Sexe entre femmes : le fantasme universel
Le site Réference Sexe et l’Ifop ont récemment publié un sondage mené sur plus de 2000 femmes de tous âges et de tous horizons. Le thème ? « Saphisme, lesbianisme : du fantasme au passage à l’acte — Enquête sur le sexe entre femmes ». Je me suis penchée dessus avec beaucoup de sérieux, curieuse des révélations qu’il allait apporter. Dans l’ensemble, il y a assez peu de surprises si l’on regarde dans les grandes lignes, mais plusieurs points ont attiré mon attention…
Le fantasme lesbien a toujours la cote
L’étude que j’ai sous les yeux se divise en 3 parties : la première se concentre sur l’attirance des femmes pour d’autres femmes, la deuxième sur les expériences sexuelles à proprement parler et la dernière sur le fantasme lesbien en général. Je vais me permettre de commencer par celle-ci, non parce qu’elle m’a semblée intéressante, mais parce qu’au contraire elle ne présente pas tellement de nouveautés ni d’informations surprenantes. Par exemple : 48 % des hommes trouvent que les seins sont la partie la plus excitante du corps de la femme (mais seulement 27 % sont #teamBouli, hé oui). Bien. On notera également avec un sourcil relevé que Sophie Marceau remporte la première place dans la liste des célébrités avec qui les femmes aimeraient coucher et avec qui les hommes aimeraient voir leur partenaire coucher, Leïla Bekthi et Cécile de France remportant les deux places suivantes, dans l’ordre. D’accord.
Toujours en parlant des hommes, ils sont 65 % à rêver de faire un plan à trois avec deux inconnues, et 52 % seraient partants pour le réaliser avec leur partenaire et une autre femme. Enfin, ils sont également plus nombreux à être excités par les pratiques sexuelles entre deux femmes en général. Tout cela semble assez cohérent quand on connaît le succès du fantasme lesbien, très largement accepté dans l’imaginaire collectif et donc exploité par le marketing de tous les domaines depuis des années.
Il a également été posé la question aux femmes et aux hommes qui aimeraient voir deux femmes faire l’amour ensemble, quelles sont les pratiques qui les excitent. On retrouve là tout ce qui est couramment filmé dans les scènes pornos : le cunnilingus ou le 69, les caresses sur les seins et les baisers, mais aussi les pénétrations vaginales et anales. Et même si elles restent assez timides sur les pratiques anales, les femmes interrogées sont en majorité excitées par le reste, un peu plus pour un peu de spanking que par le rimjob d’ailleurs.
Ces chiffres se trouvent merveilleusement confirmés par Pornhub qui vient de faire le bilan de l’année passée. Du « lesbian » en veux-tu en voilà : il s’agit en effet du premier terme recherché sur la plateforme sur l’année 2016 et par les femmes en particulier ! Pas de doute, les pratiques saphiques plaisent et intriguent. Elles restent une source de fantasme solide pour 23 % des femmes. Tout ça explique assez bien que l’on tourne encore et toujours autant de scènes lesbiennes ou de threesome FFM.
Attirance et passage à l’acte
La vraie surprise de cette enquête se trouve dans les détails. On se rend assez rapidement compte en effet que les réponses varient beaucoup selon l’âge des personnes interrogées. Cette tendance se retrouve sur plusieurs points de l’étude. Par exemple, 24 % des femmes de 18 à 24 ans disent avoir déjà été attirées par une femme alors que ce n’est le cas que pour 12 % des plus de 50 ans. Plus loin, on voit 10 % des femmes les plus jeunes se disent bi ou lesbiennes, contre 4 % seulement des plus de 50 ans.
C’est la même chose lorsqu’elles sont interrogées plus précisément sur des fantasmes : un tiers des femmes de 18-24 ans auraient envie d’embrasser une autre femme contre 17 % des plus de 50 ans. Pareil pour celles qui n’ont pas hésité à passer le cap de se donner du plaisir : 18 % des 18-24 ans se sont déjà caressées (ou aimeraient le faire) en pensant à une autre femme, contre seulement 8 % des plus de 50 ans. Cela soulève des questions sur l’interprétation de ces chiffres : est-ce que le fantasme lesbien est plus répandu aujourd’hui qu’il y a quelques années ? Ou bien sont-ils plus acceptés et donc moins tabous à accepter ou à confesser ? Autre hypothèse, cela pourrait être lié à l’âge en soi, c’est-à-dire que les femmes plus jeunes fantasment sur d’autres femmes dans leur vingtaine, mais que pour certaines ce fantasme ne perdure pas dans le temps.
Plus bas, on note qu’une large portion de femmes jeunes a déjà embrassé une amie. Katy Perry fait donc des émules ? Pas si sûre, car si 45 % d’entre elles ont déjà embrassé une amie, seuls 6 % ont embrassé une inconnue, même si 14 % aimeraient… ça et bien d’autres choses : 14 % aimeraient être léchées par une femme, 10 % aimeraient lécher une femme et 16 % se faire pénétrer par une femme (doigts ou objets)
Les jeunes femmes fantasment sur les pratiques lesbiennes donc, mais auraient-elles du mal à se lancer ? Peut-être… Le passage du fantasme à l’acte n’est pas systématique et les 7 % de femmes ayant déjà eu un rapport sexuel avec une autre sont même répartis équitablement sur toutes les catégories d’âge. Il semble logique effectivement que même si l’homosexualité et la bisexualité sont mieux acceptées en 2016 qu’en 1986, elles ne soient pas forcément plus répandues.
Consultez l’enquête complète ici.
Et l’équivalent opposé ? L’homosexualité masculine, un couple hétéro qui testerait le plan à 3 avec un mec bi ?