Jesse Willesee, la cam, le chômage et Tony Abbott
On a du mal a saisir la démarche vaguement provocatrice de Jesse Willesee. Cet artiste australien de vingt-sept ans, « Andy Warhol des temps modernes » autoproclamé, s’était déjà illustré il y a quelques mois en lançant sa campagne Marijuana is Not a Crime. Énervant comme un adolescent qui se lève à quinze heures le dimanche, il s’était photographié pilon à la main devant plusieurs commissariats pour protester contre le rejet du cannabis à usage médical par le gouvernement Australien. Doigt d’honneur, skate, casquette et cheveux crades : la panoplie complète. Le pire, c’est que cette provocation a marché et qu’il a eu droit à sa petite flopée d’articles.
Jesse Willesee vient de dévoiler sa prochaine performance, intitulée Cam Girl/Cam Boy. Après la drogue, le sexe ; on ne se refait pas. Cam Girl/Cam Boy proposera une réflexion sur l’industrie du live show en faisant s’ébattre simultanément cinq couples de mannequins dans cinq chambres d’hôtel différentes. Jesse Willesee a précisé qu’aucun acte sexuel n’aurait lieu, les dix acteurs ne feront que simuler. La performance sera retransmise en direct sur le web, rendez-vous le 19 juin sur le site officiel de l’artiste. L’entrée coûte dix dollars. Ah ok. Bon…
Avec Cam Girl/Cam Boy, Jesse Willesee entend dénoncer les coupes opérées par le premier ministre Tony Abbott sur le budget de l’aide sociale : « Vers quoi les 19-20 ans vont-ils se tourner s’ils se font virer et qu’ils ne peuvent pas toucher le chômage ? […] Ils peuvent aller sur un site de cam et commencer à se faire de l’argent le jour même. » Il se défend de tout jugement de valeur et ajoute : « Quand tu parles de ça, les gens pensent tout de suite à du sexe hardcore, mais c’est rarement comme ça que ça se passe. » On vous avait dit que c’était un peu flou. Ça l’est sûrement pour lui aussi.
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