Lexie Candy : « Je ne pense pas avoir plu à tous les acteurs avec qui j’ai tourné »
Nos régions ont du talent et Lexie Candy en est la preuve. Passée du statut de camgirl un peu mal à l’aise à celui d’espoir du porn européen, Lexie n’a pas chômé et s’est naturellement hissée dans les hautes sphères. Nourrie au gonzo US, elle a pris gaillardement le chemin de l’Europe de l’Est où son booty fait des ravages et ne désespère pas de voir le porno français sortir de sa torpeur. Rencontre avec la torride Basque sur un rooftop idyllique du XVIIème arrondissement.
Tu reviens de quelques jours de tournage chez Legal Porno à Budapest et je crois que tu y retournes très bientôt. Ce studio propose un gonzo très hardcore et par leur biais on voit des pratiques extrêmes (triple pénétration, double anale, pissing…) se démocratiser. Quel est ton point de vue là dessus et comment ça se passe chez eux concrètement ?
J’avais eu effectivement beaucoup d’avis négatif sur Legal Porno mais j’aime me faire ma propre opinion. Leur contenu me plaisait alors j’y suis allée quand je me suis sentie prête. J’avais demandé à faire une seule scène pour ne pas avoir d’engagement que je ne serais pas capable de tenir. Au final j’ai adoré. Legal Porno offre aujourd’hui aux actrices françaises une liberté d’expression dont elles ne disposent pas chez elles. Les acteurs ont été respectueux et attentifs à mes demandes. Je n’ai fait que ce que j’avais envie de faire, c’est même moi qui suis allée voir le cameraman pour demander la « permission » que se soit un peu plus trash. Ils sont nickel niveau hygiène, tu as tout ce dont tu as besoin pour te préparer que ce soit pour le lavement ou la dilatation.
Et avec Woodman ça s’est bien passé ?
Oui contre toute attente. On m’avait dit tellement de mal de lui que je ne voulais pas y aller au départ. Tiffany Doll, qui avait travaillé cinq ou six fois pour lui, m’a proposé d’organiser un déjeuner avec elle et Pierre. J’ai découvert que ce n’était pas le monstre dont on m’avait parlé, il avait même l’air plutôt sympathique. J’ai tenté le coup, il m’a fait totalement oublié qu’il y avait une caméra dans la pièce, c’était ordurier au possible et je ne m’en suis même pas rendue compte. Le seul moment où il a stoppé parce que selon lui ça allait trop loin, c’est quand David Perry me crache dans la bouche.
Ça c’est trop loin pour lui ? Lui qui pisse dans la bouche des nanas…
Pierre Woodman, c’est un personnage dont on dit beaucoup de mal alors que Rocco, par exemple, a fait bien pire. Mais Rocco a cherché la médiatisation, alors on l’a glorifié.
Justement, tu as également tourné pour Rocco, tu n’étais pas trop nerveuse ?
Pas du tout. J’avais pas mal d’a priori sur lui, j’avais entendu pas mal d’histoires assez violentes à son sujet. Une fois de plus je suis ravie d’avoir bossée pour lui et de ne pas avoir écouté les mauvaises langues. C’est donc avec grand plaisir que j’y retourne fin septembre.
Avant le début de l’interview tu me disais que tu allais tourner une scène pour B. Root avec Nikita Bellucci et que vous n’alliez « pas faire du français ». Qu’est-ce que tu entends par là ?
Dans le porno français, 95% des scènes lesbiennes sont chiantes à mourir. Ça se léchouille, ça se fait des bisous, c’est mignon, ça miaule un peu, mais on s’emmerde. Si moi je m’emmerde, le mec qui regarde va s’emmerder aussi. Avec Nikita, on est sur la même longueur d’onde, on s’est dit qu’on allait faire un truc un peu trash à l’américaine ou hongrois, où ça se crache dessus et ça se tire les cheveux. Des trucs un peu plus sale.
Quel est ton type d’acteur ?
Je suis la personne la plus « facile » au monde, dans le X comme dans la vie. Tu me fais un tour de magie et c’est gagné. Dans le porn, on n’a pas vraiment le choix. Certes, tu peux blacklister quelqu’un et dire “Lui, je ne tourne pas avec” mais se baser juste sur un critère physique n’est pas forcément cool parce qu’on ne peut pas plaire à tout le monde – moi la première. Si la personne ne me plaît pas, je vais essayer de susciter son excitation, de rigoler un peu, de détendre l’atmosphère et de réussir à la charmer pour qu’il se passe quelque chose visuellement. S’il n’y a pas de répondant, au revoir. Je vais être plus méfiante si j’ai vraiment des retours horribles sur tel ou tel acteurs. Il y a certaines prods qui te demandent avec qui tu as envie de tourner, mais ça reste rare. Personnellement je ne pense pas avoir plu à tous les acteurs avec qui j’ai tourné.
