Comment j’ai vendu mes culottes sales sur Internet
Sur Internet, la culotte sale ne se cache pas au fond du panier à linge mais elle est un trophée, un tag parfait physique et odorant pour les amateurs et fétichistes. Plus qu’un simple accessoire, elle se monnaie et permet de tisser un lien fort entre la vendeuse et son acheteur. Elle est le fruit d’une relation complexe et profonde. Dans le cadre de ses études en sociologie, Hannah s’est infiltrée plusieurs mois sur ce marché parallèle exigeant. On est allé recueillir son témoignage pour connaître les dessous propres du business de la culotte sale.
Tu as commencé à vendre tes culottes sales dans quelle démarche universitaire et pendant combien de temps ?
J’ai vendu mes culottes pendant quatre mois, l’an dernier, dans le cadre d’un master de sociologie. Ça faisait un moment que j’y pensais. À l’époque, je cherchais à la fois un bon « terrain d’enquête » pour mon master et en même temps un moyen de me faire un peu d’argent tout en m’amusant un peu. J’ai longtemps observé le fonctionnement des sites, discuté avec des vendeuses et des acheteurs avant de me lancer. Quatre mois, c’est très court mais ça m’a quand même permis de pouvoir observer des choses intéressantes.
On trouve quel type de client sur ce marché ?
Le client type n’existe pas. De la même manière, il n’y a pas de marché unifié. D’un site à un autre, le style, les acheteurs et les vendeuses différent. D’autre part, une seule vendeuse ne peut pas avoir un point de vue exhaustif sur les « amateurs » (entre vendeuses la relation au client est euphémisée, on parle d’amateurs plus que de clients).
Mes clients étaient des mecs comme tout le monde, il y a de tout, et on est souvent loin des clichés de la « misère sexuelle ». Certains sont fétichistes depuis des dizaines d’années, d’autres découvrent tout juste le fétichisme ou ne le sont même pas vraiment et cherchent une autre forme de rapport érotique. Certains aussi se retrouvent là, mais ne sont intéressés que par le moneyslavering [esclavage financier destiné aux hommes qui aiment donner de l’argent aux filles qui aiment en recevoir – ndlr] ou les plans culs, d’autres encore utilisent le site comme une messagerie rose. Difficile d’avoir une idée de la moyenne d’âge ou de l’ancrage géographique des clients sans vraies statistiques, mais on trouve des hommes de tout âge, j’avais autant des clients de 25, 35, 50 ou 65 piges, et d’un peu partout en France si j’en crois les adresses utilisées pour les commandes.
Quel rapport entretenais-tu avec eux ?
On ne vend pas des objets sur étagères comme Amazon. On vend une relation érotique dont le véhicule est une petite culotte sale. De ce fait la relation entretenue avec les clients est primordiale (et donc chronophage). Tout d’abord, il y a une longue phase de « négociation » avant qu’un client passe commande. C’est une phase de test, le client cherche à vérifier que l’on correspond vraiment à ce qu’il cherche, et nous à comprendre le mieux possible son fantasme, pour pouvoir y répondre parfaitement. On envoie des photos, on fait connaissance, on s’excite tranquillement… Il faut aussi anticiper si le mec va finir par passer une commande, ou non. Si un deal est trouvé, le dialogue érotique amorcé continue et devient un peu plus intime, le client prend des nouvelles de l’évolution de sa commande, c’est l’occasion d’échange de photos (du genre : mon fond de culotte et moi à J+2) et d’élaboration de scénarios érotiques.
La discussion que les hommes engagent est surtout une façon d’alimenter l’imaginaire de leurs fantasmes et non d’entamer une relation conviviale suivie. L’enjeu c’est que le mec qui va aller chercher son paquet doit être le plus heureux des hommes et au summum de l’excitation. Il faut qu’il n’ait pensé qu’à ça, qu’il l’ait attendu nuit et jour, qu’il brûle d’impatience, bref on doit faire de lui un gosse à quelques jours de Noël.
As-tu eu des demandes spécifiques ?
De base toute demande est spécifique! D’ailleurs une précision : les petites culottes sales ne constituent qu’une catégorie, un exemple d’objet proposé à la vente. Les sex-toys, la lingerie, les chaussures et chaussettes restent des grands classiques, mais les vendeuses sont pleines d’imagination. Certaines vendent des bonbons très intimes, à boire et à manger, des articles de salle de bain organiques (ongles, cheveux, poils…) ou non (protections périodiques, cotons usagés, serviettes de bains sales, fleur de douche, déodorant…), des articles de sports bien sûr, mais aussi des draps, des rouleaux à pâtisserie – et tout un tas de trucs insolites. Dans la façon dont ils sont proposés à la vente – dans l’agencement des catégories d’objets ou dans la façon dont sont rédigées les petites annonces, tout est fait pour donner l’impression aux acheteurs qu’il s’agit là de « fragments d’intimités », des petits trésors qu’ils auraient eux-mêmes pu « chiper ». Le plus important ne semble pas être l’objet en lui-même mais l’histoire dans laquelle il s’inscrit : plus il aura l’air authentique, plus il aura de la valeur.
