoi me mater un court métrage porn sur mesure. Franchement qui dit mieux ?

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Faith Picozzi, le sosie de Florence Abitboule — ndlr

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