La grosse teub d’Homer Simpson, dans les arcanes du mauvais fap

“Is it a sin to view cartoon porn ? Cartoon porn is obviously not real. So would it be considered « lust » if it were viewed ? Lusting after unreal things doesn’t seem like a serious deal through my eyes. When it is a real female, with real breasts, then I would consider it sin; but I cannot take drawn, animated, cartoon porn seriously.”

(Joe La Morale sur un topic Yahoo)

La fameuse Rule 34 de l’internet est depuis longtemps devenue notre verset saint. Inévitablement, le moteur de recherche éponyme nous invite à explorer les contrées rugueuses du cartoon porn. “Cartoon” au sens américain du terme : au-delà du hentai, d’intrépides porn-makers proposent des versions très grivoises de ces programmes occidentaux que nous connaissons tous depuis notre petite enfance. Non sans frilosité, on peut à fait googliser “Homer Simpson porn” et tomber sur un bel intitulé du style “Selma and Patty Bouvier in threesome anal with Homer” ou “Marge se fait baiser dur par Homer”.

Marge-playmate

Rien de bien étonnant quand on sait que ladite Marge fut la playmate de novembre 2009. Derrière chaque hit se cache le côté porno de la Force. Mais pas la parodie XXX classieuse, non, plutôt la contrefaçon miteuse vendue dans le métro parisien. Découvrir des channels comme Drawn Hentai ou Famous Toons Facials permet de réviser les méthodes de Mr Manatane en guise de porno à quinze balles. Spirituellement, on est en plein dans le courant Z du X.

You can almost hear their pussies squelch as the girls scream in pain and delight! (instant promo de Famous Toons Facials)

Tex Avery savait nous émouvoir en conférant des formes vertigineuses à ses pin-up animées…et en dévoilant la bouche baveuse d’un loup en chaleur, c’était le spectateur érotomane que le cartoonist dépeignait amoureusement. Las, le cartoon porn de Drawn Hentai a plus à voir avec les grosses baises crades dispersées au gré des saisons de South Park. Exemple ? Les deux premières minutes bien #horny de l’une des populaires “oeuvres” des rigolos de Famous Toons Facials.

homer-porn

Tandis qu’Homer se fait doucement mais très sûrement lustrer le service trois-pièces, son épouse veille au grain, et semble en une pause théâtrale hurler à la mort. Le rôle conféré à Marge n’est pas franchement reluisant car elle ne fait que vérifier la solidité de la porte de sortie d’une amante d’un jour. Mais peut être le léger malaise vient-il du fait qu’à l’instar d’une créature de Frankenstein de l’ère Youporn lui a été attribuée en lieu et place de langue…un énorme et consistant sex toy de couleur chair, à gerber par terre. Dans le genre threesome de fête foraine, on tient là le mauvais fap de la semaine. Nous assistons à la nique littérale et impitoyable d’une icone mainstream. Punk, le cartoon porn ?

Par curiosité, vérifions si DrawnHentai s’en tire mieux dans le SimpsonPorn. Bon. C’est du crado à l’envergure en tous points similaire. Aspect positif : le spectacle est clairement pédagogique, puisque l’on comprend que l’énorme chevelure bleu azur de la mère au foyer sert avant tout de levier durant la fellation. Super pratique. La belle touffe de Marge a enfin une raison d’être. Tu nous as caché pas mal de trucs, Matt Groening. Cela étant, quand on découvre les pathétiques balls ballotantes d’Homer, on se dit qu’on préférait les cachoteries. Et au sein de ce va et vient comique des membres aguerris, le creampie a tout d’une tarte à la crème…

Simpsons-porn

On l’aura compris, avec FamousToonFacials et DrawnHentai, la recette est simple comme un vol à l’arraché. Chiper une entière scène originelle d’un épisode histoire de “faire vrai” puis oser la rupture en balançant direct un climax porno. On dirait que les corps, ou plutôt leurs parties élaborées de toutes pièces (cul, seins et teub aux extrémités rosâtres) sont faites de caoutchouc et qu’à l’instar d’un cadavre exquis surréaliste, des bouts d’organisme sont raccrochés l’un l’autre au détriment de toute logique. Un langage discordant qui ne vise pas tant la spontanéité poétique que le trash du sexe hardcore. Les lèvres bougent et des incrustations sonores d’orgasmes s’emboitent tant bien que mal dans les bouches des personnages, ce modelage façon puzzle vrillant vers l’absurde. En fin de parcours, une flaque de sauce translucide vient recouvrir le visage de la mère Simpson, en un effet voyant de surimpression magique.

