Quand le POV hétéro devient féminin
Rares sont les fois où le porn te met une claque. Tous les jours, tu changes de tag, de modèle, de pratique, mais au bout du compte, tu as le fap monotone parce que l’innovation n’existe pas des masses dans le métier. À l’exception de cette soirée il y a quelques jours, je matais une scène choisie pour mieux connaître Chloé Amour, délicieuse pomme aux seins si beaux qu’ils éveillent doute et suspicion.
Il s’agissait d’un POV, manière de filmer surexploitée et rognée jusqu’au dernier pixel par les rachos de l’industrie. Le POV, ça fonctionne bien chez les fappos. Tellement bien que tous en font, l’immersion dans la scène, l’œil de la cam au plus près de l’action, le fappeur s’y croit et il est heureux parce qu’il n’est plus obligé de se fader la gueule du mec au moment de l’éjac . Ca gâche la fête ce genre de spectacle, la déconcentration par excellence quand nous en venions nous-mêmes à conclure notre exercice d’assouplissement du poignet. Avec le POV, tout se passait dans le regard de la fille désormais et nous nous en contentions.
Mais l’usure touche aussi les plus ardus des fappeurs et le genre m’avait lassé, plus d’effet de plongeon dans l’amour charnel d’une énorme teub et d’un modèle de Bohème à la gestuelle un peu mécanique. Je ne voyais plus qu’une grosse caméra placée à 10 centimètres du nez féminin ou sur l’épaule masculine. Pas moyen de se laisser porter par la fantaisie d’endosser le regard de l’acteur. Non, le POV tournait en rond et me rendait froid et plutôt mou.
Avec Rocco et Ferrara, la magie de la vue subjective a disparu. Le spectateur n’a aucune chance de se prendre pour le rôle principal, les deux légendes filment leur tête, posent la caméra sur un coin de bureau ; ils brisent le quatrième mur, comme au théâtre quand un acteur parle au public. Même la tentative de Mikandi avec les Google Glass n’y avait rien changé. Le POV ne pourra plus être sauvé.
De l’autre côté du POV
Ma précédente assertion se révèle fausse, depuis que j’ai découvert cette vidéo avec Chloé Amour. Le studio américain POVD est sorti de terre en décembre 2013. Qui se cache derrière ? La même équipe que Passion HD (qui existe depuis 2011), on n’en sait pas plus, mais il s’agit d’une des utilisations les plus abouties de la GoPro dans le porno. Caméra fixée sur le front, l’acteur nous fait bouger avec lui, l’immersion est totale ou du moins l’impression d’habiter la scène s’en trouve facilitée, même si les âmes sensibles peuvent choper le mal de mer.
Il ne s’agit pas du chef-d’œuvre de l’année, loin de là, mais une audace m’a surpris, annonçant la voie d’un porn bien plus marrant et compatible avec les genres et les sexes. Rapidement, décrivons la scène : nous sommes dans une chambre, Chloé Amour est allongée sur le lit. Nous la dénudons bien qu’elle ne portait pas grand-chose, la menottons pour une raison ou pour une autre et lui faisons tâter du Magic Wand. Tout cela, vu de haut, sur le front de l’acteur, tel un Yann Arthus-Bertrand du porn.
Puis Chloé se lève, se met à genou devant nous et l’image coupe. Nous sommes maintenant sur le front de Chloé, quelle surprise. Nous apercevons le bout de son nez et ses mains qui baissent le pantalon du monsieur, d’où émerge, fière et tendue, une lance d’amour imposante. Oui, de là où nous sommes, ça ressemble à une lance. Nous commençons à le sucer, il nous prend la tête fermement entre ses grosses paluches et guide notre va-et-vient. Sa toison taillée, sa sangle abdominale bien dessinée et ses cuisses musclées, voilà une vision complètement inédite pour le fappeur et la fappeuse. Jamais, je dis bien jamais de ma vie de branleur, et j’en ai déroulé du gigabit, je n’ai eu droit à ce point de vue. La caméra adopte le regard de la femme et nous fait vivre de l’intérieur à quoi ressemble une fellation. Quelle merveille !
Que celui qui a osé produire un POV féminin hétéro avant POVD lève la main, parce que je suis passé à côté et je le regrette. Même sur les tubes gay, je n’ai pas réussi à trouver une vue depuis les yeux de celui qui suce. Même chez Dana Vespoli, qui pourtant est une experte du genre, les POV sont soit lesbiens, soit à base de strap-on, sans forcément de fellation.
En plaçant des plans du point de vue féminin dans une scène conventionnelle, on offre au fappeur la possibilité d’appréhender ce que sa partenaire ressent pendant l’acte sexuel ; on offre à la fappeuse la chance de retrouver une vision familière à son expérience du sexe. Le POV féminin hétéro ouvre la voie à un porn plus doux pour tout le monde.
Certes, ce plan de fellation inédit n’a pas duré, on retourne rapidement sur le front de l’homme. Dans le reste de la scène, ils réutilisent la vision féminine pour d’autres positions, mais rien d’aussi saisissant que cette pipe. J’en suis encore tout chamboulé.
Le POV style GoPro a de l’avenir dans le porn 3D immersif de l’Oculus Rift, Gonzo nous en a parlé. On espère que les producteurs auront le courage de considérer le POV féminin hétéro et de pousser plus loin l’expérience avec des scènes entières.
Edit : Depuis l’écriture de cet article, la vidéo en question a disparu du site officiel (mais elle persiste sur un tube obscur). Un mauvais augure pour le POV féminin hétéro.
« le POV tournait en rond et me rendait froid et plutôt mou. »
Il faut ce tourner vers le POV japonais qui regorge de pépite, notamment la série Antholgie de AUDAZ Japan.
Merci ! On rêverait de faire le Tag Parfait en japonais tellement leur culture porn est infinie, malheureusement, c’est assez hermétique quand on ne connait pas la langue.
La plus grosse surprise de cette vidéo : l’emploi de la prise de son binaurale. Bordel, pourquoi n’avoir pas découvert ça plus tôt ? Le principe a selon moi autant d’avenir que l’Occulus Rift dans le pron (c’est d’ailleurs le même principe)
L’Oculus et le son binaural devraient associés en permanence pour une meilleure immersion, c’est vraiment indispensable.
http://www.pornhub.com/view_video.php?viewkey=932390378 pour les curieux.