Jasmine, le spliff et l’artiste

Les mots traversent les âges mais peuvent parfois être esclaves de la modernité. Quand Deslogis a déposé son poème au bureau, on était bien embêté. La vidéo provenait d’un tube et son blason indiquait clairement qu’elle appartenait à John B.Root, fervent défenseur de l’art mais aussi en guerre ouverte contre les tubes depuis tant d’années.

Que faire ? Mettre le poème à la poubelle ? Publier la vidéo avec l’assurance qu’elle saute en moins de 24h ? Se fâcher avec John, déjà bien assez en colère comme ça ? Aucune solution s’offrait à nous puisque l’industrie fait du surplace et que les producteurs restent accrochés aux abonnements mensuels comme des moules à leur rocher. Nous voilà donc avec un poème sans support, le cul entre deux chaises, à l’image de notre frustration. (Gonzo)

Après l’taf elle aspire Jasmine
À s’faire un stick. Est-c’ de son ter
Que Jasmin’ tire
Son air d’instit’ ?

Mystère…

Avant l’amour et ça c’est sûr
Jasmine effrite un shit afghan ou
Périphérique
… Et voilà qu’elle s’excite
Et signe avec le matinal
Un contrat d’existence, un qui l’irrigue
Ainsi qu’une algue

D’Amsterdam.

Mais d’ailleurs est Jasmine
Et souples sont
Ses naïves virgules
Et souples sont de l’échine au menton

Ses rimes.

C’est alors qu’elle applique on ne sait d’où
Son contrat d’existendre en 2-3 mouvements, puis
Soixante-neufement

On fume.

D’après mon aphte elle aspire, Jasmine !
Quand elle a c’tic après son spliff

De s’endormir

Comme une artiste.

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