On a fappé pour vous : test du Fleshlight Flight
Loin de moi l’idée de faire preuve d’un indécent nombrilisme en ces heures sombres que nous traversons tous tant bien que mal, mais putain que ces derniers mois furent difficiles pour votre serviteur. Je ne vais pas m’apitoyer sur mon sort bien qu’on se soit acharné dessus sans pitié. J’accuse le coup et dans mon état la moindre attention positive se transforme immédiatement en ours en peluche titanesque qui m’étoufferait de câlins en me susurrant à l’oreille avec une voix à la Fanny Ardant que « tout va bien se passer, mon Mikko, la routourne va tourner ». C’est dans ce contexte que je reçois un matin un joli petit paquet dans ma boîte aux lettres dégueulant habituellement de pubs Boîte à Pizza et de colis mal scotchés pleins de musique méchante en provenance du Septentrion.
Je l’ouvre délicatement (avec les dents) et y découvre un objet étrange, Flight by Fleshlight… Pas besoin de me perdre en conjectures improbables, je sais très bien d’où vient ce cadeau. Sacré taulier… Il a eu vent de mes chagrins automnaux et c’est sa façon à lui de me consoler, un bon gros sex-toy pour homme, afin de s’évader des turpitudes quotidiennes via un fap « enhancé ».
Je ne suis pas un néophyte total en matière de branlette du futur. J’avais essayé le Tenga 3D il y a quelques années pour des sensations certes sympathiques mais bien en deçà de ce que m’avaient promis les aficionados des masturbateurs avant-gardistes. Le plaisir solitaire reste soumis chez moi à des besoins impérieux et primaires. Accessoiriser la branlette, ça me pompe l’air en fait. Un support (ou pas selon le réseau et le niveau de batterie), un peu d’intimité et c’est parti… Pas de salamalecs ni de lotion pour les mains, j’empoigne le vit et l’amène plus ou moins rapidement à son apex. Vous l’aurez compris, je n’ai jamais ressenti l’envie d’améliorer ma branlette.
C’est dans ce contexte que « Flight » a atterri chez moi. L’objet ressemble à une grosse lampe torche, encore le genre de sex-toy qui peut trôner au milieu des bibelots du salon sans que personne ne puisse se douter de l’utilisation que l’on peut en faire.
En dévissant la partie haute, je me retrouve nez à nez avec le simili orifice. La matière translucide est agréable mais nécessite qu’on l’humidifie au préalable à l’eau chaude, le lub est également fondamental sans quoi ça raye le casque. Le genre de rituel relativement relou pour un impatient comme moi mais je m’y colle car j’ai des envies aériennes et ce toy me promet un vol en douceur.
Solitude du branleur de fond, me voilà les pieds au palonnier, le manche bien en main, je m’apprête à faire mon décollage tactique. Ça y est je suis dedans. Je me sens bien, l’ivresse de l’altitude sans doute, je fais abstraction du bruit de succion du fleshlight, légèrement perturbant pour un semi-noob comme moi. Je passe les plafonds un peu rapidement et me voilà déjà au dessus des nuages noirs de cette rentrée maudite.
FOXTROT ALPHA PAPA, FOXTROT ALPHA PAPA, FOXTROT ALPHA PAPA, je suis béat dans mon cockpit, la partie basse du fleshlight, désormais à la renverse comme dans un looping, se visse et se dévisse à loisir, faisant varier pression, plutôt cool. Je vais finalement sauter l’opercule tel un siège éjectable, mon mandrin est légèrement trop grand pour le toy, ça cogne un peu. MAYDAY MAYDAY, je sens que ça vient. J’ai largement dépassé l’altitude autorisée. Je transgresse la stratosphère et c’est frénétiquement que je m’en vais rajouter quelques étoiles à la voie lactée.
Ce fap fut épique, j’ai réussi à décrocher sans partir en vrille. L’atterrissage en douceur dans des flaques de lub, je retourne au mess la tête encore un peu là-haut, le taulier m’attend pour un débrief. Il voit à ma mine ravie qu’une éclaircie se profile. La mission est accomplie.
Cher Monsieur,
Votre oeuvre est très élégamment racontée. N´y manquent plus que quelques subjonctifs imparfaits qui parachèveraient le raffinement de cette branlette.
A bientôt à l´Académie, bien cordialement, Jean d´Ormesson.
Bel engin design. Pourtant arrivera t’on un jour à fusionner l’effet du sex toy et la practicité du duo main-sopalin ?
Le rituel obligatoire du nettoyage après le fun coupe est, pour l’instant, très embêtant.