Chaque vendeuse gère sa boutique et peut laisser libre cours à son imagination, ou répondre à celle de ses amateurs. Dans l’ensemble, les clients savent très bien ce qu’ils veulent et expriment leurs souhaits avec précision. Tout est détaillé, négocié, défini. Combien de jours on porte un sous-vêtement, comment (pour dormir ? Après avoir baisé ? Est-ce qu’on s’essuie avec après avoir fait pipi ?), est-ce que l’on se lave pendant la période où l’on porte la commande etc.
Donc oui, pour répondre, on m’a fait des demandes spécifiques, j’ai refusé certaines et accepté d’autres, mais je garde pour moi ce que c’était.
Tu as eu des demandes pour des vidéos custom, de la cam, ou ce genre de choses ?
Oui, pas mal, pourtant sur mon profil je précise que je n’en fais pas. La plupart du temps, quand je dis non les mecs partent. Mais il y en a qui attendent un peu avant de retenter leur chance. La cam ne me branchait vraiment pas, tandis que pour les vidéos custom, je pense que j’aurais fini par céder à la tentation.
L’achat d’une culotte est parfois simplement la première étape d’une relation qui, si elle satisfait les deux parties, amène progressivement à des échanges plus importants (webcam, vod, voire remise en main propre).
Comment gère-t-on l’envoi de culottes ? Est-ce que ça devient un vrai taff ?
Le paiement se fait la plupart du temps en ligne. Certains clients se font livrer à leur domicile, mais le plus grand nombre en poste restante. Deux règles importantes doivent être respectées : une commande doit être envoyée dès qu’elle est prête, si on laisse traîner on perd un client (et on prend le risque d’avoir un mauvais commentaire), d’autre part c’est pas parce qu’on envoie une culotte sale qu’elle ne doit pas être fraîche : comme Carrefour, la vendeuse de culottes sales s’engage pour la fraicheur de ses produits ! Si un jour vous commandez une culotte, ne vous étonnez pas de la recevoir dans un sac congélation, c’est le meilleur moyen pour qu’elle soit encore humide, douce et odorante.
Si on vend régulièrement ça devient un vrai taff, la préparation des commandes demande du boulot et du savoir-faire et chaque fille a ses petites astuces, que je ne dévoilerai pas ici, mais il faut clairement être très organisée si on veut honorer ses commandes. On ne doit surtout pas se mélanger et penser à tous les détails, comme personnaliser chaque commande, en écrivant un petit mot ou une dédicace sur la culotte, et entretenir notre réseau, se rappeler de chaque client dans le moindre détail, répondre avant qu’ils ne s’impatientent trop, vérifier la réception, le paiement etc.
Tu as une idée de la durée de vie d’une culotte sale ?
Aucune idée. Ça dépend des hommes et de leur statut marital. Certains clients se séparent de l’objet de plaisir quand celui-ci ne sent, ni ne goûte plus rien. D’autres dorment avec pendant des semaines (en doudou, en culotte et parfois même en bonnet de nuit). J’avais un client qui m’avait envoyé une photo d’un coffre d’où débordait des dizaines de culottes et des paires de collants.
Peut-on faire “fortune” en vendant ses culottes ?
Non, en ne vendant que des culottes ou des objets intimes ça me semble impossible. Mais la plupart des filles vendent aussi des photos et surtout font des vidéos et des cams. Je suppose qu’en mettant bout à bout les bénéfices de leur ventes, les cadeaux et les dons, elles arrivent à faire un peu de thune, mais fortune, non, je ne pense pas.
Ce qui est délicat c’est de vendre sans en avoir vraiment l’air, l’argent est assez tabou et le côté commerçante n’est pas très bandant. Il faut avoir l’air ingénue, entretenir l’idée que l’on ne fait que ça que parce que l’on est libertine, perverse etc. que l’argent ne sert qu’à couvrir les frais.
On voit dans la sexcam que pour réussir, il faut créer la frustration, l’attente et finalement savoir se faire désirer. Qu’en est-il dans le business de la culotte sale ?
C’est exactement la même chose, il faut faire en sorte que les clients soient prêts à acheter n’importe quoi juste parce qu’on l’a touché. On doit être « adorée » littéralement et cela tient aux mêmes mécanismes et trouver le bon dosage entre frustration, excitation et dévoilement/action. On discute beaucoup avant de conclure une vente, cet échange est crucial pour arriver à faire monter le désir et les enchères.
J’ai une chance d’avoir un public féminin si je vends mes slips ou c’est typiquement un rapport homme-femme et entre hommes ?
