La liberté des internautes anglais recule encore un peu
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Avec près de six millions d’abonnés, Sky Broadband est le deuxième plus grand fournisseur d’accès à Internet du Royaume-Uni. Cette année, le groupe éponyme auquel il appartient a réalisé plus de 11 milliards de livres de chiffre d’affaires, presque 15 milliards d’euros. Il détient près de trente chaînes de télévision et un service de vidéo à la demande. En clair, Sky est un acteur majeur du divertissement outre-Manche, mais aussi en Europe : le groupe propose également ses services aux Italiens, Allemands et Autrichiens.
Malgré sa qualité de mastodonte, Sky est soumis aux directives de son gouvernement. En 2013, le premier ministre britannique David Cameron et son équipe ont déclaré la guerre à la pornographie en ligne au nom de la défense des enfants. Leur projet a abouti quelques mois plus tard, quand tous les fournisseurs d’accès à Internet du pays ont été contraints de proposer un système de filtrage des contenus adultes à leurs clients.
Au départ, Sky ne proposait ce service qu’à ses nouveaux consommateurs. Et puis, au mois de janvier 2015, il a contacté tous ses abonnés pour leur demander d’activer ou non le filtre. Ceux qui ne répondaient pas à la requête du groupe voyaient le système activé : qui ne dit mot consent, c’est bien connu. Et puis hier, à quelques jours de la nouvelle année, le fournisseur d’accès a annoncé une nouvelle mesure de lutte contre la pornographie.
Désormais, Sky ne demandera plus l’avis de ses nouveaux abonnés. A partir du début de l’année 2016, son filtre sera activé par défaut pour tous les clients ayant nouvellement souscrit aux services du fournisseur d’accès. Contactée par le site Internet de la chaîne de télévision britannique BBC, la directrice de Sky Broadband Lyssa McGowan a expliqué que “le filtrage par défaut (était) le meilleur moyen (…) de prendre part à la lutte du gouvernement contre l’exposition des enfants à du contenu inapproprié”.
Encore un grand pas en arrière pour la liberté des internautes britanniques.
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