Un mauvais fap peut-il être à ce point douteux qu’il en devienne fatalement bon ? Peut être. Toujours est-il que ces cochonneries ont tout à voir avec le cinéma d’exploitation. On prend une figure immédiatement assimilable, on vend du rêve au public et on lui balance quelque chose d’indéniablement fantasmagorique (sur le papier). A l’arrivée, le burger est forcément moins savoureux que ne le laissait croire la photo. Mais finalement, on aime s’en délecter, avec ce mélange d’ironie et d’affection caractérisant l’attachement générationnel aux nanars. En un mot, du junk food porno. Entre les désirs humides de la fanbase et l’opportunisme pur. Le romantisme est mort. Le fap aussi. Pure décadence.

Some people enjoy bacon, others enjoy non-anime cartoon porn. The world is a fascinating and diverse place! (un futur Abraham Lincoln sur Reddit)

PeterGriffin

Si je devais résumer ma première réaction face à ces détournements grivois, je la mettrais en analogie avec l’étonnamment très autiste de Peter Griffin, alors que celui-ci se fait ardemment gober le mont Chauve par sa chère et tendre Lois. Il conservera évidemment ce faciès profondément stupide durant l’entière vidéo, de la deepthroat au doggystyle. Si Les Griffin est l’un des shows les plus exploités sur la toile en cette direction, force est de constater que les dessins animés pour adultes regorgent de “dessins dérivés” pour vicelards, confectionnés par des artistes amateurs, qui vont du croquis mal dégrossi à la parodie japonisante. Citons à ce titre la véritable usine à détournements qu’est Tram Pararam ou les fantaisies fappeuses de Slappy FrogColors.

Il apparait alors comme évident qu’un potache comme Seth McFarlane ait conscience de la potentialité porn de ses créations. Ses shows regorgent de MILFs toutes plus émoustillantes les unes que les autres. Mention spéciale à Donna Tubbs, l’irrésistible ebony du Cleveland Show, ce Cosby Show perverti. Les femmes-cartoon de McFarlane ont des beaux seins, des boules qu’on aimerait louer, des lèvres pulpeuses qu’on aimerait souiller, et pleines d’autodérision sexy elles détournent les stéréotypes qu’elles incarnent : la black hot comme Halle Berry du Cleveland Show, la blonde nunuche de service de American Dad! et la housewive typique de Family Guy. Sans oublier les teens affolantes qui leur servent de filles. Et à travers les tubes, chacune passe à la casserole et ça fait très mal aux mirettes. Le caractère spontané et infini du dessin, contrairement au cartoon – exigeant un minimum de taf supplémentaire et des limites gestuelles – permet absolument toutes les dérives, jusqu’à l’incest : mères et filles partouzent ensemble et fiston couche avec maman.

griffin-cartoon

Ces dessins salaces outranciers tout à fait nazes, nous les esquissions en loucedé durant les cours somniphères de l’époque-collège. Mais quand ces dessins s’animent, le spectacle reste en travers de la gorge. Bruitages dégueulasses sortis d’un hentai à deux balles, mouvements hasardeux filant la nausée, et en guise de choc émotionnel une bête surimpression blanchâtre caricaturant le cum-shot. Loin des amourettes lesbiennes ou des clips esthétiques, ce fap-là me renvoie au sexe qui tâche, à la notion détestable de “plaisir coupable”, à mes premières éjacs honteuses.

Le cartoon porn, c’est le vide ordures de la fantasmagorie moderne. La libido dans le sac à dos, on entre dans la peau de Stagliano – il faut bien trouver un pendant porn à Malkovich – et notre perception déforme tout en porno. Immortalisés ad vitam à l’état de personnages figés (bloqués sur une expression censée représenter le plaisir de la chair), nos icones cartoons quant à elles semblent mortes de l’intérieur. La preuve avec ce Fry totalement blasé qui affiche sa mine super-osef de meme de l’internet, et ce en plein coit avec la sculpturale cowgirl Leela. Entre l’inénérable expression du pote de Bender et l’action représentée, il y a tout un monde, et ce contraste garantit l’hilarité du fappeur. Il y a beaucoup d’humour (in ?)volontaire et de décalages énormes dans ces gang bangs de personnalités pop-culturelles…comme si le caractère ultra fake de la branlouze était assumé dès le départ. Comme si tout cela n’était, n’est et ne restera, qu’une vaste blague de gosse attardé.

Bon, tu fappes ou tu passes ?

Thankfully we live in the future! I am sure you are not alone…and this is the type of shit the internet was made for!
(Que vaut le cartoon porn ? sur Reddit)

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