Les sextoys connectés vont-ils attirer les pirates ?
Entre le 14 et le 18 mars derniers, le parc d’exposition de Hanovre a accueilli l’édition 2016 du salon professionnel CeBIT. A l’occasion de cet événement incontournable pour les spécialistes des technologies de l’information, le porte-parole de la société de sécurité informatique Trend Micro a offert un coup d’éclat inoubliable au public de sa conférence de presse. L’agence Reuters rapporte qu’Udo Schneider n’a eu qu’à “taper quelques lignes de code sur ordinateur portable” pour activer “un imposant vibromasseur rose fluo” à distance.
Par cette démonstration remarquée, les responsables de Trend Micro espéraient mettre en lumière la grande vulnérabilité des objets connectés.“Si je hacke un vibromasseur, c’est juste amusant, a déclaré le Chief Technology Officer de la société, Raimund Genes. Mais si je peux m’introduire dans le back-end (la partie immergée du programme installé dans le sex-toy connecté, ndlr), je peux faire chanter le producteur.”
La démonstration d’Udo Schneider concernait donc moins les sex-toys que le reste de l’Internet des objets. Pour les concepteurs de jouets pour adultes, elle devrait tout de même résonner comme un coup de semonce : depuis quelques années, la tendance est aux godemichets contrôlables par smartphone, aux ustensiles pour couples séparés par la distance et même aux vibromasseurs équipés d’une caméra. A en croire l’analyste Chris Boyd, ces ustensiles variés souffrent du même problème que bon nombre d’objets connectés : “Parce qu’assurer un standard de protection raisonnable sur un produit coûte de l’argent, beaucoup de ces dispositifs sont horriblement défaillants au niveau de la sécurité”, a expliqué cet employé de Malwarebytes à Newsweek.
Plus que faire de mauvaises blagues, pirater des sex-toys connectés pourrait permettre à des pirates d’espionner leurs utilisateurs. Malgré tout, le risque est parfaitement maîtrisé, assurent les concepteurs de ces jouets : “Il y a trois niveaux de sécurité, a affirmé Lovense par communiqué. Au niveau du serveur, au moment du transfert d’information depuis le téléphone de l’utilisateur et au niveau de l’utilisateur. (…) Nous prenons grand soin des informations privées de nous clients, c’est la raison pour laquelle nous ne les stockons pas sur nos serveurs.”
Malheureusement, les pirates sont souvent pleins de ressources et de malices insoupçonnées. D’ici quelques mois, on apprendra peut-être que les images de milliers de vagins ont été dérobées par quelque hacker ambitieux.
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