Qu’est ce qui te fais dire ça ?
Tu as des attirances physiques pour certaines personnes que tu n’as pas pour d’autres. J’arrive en général à trouver quelque chose qui va m’exciter, créer un feeling, mais ce n’est pas toujours le cas. Quand tu tombes sur un mec qui est là à se branler dans son coin et qui t’envoie chier parce que tu le touches hors caméra, c’est compliqué… Moi j’aime bien baiser tout du long. Le mec qui filme n’a qu’à se débrouiller.
Il y a des choses que tu t’interdis ? Je sais que tu veux faire les choses progressivement, ce qui est une stratégie a priori pertinente…
Des filles, ce n’est pas ce qui manque. Si en deux scènes, tu as fait une DP et un fist, il ne reste plus grand chose d’autre à montrer. Faut savoir se donner une valeur et patienter. C’est tout bénef.
Est-ce que tu as un plan de carrière établi ?
Je ne m’attendais pas du tout à ce que ça fonctionne et ça a mis très longtemps d’ailleurs. Ça n’a pas du tout marché au début mais le peu que j’avais fait m’a tellement plu que j’ai bataillé. Je n’avais pas de business plan, ni un calendrier précis. Mon but c’est d’aller aux Etats-Unis et de bien marcher là-bas. Si un jour je reviens avec un AVN, c’est la consécration, mais je ne m’emballe pas non plus, surtout que ça devient très compliqué de partir aux États-Unis en terme de papiers, c’est pénible. Les agents ne veulent plus prendre de françaises parce qu’il y a eu des problèmes. J’ai été en contact avec Mark Spiegler [l’agent star de la Porn Valley, ndlr] et il m’a dit “Je suis d’accord pour te prendre, mais il faut que tu aies un visa de travail”. En gros “je te dis non mais je te le dis pas”. Il faut avoir un visa, payer le billet d’avion, pouvoir vivre là-bas pendant un mois, avoir les papiers d’identité. Et si au bout d’un mois tu as tous les papiers, encore faut-il que tu aies un agent qui te représente.
Comment tu fais pour aller travailler là-bas avec un visa touriste ?
Ils trichent, tu n’as pas le droit, c’est du travail dissimulé. Misha Cross s’est faite refoulée à la douane parce qu’on les avait prévenu qu’elle venait pour travailler avec un visa touriste. Les russes ne peuvent pas y aller non plus. Regarde en France, qu’est-ce qui est déclaré ? Rien… C’est rare quand on te demande de faire une facture. J’ai une autoentreprise donc je déclare tout.
Tu dis que tu as mis du temps à faire ta place, qu’est ce qui t’a poussé à opter pour le porno ?
Une des collègues de travail de mon mari était sur Cam4. À l’époque, je ne gagnais pas une thune, je m’y suis mis, en solo et en duo avec lui, j’ai créé un profil Twitter pour ramener plus de monde et je me suis mise à suivre des actrices X, Liza del Sierra, Angel Summers, Nikita Bellucci… Il voyait que je suivais tout ça, que je regardais aussi du porn, il m’a dit de me lancer si ça me tentait. Ça a duré deux ans où c’était lui qui au final me cassait les pieds et moi qui était réticente !
Qu’est-ce qui te freinait ?
La pudeur. J’avais 15 kilos en plus, je ne m’appréciais pas forcément. Ça se passait bien en webcam mais j’avais peur du regard des gens. Et puis c’est un sacré truc à assumer, le porno. Tu fais ça, c’est à vie. J’étais excitée à l’idée d’en faire mais j’ai eu besoin de prendre le temps de me construire, de m’épanouir sexuellement, de me plaire physiquement… Mon mari m’a mis le coup de pied aux fesses et encore maintenant, c’est lui qui me rebooste quand je rentre de tournage et que je dis que je suis saoulée. Il a raison car ça commence à payer aujourd’hui.
Comment as-tu perdu ces kilos qui te gênaient ?
