Peace of Mind – Bianca Freire
Longtemps, au grand jadis, nostalgie feinte à demi, de la version et du thème, la paix de l’âme n’effleurait pour moi qu’une toge austère : Sénèque, du haut de sa statue de Cordoue, troquant en margoulin du concept corps durs et corps mous pour une âme sans corps. Une âme lavée, purgée, décrassée de ses passions fondamentales – peine, désir, crainte, plaisir – par le Karcher stoïcien de son De tranquillitate animi. Une âme sans vice, vaporeuse et flottante, sur le Nirvana muet de cette insensibilité sereine au doux nom à coucher dehors : ataraxie. De la joute théorique contre les philosophes péripatéticiens à l’amour des filiformes péripatéticiennes, il n’y a cependant que le nano-grand écart d’un clic ; et nous voilà transportés, par-delà l’Atlantique, vers une latinité plus contemporaine.
Elle est née le 29 décembre 1986, au Brésil, dans la région de São Paulo. Elle mesure 1 mètre 73, a les cheveux bruns, les yeux marron. Elle arbore une étoile sur son épaule droite, aime manger japonais, boire des jus de fruits et joue à Super Mario. Elle a, en somme, toutes les caractéristiques de l’étudiante Erasmus parfaite, de la fille cool, craquante, choupinette qui, la chaleur des danses estivales perlant d’une chevelure savamment défaite, sait vous guider d’une caresse engageante vers l’évidence de l’instant. Voilà l’archétypique ruelle déserte, au terme d’une ascension escarpée, où la main, sous le lampadaire voyeur qui ne s’allumera plus, peut se lancer, en Christophe Colomb rapine, à la découverte d’un Nouveau Monde infra-textile. Epaules frêles, rebondi fessier, bourgeonnement tétonique de la prime jeunesse…
Bianca, puisque c’est son prénom, croise les atouts de Keira Knightley, de votre amour de collège et de cette prof d’EPS vacataire de 1ère ES2 à qui, tous les mercredis de 10h40 à 12h25, vous avez assidument rêvé de faire tomber le survêtement Panzeri et, enfin, mettre à la lumière blafarde du jour ce cameltoe gluant dont l’occultation, pendant les cinq longues minutes où l’on devait tirer sur les ischio-jambiers, vous a longtemps toisé. Entre superbe, munificence, mystère et impertinence, l’entre-jambe de Bianca joue la même carte, mais avec le twist d’une divine surprise qui fait toute la différence : une verge fournie et généreuse que le glabre de ses cuisses fines et satinées ne laissait deviner.
Stupeur pour les novices, joie certaine pour ceux qui pratiquent ce tag depuis belle lurette, Mlle Freire est une Brazilian shemale, une catégorie qui, malheureusement, arrive trop souvent à concurrencer en horreur le cabinet du docteur Petiot. Ah ! Combien d’équations improbables, combien d’hybridation interlopes, j’en pleure, entre les derniers numéros de So Foot et de Closer : les jambes de Roberto Carlos + les seins de Victoria Beckham + les bras de Dani Alves + le maquillage de Lady Gaga + la tête de Brandão = mamma mia let me go. Mais heureusement, elle est là, la petite Bianca, shooting starlette émergeant, telle la Vénus deBotticelli, par-delà l’écume des traitements hormonaux et des opérations pour déployer en ravisseuse ravie une féminité originelle. Quoique, les mythes coupent également dans le vif, la tradition populaire voulant qu’Aphrodite soit née du sexe d’Ouranos, tranché par Cronos.
Sur la toile recomposée, l’admirateur, lui, aimerait se peindre en Zéphyr, soufflant le vent du désir sur une carrière certes émaillée des choix discutables, comme Transsexual Rain Forrest (2007), une drôle d’orgie en pleine forêt amazonienne, ou cette vidéo dans laquelle elle se fait « violer » par un pseudo Fantômas bodybuildé ayant dû passer « en despi » voler un collant chez Tati pour passer incognito. Contrairement aux actrices TSseduction ou TS Pussy Hunters, Bianca, et c’est fort dommage, n’a que très rarement pu bénéficier d’un éclairage avantageux, d’un décor travaillé ou d’un scénario sortant du classique #guyfucksshemale. Mais c’est peut-être aussi pour cela qu’elle jouit d’une communauté de fans fidèles et nombreux. La jeune brésilienne est une transsexuelle à la beauté brute dont le visage dépourvu d’artifice pourrait, à midi en pleine rue passante, apparaître dans une foule sans que personne ne crie au loup. Princesse des mondes réels et fantasmagoriques, elle parvient à incarner la rareté ultime et la plus belle des impressions de naturel, tout particulièrement quand elle raconte sa vie sexuelle sur Twitter, pose avec ses peluches ou quand elle laisse notre imagination, cette grosse pute serpentine de l’entendement, entrevoir la possibilité d’un double milking, lactique et spermatique.
Et que nous n’oublions de parler de sa croupe incendiaire, monument parmi les monuments des tubes, surmontée, en frontispice, par le signe distinctif de la sulfureuse brésilienne : son célèbre tatouage mystificateur : Peace of mind. La paix de l’âme, un bel Everest au sommet duquel ses partenaires de jeu et ses amant(e)s ont pu grimper. Pour les autres, les branleurs anonymes, la chair est triste, hélas, et j’ai vu toutes les vids. Depuis le début des années 2010, Bianca ne tourne quasiment plus… Restent les photos, de ses nouveaux seins siliconés, toujours des plus arrogants. Sa chevelure, aux reflets blonds, révèle l’actrice hollywoodienne au sourire irradiant qui sommeillait en elle. Forte d’un catalogue publicitaire alléchant, elle a travaillé, à ce qui se dit sur les forums, en tant que modèle et/ou escort, passive et active, dans son pays natal et dans les grandes métropoles européennes, Milan, Londres, Paris… Si proche et si lointaine, cette exotique nature.
elle est a croquer
Couillu comme article ! #désolé
À quand des interviews avec des trans? Histoire d’en apprendre plus sur ces actrices atypiques (et rares acteurs comme Buck Angel), et d’aller au-delà du pur fantasme porno…
Bonne idée