Dans l’intimité du BDSM avec les photographies de Samir Abady
Oubliez tout le kitsch et l’imagerie autour des sempiternelles grosses dames allemandes déblatérant des banalités en fouettant et attachant de pauvres petits dominés, habillés d’un simple ensemble simili-cuir très serré. Le photographe Samir Abady s’est glissé dans l’intimité profonde du donjon d’une vraie dominatrice. Pour raconter son histoire, il s’est confié au magazine FeatureShoot : « il y a eu des moments si délicats que juste le clic de l’obturateur pouvait rompre le charme ».
De son initiative résultent de nombreux clichés sombres mais jamais glauques, frontaux mais très calmes, oniriques aussi, dont certains peuvent peut-être même s’apparenter à des tableaux. Il explique au magazine qu’une fois rentré dans les lieux, le photographe a réellement voulu retranscrire ce qui s’y passe réellement, tout en ayant évidemment l’accord des concernés. Comme dans la pratique du BDSM, l’acquisition et le maintien de la confiance était essentiel. Pour gagner cette confiance avec ses sujets, plusieurs sessions ont été nécessaires au photographe.
D’après FeatureShoot, Samir Abady s’est lancé dans sa série BDSM après être entré en contact avec une première dominatrice, grâce à laquelle il a rencontré beaucoup d’autres spécialistes des jeux maître/esclave. Toutes travaillent en freelance et selon leur propres règles. Le photographe affirme qu’elles investissent une grande quantité d’énergie dans l’élaboration de leurs scénarios, et que les meilleures d’entre elles sont les plus sensibles à la psychologie de l’autre. Selon lui, c’est grâce à cela qu’elles peuvent devenir « les modératrices entre les dominés et leurs fantasmes ».
Grâce à son oeuvre, Samir Abady veut explorer cette psychologie BDSM, celle qui mène au nirvana, au repos de l’esprit. Le photographe a été particulièrement marqué par une session au cours de laquelle une dominatrice a « momifié » son client à l’aide de ruban adhésif. Prisonnier du duct tape, le dominé a pu « s’échapper de lui-même » sous les directives de sa maîtresse avant d’être libéré de sa gangue. Pour l’artiste, les deux heures de ce rituel sont passées comme celles d’une session de thérapie. Le client souffrait d’une maladie de naissance qui lui a paralysé les jambes. Grâce à sa dominatrice, il était capable d’atteindre une certaine « paix de l’esprit ».
La série de photo complète est à retrouver ici.
All images © Samir Abady
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