J’ai d’abord fait tous les régimes de merde qui passent. Mon corps a dit stop. Mon médecin m’a forcé à faire un rééquilibrage alimentaire par une diététicienne. Couplé au sport, j’ai perdu 10kg. Mon programme s’appelle Insanity, ça consiste à faire une heure de cardio assez violente par jour. La salle de sport, ce n’est pas pour moi, je n’ai aucune volonté et je m’ennuie très vite.
Et par rapport à ta famille ? Il y a certaines actrices qui font du X en pensant que leur entourage ne verra jamais leurs vidéos…
C’est débile, surtout à l’heure d’internet. Des gens que je connais m’ont reconnu ou sont tombés sur moi par hasard. Des clients de mon mari sont allés le voir au magasin et lui en ont parlé. Je l’ai dit à mes parents avant de commencer. Je leur ai dit que j’avais l’intention de le faire et que malheureusement, ils n’avaient pas leur mot à dire. J’y avais réfléchi pendant suffisamment longtemps, c’était ma décision. Je les ai un peu mis devant le fait accompli. Il n’y a eu aucun souci avec ma mère, par contre ça a été très compliqué avec mon père mais il a apprécié que je l’informe et il a aussi vu que ce n’était pas une passade. On n’en parle pas tous les dimanches à table mais il commence à poser des questions, il s’intéresse.
Tu as fait de l’escort ?
J’en ai fait une fois, je ne recommencerai pas. Je n’ai pas aimé la sensation d’être réduite à une chose pour laquelle on a payé et dont on dispose. Le mec qui baise en se regardant à la télé, ce n’est pas possible, j’ai un trop gros égo pour ça. Rigoler à des blagues alors que ce n’est pas drôle, je ne sais pas faire. J’ai tendance à dire les choses comme elles me viennent, que ça plaise ou non. Or en escort, tu ne peux pas te permettre ça. À un moment donné, le mec qui te paye 2000 balle la nuit, si t’as envie qu’il revienne, tu vas devoir lui lécher tout ce qu’il veut, le flatter… Mentalement ça aurait été trop destructeur de refaire de l’escort.
Est-ce qu’il y a des acteurs ou réals avec lesquels tu veux absolument travailler ?
Je veux me faire enculer déguisée en licorne ! Plus sérieusement, il me reste encore des choses à cocher. Tourner pour Hervé Bodilis, Manuel Ferrara, James Deen… J’ai envie qu’on me recouvre d’huile, parce que c’est le porno que je regarde, tout simplement. En fille, j’en ai fait pas mal qui étaient sur ma liste, j’ai eu de la chance… Sophie Dee, ça me plairait parce que j’aime ce genre de fille pulpeuse.
Comment consommes-tu du porno ?
Comme un homme. Les préliminaires je zappe, ça ne sert à rien, c’est chiant. On va direct à la pénétration et à l’éjac et voilà. Il faut que ça tape dedans et que ça soit assez violent. Mes tags favoris : DP, gay et anal. Il faut qu’il y ait de l’anal, c’est impossible sans.
Qu’est-ce qui te branche dans le porno gay?
Ça m’excite de voir ces énormes mecs ultra-musclés couiner comme des petits animaux en se faisant enculer à quatre pattes. D’ailleurs votre Tumblr me donne chaud parfois.
Tu n’as pas l’air d’être une grande fan de l’amat…
Je n’aime pas. Je veux une jolie image avec une belle meuf, bien maquillée, bien habillée, pas une girl next door. Je paye pour un porno de qualité. Je n’ai pas envie de lâcher quinze balles sur une vidéo dégueulasse où tu vois une meuf qui pourrait être ta voisine et qui s’emmerde royalement dans un décor moche avec la respiration du mec en fond sonore. Mais c’est ça qui plaît en France…
Tu as pensé à monter ton propre business ?
Je suis en train de le développer, très lentement. En France, on n’a pas la culture des actrices qui ont leur site internet où elles font leurs propres vidéos. Les filles vont se satisfaire de ce qu’on leur donne et ne voient pas au delà du cachet qu’elles touchent, alors qu’il y a pleins d’à-côtés intéressants. Le X ouvre des portes : shows en boîte de nuit, salons, shooting photos, voire des séries TV ou des trucs dans le traditionnel. Ça serait un peu prétentieux de dire que j’ai envie de changer les choses. Maintenant, si je peux le faire et amener ma touche, pourquoi pas… J’ai un peu tendance, dans la limite du raisonnable, à imposer ce que j’aime, par exemple tenter des trucs tout du long, un peu comme un gosse qui testerait les limites, tu me laisses faire ou tu m’arrêtes et je pense que c’est ça qui manque en France. Les filles ont tendance à rester dans la case « on est en France, ça on ne peut pas le faire ». Sur ma scène avec Anna Polina, je lui ai quand même craché au visage pendant que je l’étranglais, le truc que tu ne peux pas montrer sur Canal+ en général. On s’en fout, s’ils veulent couper, moi je me suis éclatée et je pense qu’elle aussi. Tout le monde dit qu’à l’étranger c’est 1000 fois mieux, mais personne ne t’interdit de faire la même chose ici. Il n’y a aucune loi qui interdise de tartiner une fille d’huile comme Liza del Sierra l’a fait dans « Liza aime les gros culs ».
