La cumpilation de la semaine #47
Cette semaine au Tag Parfait : concours de brasse coulée et d’apnée. On vit sous l’eau, on a le temps de rien et vous vous dites qu’on est des énormes branleurs alors que non, on a juste pas mal de boulot et de projets en souterrain. Veront-ils le jour ? On l’espère. En attendant, on a quand même réussi à compiler notre veille et en garder le meilleur pour vos mirettes. Voilà notre pot pourri de la semaine, garanti sans aucune cohésion entre les sujets.
• Qu’est-ce que l’érotisme et qu’est-ce que la pornographie ? Assurément un vaste débat qui n’en finit pas, mais ce n’est pas pour autant qu’il faut le laisser de côté. The Holy Culotte lance des pistes de réflexion sur la définition complexe de ces deux termes. En définitive, la distinction entre les deux procède d’un jugement de goût propre à chacun, et touche à des valeurs morales. On en a pas fini avec ce cher Kant.
• Dans le merveilleux état du Minnesota, éjaculer dans le café de ses collègues n’est pas un crime sexuel. C’est en tout cas ce qu’a conclu la justice après une plainte mettant en cause une très mauvaise blague de travail. L’absence de lait et de sucrette n’est jamais un prétexte légitime pour jouer avec les fluides corporels, souvenez-vous en.
• La semaine dernière à Austin se déroulait le festival SxSW : une partie dédiée à la musique, l’autre au cinéma et une dernière aux médias interactifs. Un journaliste de The Verge y était et a assisté à une conférence sur le future du porn par Brian Shuster, boss de Utherverse qui édite le métavers sexuel compatible avec les casques de réalité virtuelle : Redlight Center. Prendre un point de vue exclusivement masculin et hétéro n’a visiblement pas du tout plu au journaliste, encore moins l’idée de “singularité sexuelle” qui tendrait à nous faire croire que nous sommes à l’aube d’un changement majeur dans nos vies sexuelles. D’après lui, la conférence aurait du s’appeler : “Le futur grotesque du sexe pour les hommes hétéros qui détestent le sexe”. On peut difficilement lui donner tort à la vue du report un peu édifiant de la conférence tenue.
• Mais The Verge est un site techno-friendly et publie également un long article enthousiaste de Lux Alptraum du Washington Post sur le site VRTube.XXX et ses hologrammes porno. Le futur du porn sera immersif et virtuel, on en est certain mais il ne remplacera jamais la sexualité, n’en déplaise à Brian Shuster.
• Le 19 avril prochain à Brooklyn, se tiendra le premier Queer Porn Film Festival. On se pose encore la question de quelle genre de primauté il s’agit, car le NY Porn Film Festival (lui aussi premier du nom) ne reniait pas ses penchants queer, les Feminist Porn Awards en sont à leur dixième année, le Melbourne Queer Film Festival affiche déjà 25 éditions au compteur et La Fête du Slip de Lausanne pourrait tout aussi recueillir le label. Quoi qu’il en soit, ce festival porté par Courtney Trouble, Tobi Hill Meyer et Jacqueline Mary est totalement indépendant de tout sponsor et proposera une immersion avec des productions underground et autres expérimentations artistiques, sexuelles et politiques.
• Yugo the Bunker est un restaurant gastronomique japonais situé à Madrid, dans un bunker de la seconde Guerre Mondiale. Derrière cet emplacement solide se cache des fourneaux qui le sont tout autant. En un petit spot, le restaurant dévoile une bonne partie de son savoir faire et nous donne envie de sauter dans le premier avion, direction la capitale ibérique. Du food porn d’une violence pure.
• Que serait la vie sans le porn ? Pour son émission Guy Code, MTV a imaginé dans petit sketch cette dystopie, du point de vue des hommes. En utilisant les clichés quelque peu éculés du livreur de pizza ou du réparateur à domicile, la vidéo souhaite créer une ambiance cocasse, basée sur le quiproquo entre des femmes aux remarques suggestives et des hommes qui leur répondent au premier degré. Un décalage quelque peu paradoxale et donc discutable.
Pour vérifier qu’un monde sans porn relevait de l’impossible, MTV est allée poser quelques questions à une sociologue et spécialiste de l’industrie, Dr Chauntelle Tibbals. La réponse est heureusement sans appel : on ne peut se passer de la représentation de la sexualité. En bonus, la sociologue pousse la réflexion jusqu’à notre rapport actuel au porno et tous les questionnements qui bourdonnent autour.
• Vis ma vie de camgirl, épisode 248. Le quotidien espagnol El Pais s’intéresse à la vie des camgirls locales (sans jamais en prononcer le mot). Une inspection en bonne et due forme bien qu’un peu tiède du milieu. El Pais préfère mettre l’accent sur le rapport du travail marchant plutôt que sur le plan créatif et épanouissant. Ce dimanche c’est au tour du magazine 7 à 8 de TF1 de s’y pencher, on leur a donné pas mal d’infos, pas sûr que la machine de la télé et son besoin incessant de noircir le trait rende justice à tout ça. Pour être honnête, on a pas mal peur que ce soit une longue tragédie devant le petit écran. À voir…
Sur le premier point : « la pornographie, c’est l’érotisme des autres », disait Chépluki. Je trouve que ça résume bien la chose.