Prendre un VR entre amis
Quand j’ai acheté mon set de réalité virtuelle (VR), j’étais tout content et j’ai évidemment voulu le montrer à tout le monde. J’aurais tout aussi bien pu le cacher dans mon placard avec mon Fleshlight, mais ce n’est pas mon genre, j’aime partager mes passions. Je l’ai donc fait tester dès que j’ai pu et j’ai été assez surpris des différentes réactions de chacun. Je croyais innocemment que tout le monde allait réagir comme moi. Grosse erreur.
Dans un précédent article, je vous avais déjà raconté comment j’utilisais la série des « Big Books of » de Taschen pour introduire le porn dans mes soirées en société. Contrairement aux livres, pas besoin de s’embêter avec une stratégie d’approche pour ne pas effrayer mes cobayes avec du porn immersif, on y va full frontal. L’attrait technologique fait tout le boulot. Il faut tout de même 2-3 sujets réceptifs pour lancer la machine, mais à moins d’être dans une soirée organisée par la paroisse du coin, vous allez les trouver facilement. Un petit tutoriel sur les contrôles, une sélection de films bien variée, agrémentée de quelques surprises genre facesitting ou uro et vous êtes bon pour découvrir vos amis sous un nouveau jour.
Technophile et technophobe
Pour les gens de bon goût comme vous et moi, dans le porn VR, l’important c’est quand même le porn. Par contre, pour les technophiles et les technophobes, c’est comme s’ils ne remarquaient pas ce qui passe à l’écran. Obnubilés par l’objet casque et insensibles au spectacle, les premiers ne parlent que de résolution, fov et 3d, hermétiques qu’ils sont à la poésie d’un facesitting ou d’un pov féminin. À partir de là, deux possibilités : soit ils apprécient l’expérience VR sans accrocher au porn et vous êtes content de leur avoir fait découvrir ce nouveau média, soit ils sont déçus et bloqués sur les limitations techniques d’un produit encore jeune. Dans ce cas, rien à faire pour ces béotiens.
Les technophobes aussi auront peu d’intérêt pour les galipettes virtuelles, mais pour d’autres raisons. On retrouvera pêle-mêle l’écran qui pique les yeux, les ondes radio du téléphone en mode avion et les satellites qui détraquent le temps, ma bonne dame. Ne soyons pas trop durs avec eux pour autant, qui sait si nous ne serons pas pareils dans 30 ou 40 ans. On peut éventuellement parler porn avec eux ; cela tombe bien j’ai toujours eu un faible pour le vintage.
Antiporn et porn virgin
Tel Saint-Sernin, un des grands prophètes du porn, je n’hésite jamais à porter la bonne parole aux âmes égarées dont l’existence est dépourvue de la lumière bienfaisante du fap tout puissant. Au cours de mon périple, j’ai ainsi rencontré de pauvres hères qui disent ne pas connaître le réconfort d’un moment de félicité porno. Certains car ils rejettent nos idées et nous vouent une haine féroce, d’autres par ignorance ou timidité. Il y a peu d’espoir de convertir les antiporns à nos croyances, même grâce au casque sacré. J’ai essuyé au mieux un refus poli, c’est moins pire que de voir le casque voler à travers la pièce. Ce n’est pas grave, car le fap est amour et prie pour leur rédemption.
Les porn virgins ont heureusement l’esprit bien plus ouvert et se laissent aller par l’enthousiasme des autres participants. Ils compensent leur inexpérience par une candeur incroyable. Souvenez-vous de ces moments lointains où vous découvriez vos tags préférés. Bon, je n’ai pas pu convertir tous les esprits innocents à qui j’ai mis le casque sur la tête, mais au moins leurs réactions de surprise au moment où l’acteur sort son engin ont bien fait rire l’assemblée. Et si en plus vous les chatouillez pendant la session, c’est la barre de rire garantie. Je garde quand même espoir de recruter de nouveaux fidèles à l’avenir. Surtout quand je vois ce que cela a donné avec Anna.