Je dois avouer ne pas avoir d’hypothèses explicatives, mais les vendeurs hommes n’intéressent que le public gay.
Que retiens-tu de cette expérience ?
J’ai été très frappée par l’originalité des vendeuses, leurs intuitions marketing, c’est un vrai business ! Celles qui se démarquent font preuve d’un sens du commerce très fort. Je ne m’attendais pas à ce que leurs profils soient aussi hétéroclites. Il y a bien sûr beaucoup de jeunes étudiantes ou des trentenaires mais aussi une part importante de femmes qui ont (parfois largement) passé la cinquantaine.
Enfin, et surtout en observant minutieusement la vie d’un site de vente j’ai pu remarquer que ce tout petit monde était structuré par une communauté très active sur les forums, blogs et sur le site lui-même. Ils permettent aux vendeuses d’échanger des conseils pratiques, de discuter de leurs clients, mais aussi de parler de la pluie et du beau temps. De nombreuses vendeuses sont devenues amies via cette communauté, j’ai même eu la chance de rencontrer une vendeuse qui avait divorcé pour se mettre en couple avec un de ses acheteurs.
Pour la contacter : socio.culottes.sales@gmail.com
Merci pour cet article. Je suis une Money Mistress depuis 5 ans maintenant et je me suis toujours intéressée à la vente de mes culottes sales. C’est top, je viens de m’inscrire!
Olala, ça fait tout drôle de lire ce genre d’article en étant soi-même vendeuse sur le site^^
Personnellement ce genre de site me gêne. Sous prétexte qu’il y ait une demande , il faut forcément qu’il y ait une offre pour y répondre.
Mais bon il y a pire comme les « money mistress » mentionné dans le commentaire plus haut. Les femmes qui rentrent dans ce genre de business (tout particulièrement le money slavering) devrait avoir honte d’elles ! J’ai étudié un peu le sujet en visitant les blogs de certaines (ceara lynch par exemple) et je m’étonne toujours de leur absence d’humanité : tout se monnaye en particulier les névroses (et la misère sexuelle) de certains hommes.
Les hommes qui réclament ce genre de service , devraient plutôt dépensé une petite partie de cet argent pour se soigner auprès d’un psy.
T’es pas tombé sur le bon site pour sortir de genre de commentaire mais bon :’)
Je dois vous remercier de ne pas avoir censurer mon commentaire?
Honnêtement je ne vois pas en quoi il est choquant mais bon :’)
MERCI MERCI MERCI Juste une chose, connais tu la sexualité? Il s agit la de la sexualité et non de la reproduction!!
Ton erreur vient de la confusion entre la reproduction et la sexualité, beaucoup de personnes croit que la sexualité se definit par la reproduction (préliminaires puis penetration), or, la sexualité ne s apprend pas (éducation/scolarité/norme/incitation), elle est d instinct naturel et psychologique, elle vient tout d abord de notre perception imaginaire, puis l imagination se transforme en réalité.
Alors oui, la sexualité est en réalité un symptome psychologique, le gout et les choix des personnes varient, le sujet est tabou en société, mais les differentes pratiques existent.
C est chacun qui trouve son plaisir.
Ne fait pas aux autres ce que tu n’aimerais pas qu’on te fasse,
Personne n est pas parfait, donc toi aussi…
PS : si tu remarque, je ne porte aucun jugement ou aucune discrimination/injures sur toi et les autres.
Bonjour,
Je vends de la lingerie portée et des collants chaussettes bas mi bas portés. Ça vous intéresse ?
Mon site Internet : https://culottestringchaussuresportes.wordpress.com/
Dites moi ce qui vous intéresse pour passer commande.
Paiement par carte bancaire, Paypal ou éventuellement chèque ou espèces. Pas de remise en mains propres. Pas de séance. Discrétion assurée.
Je ne cherche pas un petit copain ou un plan Q, je ne fais pas de cam, je ne réponds pas aux appels sur Facebook, ni au téléphone. Je reçois des dizaines de messages par jour, je réponds quand je peux/veux.
Bonne journée
Noémie LEAFET
Coucou,
Je suis inscrite sur un site génial de fétichistes !
Il y en a pour tous les goûts : lingerie, chaussettes, chaussures, et même des photos et des show.
Venez vous faire plaisirs !!!
http://www.vends-ta-culotte.com/main/aff/28957
marie, 20 ans étudiante en secrétariat, je vous propose mes services pour mes sous vetements usagés (culotte, string, shorty, boxer masculin, soutien gorge, chaussettes, soquettes),
contactez moi par email et dites moi ce que vous désirez, photo avec le sous vetement porté pour toute commande email marieculottesale@hotmail.com
Bonjour,
Je me suis inscrite depuis peu à un site pour vendre ses culottes et en une semaine environ j’ai gagné 61 € (je débute seulement). Si ça vous intéresse vous pouvez vous inscrire ici :https://www.vends-ta-culotte.com/main/aff/80308