La dildographe veut répertorier tous les sextoys de l’histoire
Etiez-vous en âge de comprendre ce qu’était un sextoy quand vous avez découvert leur existence ? Hallie Lieberman, qui avait dix ans lorsqu’elle est tombée sur son premier jouet pour adulte, n’en avait pas la moindre idée. L’objet avait été oublié dans une chambre d’hôtel qu’elle occupait avec ses parents. Lorsqu’elle s’en est emparée, le hurlement de sa mère lui a vite fait comprendre qu’il ne s’agissait pas d’un taille-crayon. Quelques décennies plus tard, le souvenir de cet événement n’a toujours pas quitté la jeune femme. Bien au contraire, il a façonné sa vie – et fait d’elle une “dildographe”, une spécialiste de l’histoire des sextoys.
La réaction alarmée de la pauvre maman a servi de terreau à la fascination d’Hallie Lieberman pour les sextoys. Au lycée, la jeune femme s’est mise à sécher les cours pour aller se balader dans les boutiques pour adultes de sa banlieue de Floride. Les efforts de communication déployés par les concepteurs de ces jouets la fascinaient : ces vibromasseurs présentés comme des remèdes contre les rhumatismes et les migraines l’ont poussée à croire qu’ils avaient “quelque chose d’imparfait” qui devait être corrigé. Sa fixette l’a suivie jusqu’à la fac. En parallèle de ses études de publicité, Hallie Lieberman organisait des “passion parties” consacrées aux sextoys. Après avoir décroché un doctorat à l’University of Wisconsin-Madison, la diplômée a décidé de consacrer son amour des godes dans un ouvrage spécial.
L’objectif d’Hallie Lieberman est de rédiger une “base de données” dans laquelle seront répertoriés tous les jouets sexuels de l’histoire. “Je veux faire disparaître la stigmatisation et le tabou qui entourent les sextoys, a-t-elle expliqué au magazine Fusion. Je pense que l’une des manières de faire ça est de montrer qu’ils ne sont pas un produit du 21ème siècle. Ils font partie du patrimoine de l’humanité depuis des milliers d’années.” Si l’objet phallique vieux de 29 000 ans qui a été retrouvé dans une grotte allemande en 2010 est bien un gode et pas un artefact culturel, elle a totalement raison. On ne sait pas encore comment le livre de la dildographe sera intitulé ou s’il a déjà trouvé éditeur, mais soyez sûr que nous vous tiendrons au courant. En attendant, vous pouvez parcourir le blog d’Hallie Lieberman et regarder la conférence un peu bruyante qu’elle a déjà consacrée à l’histoire des sextoys.
Photo de couverture : un vibromasseur de l’Antique Vibrator Museum de San Francisco
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