Keisha Grey et la Corde Raide
Keisha a cet espace entre les dents qui a rendu fou plus d’un marin
Suite à un désacord artistique avec le chien le plus cinégénique du cinéma franco-suisse, Jean-Luc Gode/Art ne réalisera hélas pas Adieu au Bondage. Malgré tout, on peut espérer découvrir de jolies choses de ce côté là, grâce à Eric Minth Swanson et ses réalisations. Son film au long cours s’intitule ROPE [dont on vous parlait déjà l’année dernière] : un réel objet d’art contemporain organique et une exploration sensuelle et léchée des corps encordés, démontrer que l’immobilité érotique a tout de la libération sexuelle. Briser ses cordes pour mieux jouir ? Et si c’était l’inverse, plutôt ? En sortant la corde, on l’applique sur chaque centimètre de peau qui alors ressort, et chaque centimètre est valorisé, pris en considération, et chaque courbe d’être sublimée comme un tableau, chaque endroit un tant soi peu rebondi de rebondir plus fort.
Evidemment, par le truchement des dialogues, débat sur l’objet-corps et les désirs, on retrouve là l’idée propre à toute production un tant soi peu avant-gardiste, artistico-moderne et autres happening, à savoir ne pas tant encorder mademoiselle que les normes répressives, les tabous tenaces, les préjugés las, la standardisation des fantasmes, prendre le tout et jeter le paquet à la mer telle une bouteille par Kevin Costner.
Et ces images, alors ? Car trop de digression tue l’excitation… Eh bien, c’est beau comme un chocolat chaud bien chaud. Belle montée en pression très loin des divers derniers succès de l’érotico-toc, mine coquine de Keisha dans ce quinzième épisode (et sa particularité dentaire qui effectivement m’excite comme si j’étais un matelot retenu en mer depuis quinze ans — le rhum pour seule copine), corps superbe offert au spectateur-complice comme un bonbon (ces formes, Doux Jésus), corde qui retient une belle paire de fesses charnelle à se damner, prétentieux têtons qui joliment pointent, resserés par le cordage, vers un avenir meilleur. Puis le rire. Celui qu’on ne trouve pas dans Adieu au langage.
Le rire de Keisha. Keisha Grey, ses seins, son popotin poétique comme la lune de Méliès, son sourire qui m’englobe et ses dents qui font craquer. Sur la corde raide, raide d’amour nous sommes, et le lasso est tellement plus excitant qu’un Salo. À corde et à cris, j’en jouis.
Si vous aimez remonter dans le temps, vous pouvez suivre les épisodes précédents par ici :
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