Le like scandaleux (et lucratif) du sénateur républicain Ted Cruz
Internet n’oublie rien. Mais Ted Cruz, lui, semble être passé à côté de cet adage. Il y a quelques jours, le compte Twitter de ce sénateur républicain a malencontreusement liké un tweet porno. Le conservateur texan s’en défend : ce serait l’un des membres de son staff qui aurait dérapé, posant un pouce visible de tous sur un post du très random Sexuall Posts, qui relayait alors une vidéo de Reality Kings avec l’actrice Cory Chase.
Well done @TedCruz using the power of « like » to illustrate the evils of porn #Weiner pic.twitter.com/SQDPh1cRTp
— Jimmy Kimmel (@jimmykimmel) 12 septembre 2017
La maladresse de Ted – ou de son community manager – n’a pas tardé à arriver dans les trending topics du réseau social. Et elle est savoureuse quand on sait que ce bon père de famille incarne l’Amérique puritaine qui lutte coûte que coûte contre la pornographie, ce « fléau contemporain ». Méritait-elle néanmoins une telle couverture médiatique ? Du New York Times à L’Express, les pisse-copies américains et internationaux se sont emparés de ce non-événement pour remplir leurs cases « actus ». Aujourd’hui encore, les outils de veille média du Tag en étaient inondés.
La mécanique du buzz qui, quand elle s’installe à la jonction du sexe et de la politique, s’avère d’autant plus explosive (rappelez-vous DSK, Bill Clinton…), fascine plus que le buzz en lui-même. Dans une semaine, les fantasmes virtuels de Teddy – ou de son community manager – ne seront plus qu’un lointain souvenir. En attendant la date de péremption, en plus de la presse, il y en a d’autres qui en profitent.
See more of what #TedCruz liked so much by checking out https://t.co/0hxCGDA3TE#CoryChaseCruz #milf https://t.co/YZHWjEoDEH
— CoryChase (@CoryChaseXXX) 14 septembre 2017
Cette seconde d’inattention, d’ennui sans doute, d’excitation peut-être, ce petit « J’aime » devenu grand a très vite été récupéré par Cory Chase, l’actrice qui s’exhibe dans la scène en question. Celle-ci a d’abord pleuré dans les bras du HuffPost : « [Ted Cruz] a piraté cette vidéo. Il aurait dû payer un abonnement à Reality Kings. » Et hop, au passage, coup de pub pour le studio qui l’a produite. Maintenant, Cory utilise « l’affaire Cruz » comme un levier marketing et espère faire bondir le trafic vers ses scènes.
Idem pour le compte Sexuall Posts qui n’a pas hésité à lancer une boutique en ligne éphémère de produits dérivés, T-shirts et autres mugs, à l’effigie de l’homme politique, et dont la stratégie de communication online s’articule avec humour autour du bad buzz…
Au final, il n’y en a qu’un qui fait profil bas, c’est Ted Cruz. Sur Twitter, lui – ou son community manager – se déchaîne à diffuser des infos sur la réforme fiscale qu’il porte pour le Président Trump, et ferme les yeux très fort, le temps que ça passe.
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