La 3D perturbante de Joseph Prahler
Toquer à la porte officielle de Joseph Prahler sur Deviant-Art ne vous aidera pas, il faudra aller directement sur Tumblr pour se retrouver face à ses créations 3D. Sur prahler.tumblr.com et sur prospart.tumblr.com il laisse dériver son imagination autour de deux tags de soumission : slave et femdom.
Sur le premier, la femme esclave, celle du Marquis de Sade et du Upper Floor, se retrouve entre de bien mauvaises mains, celles des pervers qui font d’elle un objet. Mais Joseph est un vicieux et il aime prendre le terme « esclave » au pied de la lettre pour y faire intervenir des références colonialistes, de marché aux esclaves pour femme hucow (fétichisme de la femme-vache) et des clichés raciaux propre à l’interracial (le concept de « white slave » qu’on retrouve également dans le porn hétéro et gay filmé).
Ces images sont en 3D mais follement réalistes et introduisent un doute sur ce qu’elles évoquent. Elles interrogent l’acceptable, tous les fantasmes sont-ils compatibles avec l’histoire ? Quelles sont les frontières dans la représentation ? Peut-on juger l’excitation ? Bien qu’en développant ses fantasmes d’esclaves à toutes les sauces, il serait un peu malhonnête de lui prêter de mauvaises intentions. Si le divin Marquis n’avait que sa plume pour s’évader, Joseph utilise lui sa tablette graphique.
Passé ces interrogations légitimes, difficile de ne pas admirer le travail troublant et perturbant de Joseph Prahler. Son obsession pour la soumission se poursuit aussi sur Prospart, son travail sur le femdom où l’homme est esclave, homme objet soumis aux perversités des femmes, homme-teub transformé en gode organique. Encore une fois, certaines images peuvent choquer, comme ces fantasmes de « reverse rape » (prolongement fantasmé du « reverse gang bang« ). Tout ça reste des images, de la fiction où les malheurs de la vertu s’appliquerait cette fois-ci à Justin, le fils de Justine.
Joseph ne fait qu’appliquer en 3D ce qu’on retrouve couramment dans le Hentaï (jusqu’au gore avec le Guro), une technique de plus en plus facilitée par la technologie et au réalisme saisissant. Un univers pornographique en expansion qui devrait être facilité par l’émergence de la réalité virtuelle et le développement de métavers pornographiques où l’imagination n’aura plus de limites.
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