Le BDSM a des choses à apprendre aux chatbots

Les chatbots sont déjà glissés un peu partout dans nos vies : il y a l’inévitable Siri, l’enceinte “intelligente” Echo, Viv, Cortana, les innombrables automates de Messenger… En général, ces programmes conversationnels sont conçus pour nous servir au mieux. Le problème, c’est qu’ils sont souvent assez nazes : il ne comprennent pas ce qu’on leur dit, ils ne peuvent pas faire ce qu’on leur demande, leur “personnalité” craint. La même question revient sans cesse, béante et cruelle : qu’est-ce qui fait un bon bot ? La dominatrice Ava Ex Machina a des débuts de réponses.

Bien sûr, nous nous sommes d’abord demandé ce qui pouvait bien rapprocher le BDSM et les bots au point de justifier l’intervention d’une dominatrice. Le parallèle est pourtant loin d’être saugrenu : “Quand j’interagis avec ce bot, est-il amical et utile ? Est-il plutôt drôle et insolent ? Est-il supposé être mon sidekick, mon serviteur, mon animal de compagnie ? écrit Ava Ex Machina dans un article publié le 15 septembre dernier par Chatbots Magazine. L’un des nombreux trucs marrants qui vient avec la condition de dominatrice, c’est que nous sommes souvent amenées à poser ce genre de question à propos du soumis qui souhaite s’engager avec nous dans une dynamique BDSM.” C’est la raison pour laquelle elle a décidé de passer en revue une série de bots et d’attribuer à chacun une note en ballgags.

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Ace a des problèmes de compréhension

Slackbot, le bot du service de messagerie instantanée Slack, obtient 3 ballgags sur 5. Ava Ex Machina relève sa politesse, sa positivité et son ton respectueux mais regrette qu’il n’apprécie ni la conversation, ni les pieds.

Le notre est pas très commode...

Le notre est pas très commode…

Growbot, un robot conçu pour distribuer et compter des bons points sur Slack, ne décroche que 2 ballgags à cause de son manque de flexibilité. Son semblable Howdy obtient le même score : en plus d’être assez basiques, ses fonctionnalités d’organisateur ne lui permettent pas de répondre favorablement aux demandes de bisous sur les pieds d’Ava Ex Machina. Ace, un autre assistant de productivité pour Slack, se voit attribuer un seul ballgag pour n’avoir pas su organiser un sondage consacré à la prochaine tenue de soirée de sa maîtresse. Le chatbot d’Amazon, Alexa, récolte 4 ballgags pour ses qualités de reconnaissance du discours et ses refus polis d’embrasser quelque pied que ce soit. Poncho the Weather Cat, un bot météo pour Messenger, obtient une note parfaite grâce à son talent pour les blagues et le babillage.

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Poncho the Weather Cat connaît le small talk

“Je ne suis pas une experte en bots, mais le BDSM m’a permis d’en apprendre beaucoup sur la création de règles d’interaction et la manière de transmettre un vocabulaire efficace et adapté aux dominés qui souhaitent communiquer, explique Ava Ex Machina en conclusion. Le BDSM, après tout, est une affaire de construction d’une expérience interactive. Les leçons que nous avons apprises en tirant le meilleur de nos soumis peuvent être appliquées à ce que nous essayons d’améliorer chez les bots.” Pour la dominatrice, les dominés comme les bots doivent exprimer le moindre de leurs doutes. Si quelque chose n’est pas clair, il faut le dire et détailler pourquoi. Autre recommandation : offrir la possibilité aux utilisateurs de modifier la “personnalité” du bot. On n’a pas toujours besoin d’un robot impertinent ou trop sérieux.

Ava Ex Machina conclut en expliquant qu’au prix d’efforts suffisants, “les bots pourraient devenir le fantasme de tout le monde.”

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