Le porneur moyen
Il a entendu parler de la VR dans les grands médias, mais ne se doutait pas vraiment que le porn avait mis son pied là-dedans. Autant dire qu’il ne va pas laisser passer la chance de tester ça. Butineur de porn occasionnel, il ne crache pas dessus, mais n’a pas besoin de sa dose régulière. Pour lui le porn VR, c’est sympa pour se marrer entre potes et taquiner les prudes qui sursautent sur leur chaise. J’ai bien essayé de le nourrir avec autre chose que du porno hétéro, mais il a eu beau renifler sa gamelle, il n’a pas voulu goûter. C’est qu’il a ses habitudes cet animal.
Je ne désespère pas de lui apprendre de nouveaux trucs, mais ce n’est pas gagné vu qu’il a du mal à rester concentré et chahute avec ses congénères. C’est dommage, car la VR c’est aussi l’occasion de tester de façon plutôt réaliste des configurations différentes. En tout cas, j’aime son enthousiasme, regardez-le tendre les mains et jouer du prems pour être le premier à essayer la nouvelle technologie fappesque.
Le porno fan
La VR a ceci de formidable qu’elle rend les choses devenues banales presque magiques. Pour un porno fan qui a roulé sa bosse dans le game depuis des années, il devient de plus en plus difficile d’être surpris. On devient un peu blasé à force. Vous en avez sûrement dans votre entourage, peut-être même sans le savoir. Voilà quelques indices pour le reconnaître à coup sûr, mais attention, c’est un personnage discret qui protège sa réputation.
Tout d’abord, guettez ceux qui ne lèvent pas la main pour passer en premier, il est caché parmi eux. Avec un air désintéressé, mais attentif aux réactions des autres, il jauge le danger, toujours sur ses gardes. Le porno fan est patient, quand la hype des premiers visionnages sera passée et le calme revenu, il attrapera tout seul le casque, mine de rien. Une ou deux questions précises, pas plus, il est rodé à la traque sur Internet. Il est sur un nouveau terrain de chasse, mais il apprend vite. N’attendez pas de réactions vives de sa part et soyez à la mesure de sa retenue apparente, car quand il enlèvera le casque et vous fera un signe de tête entendu, cela voudra dire que vous avez gagné son respect.
Le showman
Si cela ne tenait qu’à lui, les lumières s’éteindraient et un projecteur en mode poursuite démarrerait au moment où il chausse le casque. Ce que vous lui avez mis comme film n’a pas vraiment d’importance en fait, le casque n’est qu’un accessoire pour son spectacle. Naturellement exubérant ou bien avide d’attention le showman n’a pas peur de mimer l’action devant tout le monde avec son et lumière.
Mais ne vous y trompez pas, car c’est un vrai travail d’équilibriste sans filet. Un pas de travers et il passe du comique troupier un peu gras au gros malaise dans la salle avec mauvaise réputation à la clé. Surtout qu’il ne voit pas son public réagir en live, incapable de rattraper sa chute vertigineuse. Mais c’est un artiste, il vit pour ces moments là. En tant que Monsieur/Madame Loyal de ce cirque virtuel, c’est à vous que reviendra la charge de clôturer sa prestation, que ce soit par des applaudissements mérités ou en tirant un voile pudique sur le corps du malheureux écrasé en contrebas.
La VR est un média tellement neuf et mystérieux que c’est un excellent moyen de capter l’attention de votre entourage. Il n’aura jamais été aussi facile et convivial de parler porn entre amis. Voilà donc une occasion à ne pas rater de découvrir une nouvelle facette de leur personnalité et d’oeuvrer pour la démocratisation d’un porn de qualité. Et à bien y réfléchir, que pouvons-nous espérer de mieux pour la culture porn que nous aimons ? Qu’elle soit massivement et joyeusement adoptée par le plus grand nombre.
Photos © CBS, Chuck Lorre Productions, Warner Bros et New Sensations
Aucun commentaire. Laisser un commentaire