Zoe, Miley, Lenny et P Diddy : les clips de la semaine
Une ribambelle de vignettes sexy s’esquisse à travers le flux des clips du jour.
P Diddy dans une pub pour son nouveau parfum, costard et grosse bagnole en sus, il y avait de quoi persifler. Pourtant, le clip vaut le coup d’oeil, principalement pour les plans bien chiadés de la belle Cassie, captée comme une James Bond girl de l’ère SM. On pense pas mal au couple Kanye-Kim il faut l’avouer : la Belle et la Bête, la nymphe dénudée et le gros dur qui s’en empare tout en s’offrant à elle. Esthétique de la pub pour senteurs lisses oblige, le tout est beaucoup moins mégalo, mystique et explosif que les dérives visuelles de go go West. Mais en ces temps d’érotisme sans charisme, c’est toujours mieux que rien.
Délire plus vintage que le clip du Sex de Lenny K. Rock en pleine tronche évidemment, au service d’une digression fifties en noir et blanc placé sous le signe de la tentation hérétique. Entre quelques images de bonnes soeurs, une belle femme fatale tout droit sortie des pulps de l’époque s’incruste en fin de parcours et émoustillera les plus nostalgiques. On a quand même connu Kravitz moins gentillet et plus ludique, ne serait-ce qu’il n’y a pas si longtemps via le clip de The Chamber, où, à l’instar de P Diddy dernièrement, il se la jouait esthète des chambres d’hôtel. La mode est depuis trop longtemps à la dentelle noire, aux parties de jambes en l’air luxueuses et autres corps de papier glacé incrustés dans des décors trop propres. On veut de l’humain, foutredieu. Des seins et des fesses.
Et justement, c’est dans une hotel room glauque, et chez la fille Kravitz, qu’on trouve, entre quelques vêtements négligemment étalés, le clip de la semaine. Lolawolf régale son monde avec BITCH (en lettres capitales, ça sonne mieux), plutôt éloigné du Work Bitch de Britney. Analogie cohérente puisque cette suite d’images crapoteuse, de séquences parasitées, de flous souvenirs façon VHS rouillée ressemble à un lendemain de soirée pourrave dans la vie de la starlette, la descente miteuse et bourdonnante qui suit les pluies de paillettes. Gros plans zébrés façon films grindhouse sur des lèvres, des entrejambes, des regards perdus au lointain, bouts de vie vide de la génération zéro. Belle déprime et gueule de bois des familles, mais c’était sans compter sur l’arrivée – en marche arrière – de Miley.
Miley, qui se la joue Juliette Lewis dans Natural Born Killers, zieute la caméra et te plombe la tête. Durant quatre minutes, une mosaique provocante de bons boules en petites culottes, clopes au bec, flingues en toc, des bribes de chair toujours plus éphémères scandées à un rythme de plus en plus vif, le tout imbibé d’une atmosphère étouffante à la néo-noir girly du style Keira Knightley dans Domino. Fascination. Un peu comme si Sofia Coppola se la jouait M.I.A. Les deux dernières minutes en off sont entièrement consacrées aux plans-panties, avis aux amateurs. On ne goûtera pas au champagne, mais il y a beaucoup mieux: l’impudeur de Miley, qui n’en finit pas de s’étaler en toiles iconiques peintes sur le web.
Trois vidéos, trois mondes : la soie caressante humidifiée par le parfum du Diddy, les idées gentiment démodées de Kravitz et les journées interminables de Zoe Kravitz. Au niveau de la pertinence comme du sexy, je pencherai plutôt sur cette dernière, qui nous renvoie à la gueule les instants de vacuité charnelle de la bling ring generation. Avec sensualité. Et sans ces foutus jeux de mains jeux de vilains bourgeois tellement en vogue depuis que la dentelle noire est (re)devenue la reine du marché. Au contraire, Lolawolf privilégie ce grain crasseux qui fait tant de bien après ces interminables nuits passées si loin de la vérité des corps. Une sorte de réponse éloquente à l’artifice des teenagers coincés dans une vie clippesque trop esthétique et polissée. Belles dames. Beau tag.
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