Comment tu expliques cet état de fait, selon lequel le porno français ne fait plus bander grand monde ?
Il y a tout simplement moins de salopes en France qu’à l’étranger. Jessie Volt a dit un jour qu’il fallait être le plus chienne possible, ce n’est pas un hasard si elle est au sommet aujourd’hui. Les Américaines, c’est dans leur sexualité, elles n’ont pas la retenue que l’on prête aux Françaises. Notre réputation est en train de changer avec Nikita Bellucci, Chloe Lacourt chez Legal Porn ou Anna Polina qui commence à faire des trucs un peu hard aussi maintenant qu’elle n’est plus chez Dorcel.
Je trouve justement que l’on a un vivier d’actrices assez exceptionnel en France , tu ne penses pas que les réals et les prods ont leur part de responsabilité ?
Beaucoup de réalisateurs ne veulent pas se donner les moyens, ils mettent des barrières ou sont dans une forme de routine. Ils ne vont pas se casser la tête à faire mieux. Il y en a aussi qui n’acceptent pas que tu prennes du plaisir. Ils te disent que tu n’es pas professionnelle, que tu es là pour travailler et que si tu jouis, tu n’es pas payée. C’est compliqué pour moi qui jouis en dix secondes… Et certains ne veulent même pas lâcher 100 balles de plus pour une anale… À un moment, il faut savoir investir aussi si tu veux faire évoluer les choses.
Photos par 2FIZZLE – Remerciements chaleureux aux Ducs de Wagram pour leur accueil
Je ne connais pas cette actrice mais itw très interressante.
« C’était ordurier au possible », voilà qui mériterait plus d’explication…quant à la pertinente question du journaliste : « Ça c’est trop loin pour lui ? Lui qui pisse dans la bouche des nanas… », aucune réelle réponse, à part le sempiternel : « mais Rocco a fait bien pire ». il est tout de même curieux de constater qu’à chaque fois que PW est mis en cause pour ses pratiques urinaires plus que douteuses, la réponse est toujours la même : « mais Rocco a fait bien pire »…peut-être…mais cela n’excuse pas la manière dégradante avec laquelle PW traite habituellement ses jeunes « modèles » (insultes, gifles, humiliations, crachats, pisse…). On peut vraiment faire pire?
Je suis lexie depuis une époque lointaine de cam4 où son pseudonyme était tout autre. Elle est devenu plus distante avec sa communauté mais le nombre et surtout le nombre de boulet doivent être en cause. Tout cela pour dire qu’elle restera un modèle de franchise criant haut ce qui la dérange sans ce soucié du regard des autres. Continu de nous régaler de tes courbes, continu de crier au pieux comme sur la toile et dans les interview. Il sera toujours plaisant de regarder du sexes comportant plus de trois neuronnes.
On t’aime lexie, prends soin de toi tant sur les prods que les gens qui te pousse a continuer « pour que sa paye », ne te degoute pas de ce métier pour nous quitter surtout.
Muxu voisine.
Tout à fait d’accord, John.
« Sur ma scène avec Anna Polina, je lui ai quand même craché au visage pendant que je l’étranglais.(…). moi je me suis éclatée et je pense qu’elle aussi. »
Elle pense…
elle en est pas sûre?!!! Après tout, on s’en fout, y en a marre de ces françaises coincées! Un peu comme si être « le plus chienne possible », ça voulait dire être violente et humiliante. Mais on est loin du BDSM, et des meufs qui m’excitent…
De la franchise, c’est sûr, mais surtout des propos affligeants .
Bonjour,
Je viens de lire cet interview de Lexie et avec grande sincérité j’adore cette actrice .
Vraie et attirante, j’aimerai bien la suivre sur un tournage pour simplement le voire et discuter avec elle . Et si elle aime les hommes mûre pourquoi pas un échange porno avec elle !!
Transmettez lui le message
Merci
Fab