L’insolence culinaire de Botanero Moritas
Qu’est-ce que c’est le food porn ? C’est pleurer devant une image, la bave au bec. C’est tenter de traverser l’écran pour soulever la marmite et s’y jeter dedans. C’est rendre glamour la bouffe mais surtout la rendre excitante. Pas une excitation sexuelle, mais mentale. Transformer ses émotions en beurre fondu persillé sur le dos d’une entrecôte grillée et saignante. C’est à peu près sur cette idée là que le restaurant mexicain Botanero Moritas à San Pedro a fait appel au studio Cechval pour réaliser quelques petites vidéos vantant les mérites de leur cuisine.
On imagine aisément la réunion entre les deux protagonistes, qu’on vous restitue dans son intégralité et sans accent :
— « On est un restaurant, on est classe. Comment nous mettre en valeur à l’international ? »
— « Classe et excitant, ça me fait penser à du porn, genre Nubile Film, vous voyez l’idée ? »
— « En remplaçant les filles par de la viande et des jambons, je dis oui. N’y vois là aucun rapport direct, on veut pas d’emmerdes »
— « Ça marche, je vais vous faire bander avec des tomates et de la coriandre »
— « T’as compris l’idée petit. T’iras loin ».
Une caméra dans les fourneaux, des gros plans savamment amenés et une GoPro pour le côté authentique et gonzo et nous voilà en présence de ce qu’on pourrait qualifier d’insolence culinaire, tellement le billet d’avion pour le Mexique nous fait de l’oeil. Jugez plutôt ce tryptique porc dans sa couche de palmier / viande saisie parfaitement et simple riz à la tomate avec oeuf à cheval. Un hymne à la bouffe, une ôde à la vie :
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