YACHT et sa fausse sextape, une grosse bêtise
“Il n’y a pas de mauvais buzz”, insistent les communicants alopécieux. Tout de même, on se demande bien comment le groupe YACHT va se sortir du typhon de critiques qu’il s’est attiré en croyant judicieux d’organiser un coup de communication basé sur une fausse sextape volée.
Tout a commencé le 9 mai dernier, quand YACHT a publié un long message sur sa page Facebook officielle pour annoncer une mauvaise nouvelle : “Aujourd’hui, suite à une série de mauvaises manipulations technologiques et d’une personne moralement abjecte, y affirment Claire L. Evans et Jona Bechtolt, une vidéo que nous avons réalisée en privé a été rendue disponible au public.” Les fans du duo electropop ont immédiatement manifesté leur soutien dans les commentaires : “Vous avez toujours maintenu une grande intégrité, a écrit l’un deux. Vous n’en avez rien perdu aujourd’hui. Vous avez été violés et victimisés.”
Trois heures après la publication du message originel, YACHT a de nouveau communiqué par le biais de sa page Facebook pour annoncer que la vidéo était désormais disponible sur leur site officiel pour 5 dollars. En distribuant eux-mêmes leur sextape, Evans et Bechtolt espéraient prendre le voleur de court. Les premiers soupçons du public ont pris forme à ce moment-là. Comme le fait remarquer Noisey, personne ne parlait de la vidéo sur Twitter. Quelques captures d’écran circulaient, toutes complètement dénuées de détails explicites. Pas un lien vers une version piratée de la vidéo, pas un frémissement de la foule sur le web.
Mardi dernier, la mascarade est devenue évidente quand le magazine Jezebel a révélé un mail que YACHT lui avait fait parvenir le 6 avril dernier. On peut y lire les mots de Claire L. Evans : “Pour le clip à venir de notre morceau “I wanna fuck you til I’m dead”, nous allons simuler la fuite d’une sextape. Dans les jours qui précèdent la première diffusion de la vidéo, nous allons faire semblant d’avoir été piratés, partager et supprimer des messages confessionnels au sujet de notre vie privée sur les réseaux sociaux puis essayer de prendre le problème de front et vendre la sextape, simuler un crash de serveur, etc.” Il n’y a jamais eu de sextape, de pirate ou de vol. Tout ça pour une vidéo dans laquelle les deux membres du groupe s’adonnent à une partie de sexe qui dégénère en coït extraterrestre visqueux.
Ainsi révélé, le coup de pub discutable de YACHT a provoqué la fureur des internautes. Aujourd’hui, les messages amers continuent de s’accumuler sur le mur Facebook du groupe. Ils accusent Evans et Bechtolt d’avoir suscité l’empathie de leur fans à des fins matérielles ou de popularité, au mépris des véritables victimes de revenge porn. Mercredi 11 mai, le groupe s’est longuement excusé pour sa mauvaise idée. “Nous prenons l’entière responsabilité de ce qui est arrivé, et nous sommes sincèrement désolés. (…) Bien sûr que vous devriez être en colère contre nous. Nous sommes aussi en colère contre nous.” Tout de même, rappelez-vous : il n’y a pas de mauvais buzz.
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