Yusaf Mack, chronologie d’un triste scandale
Drogué ou tout à fait conscient ? L’état dans lequel l’ancien boxeur professionnel Yusaf Mack a participé à un film porno gay est au centre d’un feuilleton qui a agité le monde de la boxe et du porno au cours des deux dernières semaines. Retour sur les événements.
12 janvier et avant : premières traces de la vidéo
Sur Twitter, l’acteur porno gay Bam Bam annonce que « sa dernière scène « Holiday Hump’n » est désormais disponible » sur le site DawgPoundUSA. Un film hardcore d’une vingtaine de minutes dans lequel il participe à un plan à trois avec le performeur Young Buck et un certain Philly, qualifié de « débutant » dans la description de la vidéo. A la publication de ce tweet, la scène est en ligne sur le site MyVidster depuis déjà trois semaines. Aucune date de publication n’est affichée sur DawgPoundUSA.
16 octobre : d’après Yusaf Mack
Dix mois après la diffusion de la vidéo, Yusaf Mack remarque que quelque chose cloche en allant rendre visite à sa grand-mère dans l’ouest de Philadelphie. Les habitants de son quartier d’origine ne lui adressent plus la parole. Un ami lui explique le problème : il a été reconnu dans un film porno gay. Philly, c’est lui, pas de doute possible. Depuis, la rue bruisse. L’ancien boxeur se défend, mais il finit par comprendre qu’il figure bel et bien dans la vidéo. Ces événements ont été rapportés par Yusaf Mack lui-même, le 28 octobre suivant.
28 octobre : le scandale éclate pour de bon
Le site d’information Philly consacre un article aux malheurs de l’ex-boxeur. Yusaf Mack y raconte l’histoire du 16 octobre et lâche la bombe qui va propulser l’affaire vers les gros titres internationaux. Dans sa version, un inconnu lui a proposé un rôle dans un film porno hétéro après l’avoir contacté sur Facebook. Acculé par des soucis financiers, il a accepté l’offre.
Toujours selon les dires de Yusaf Mack, le tournage a eu lieu au mois de juin, dans un appartement du Bronx. Arrivé sur place, entouré de femmes nues, il a réclamé un verre pour se donner du courage. « Il m’ont donné une pilule et un shot de vodka, a-t-il affirmé à la journaliste du Philly. J’ai avalé la pilule avec la vodka ». Plusieurs heures plus tard, il se réveillait dans un train, sans aucun souvenir mais avec 4 500$ en poche.
Le jour même, l’article du Philly est repris par Gawker, le magazine allemand Männer, le danois Ekstra Bladet, le brésilien Torcedores et bon nombre d’autres sites d’actualité implantés partout dans le monde, de la Serbie à l’Indonésie.
29 octobre : DawgPoundUSA se défend
La nouvelle continue son petit voyage autour du globe, de la Grèce à la Chine. Contacté par DawgPoundUSA, Gawker ajoute le communiqué que lui a fait parvenir le studio de production à la fin de son article de la veille : « DawgPoundUSA est une entreprise réputée qui produit des vidéos d’hommes-de-couleur (sic) de qualité depuis 2002. Nous n’avons jamais contraint ou drogué l’un de nos acteurs. Les allégations de M. Mack sont fallacieuses et diffamantes. Nous les rejetons avec véhémence. Nous sommes décidés à prendre toutes les mesures légales nécessaires à la protection de notre réputation contre ces déclarations absurdes et erronées ».
2 novembre : un dernier mensonge, puis la vérité
En direct sur TMZ Live, Yusaf Mack répond aux menaces de poursuites de DawgPoundUSA en affirmant qu’il s’est attelé à l’écriture d’un livre consacré à l’affaire. Le boxeur à la retraite apparaît mal à l’aise et refuse de répondre à la plupart des questions qui lui sont adressées, notamment à propos des circonstances du tournage et de son orientation sexuelle.
Le même jour, Yusaf Mack craque et avoue tout. Dans une lettre d’excuses à DawgPoundUSA révélée par le site The Shade Room, il assume enfin : « J’étais conscient et en pleine possession de mes moyens durant le tournage. (…) J’ai participé au tournage de ce film parce que je manquais d’argent, mais aussi parce que je suis un homme bisexuel ».
« A tous ceux qui ont été mes amis et que je dégoûte désormais, je suis désolé, mais c’est ma vie, continue-t-il. Je ne recherche ni sympathie, ni compréhension. J’ai gardé ce secret longtemps. Il est temps d’aller de l’avant, je suis en phase avec moi-même. Beaucoup d’hommes et de femmes sont prisonniers de situations similaires. J’espère que je pourrais leur servir d’exemple. Les tabous et les critiques liés au mode de vie homosexuel, particulièrement en tant qu’homme afro-américain, font qu’il est très difficile d’être honnête et à l’aise avec soi-même ».
Une triste histoire qui nous rappelle qu’en 2015, vivre tranquillement sa sexualité n’est toujours pas à la portée de tous.
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