Slow Porn, ralentir pour mieux suer
Slow Porn ce n’est pas une nouvelle tendance qui consiste à regarder du porno au ralenti mais l’obsession de deux français : Phred Noir (DA du lieu et du label La Dame Noir) et Remain (patron du label Meant Records) pour les tempos qui tapent sous la barre des 115 BPM. Une vision langoureuse, humide et tendue de la musique et du dancefloor qui les amène à sortir la compilation Prise de vue Vol.1 dédiée à ce fétichisme sur le label My Favorite Robot Records. A l’occasion de leur release party au Club Salò à Paris ce samedi, c’était l’occasion évidente d’en savoir plus sur leur concept qui se retient délicieusement.
D’où vous vient cette obsession pour les tempos lents ?
Le Porn : Plus le tempo est lent, plus la musique et la salle respirent.
Le groove qui s’installe laisse les gens décider, sans jamais les brusquer, de se laisser prendre, de se laisser porter, de s’abandonner… Ce type de tempo est propice à tout, il permet de passer de la tension la plus extrême au relâchement le plus total.
C’est en se rendant compte de tout qu’il nous permettait d’explorer et de cette manière commune que nous avions de l’utiliser chacun de notre côté, que nous avons commencé à partager des nuits entières ensemble derrière des platines, hyper naturellement, et ce malgré des backgrounds musicaux complètement différents.
Quelles étaient les directives pour la compilation Prise de Vue vol. 1 ?
Aucune au départ, mis à part peut-être que les morceaux reçus nous plaisent à tous les deux. Nous nous sommes concertés sur le choix des artistes auxquels nous souhaitions proposer de contribuer au projet, nous les avons ensuite laissés totalement libres de nous donner leur propre interprétation du concept « Slow Porn » au travers d’une composition de leur cru.
Une fois les choix d’artiste faits et les morceaux reçus, notre partie du travail a vraiment commencé. Il a alors fallu organiser la playlist avec toute cette variété de styles et d’identités. Nous devions obtenir l’ensemble qui nous paraissait le plus cohérent avec la matière originale à notre disposition, en gardant toujours en tête le format « compilation » sur CD qui doit aussi pouvoir être écouté d’une traite à la maison.
Le résultat est très cinématographique, quelles sont les images qui vous viennent en tête quand vous êtes sur du Slow Porn ?
Les morceaux étant tous très différents, les images qui en découlent sont propres aux atmosphères posées par chacun d’entre eux. Le mieux est peut-être de laisser l’auditeur s’en faire sa propre idée.
Ces tempos lents créent une tension parfois frustrante, cette absence de finalité est-elle recherchée ? Est-ce une forme de torture de tenir l’auditeur en tension et de ne jamais le faire jouir ?
Il se passe beaucoup plus de choses lorsque l’exutoire n’est pas aussi évident qu’il n’y paraît, contrairement à ce que la diversité des expressions de la musique électronique actuelle (et passée d’ailleurs) propose.
On joue le plus souvent possible toute la nuit, ce qui nous permet évidemment de structurer notre temps, de gérer la tension en fonction des exigences de l’audience, mais sans forcément donner tout aussi facilement qu’elle ne l’attendrait si elle était ailleurs ou que ses habitudes ne lui dictent.
C’est une des choses qui nous a réunis et a fait que le principe du projet Slow Porn s’est clairement imposé à nous et non l’inverse.
L’ambiance particulière et électrique de ces dancefloors de petite taille que nous affectionnons pour leur réactivité et leur capacité à tout abandonner s’y prête parfaitement.
La gestion de l’équilibre entre les différents « temps » de la nuit complète – #teasing, #montée, #tension, #retenue, #exutoire, sans oublier le plus important : #Repeat !!… – pouvant au final aisément être comparée à du « wild wild sex ».
Il existe une pratique sexuelle qui ressemble à ça, c’est le déni d’orgasme. C’est votre tag parfait ?
On parlerait plus d’approche tantrique de la chose que de déni d’orgasme. Positif et souhaité plus que négatif et refoulé. Ca n’est pas tant une histoire de finalité que de chemin parcouru il nous semble.
Le tag parfait exprimerait langueur et retenue entremêlées avec cette forme de lâcher prise. Savoir s’étendre sans se répandre… #RetiensLaNuit donc.
Si vous deviez décrire Slow Porn en tags porno, ça donnerait quoi ?
#WePlayIndecentMusicOnAWetTempo
Pendant votre release party samedi au Club Salò, vous attendez quelle attitude du public ? Qu’ils frottent leur entrejambe aux poteaux du club ?
Notre expérience des soirées passées nous permet de nous attendre a bien mieux que ça de la part de notre public…
Si le concept de Slow Porn vous a séduit, on vous fait gagner 5×2 places pour leur release party ce samedi au Club Salò. Pour obtenir ce laisser-passer, rien de plus simple, envoyez un mail à saloclubparis@gmail.com et les portes du club s’ouvriront peut-être pour vous.
Aucun commentaire. Laisser un commentaire